Midi Olympique

CINQ POINTS ET BASTA

APRÈS SON SUCCÈS FACE À GRENOBLE (22-3) LE RCT A SIGNÉ SON QUATRIÈME SUCCÈS DE LA SAISON. AVEC EN PRIME LE BONUS. IDÉAL SUR LE PLAN COMPTABLE, MOINS DANS LA MANIÈRE OÙ LES VAROIS INQUIÈTENT TOUJOURS AUTANT.

- Par Fabrice MICHELIER

Les Anglais utilisent l’expression « to win ugly ». Comprenez : gagner moche. Et pour l’instant, les Toulonnais s’en contentero­nt. S’ils avaient laissé entrevoir des espoirs de jeu lors de leur défaite à Bordeaux, les hommes de Patrice Collazo n’ont pas soulevé les foules face à Grenoble. Pourtant, avant la rencontre, le manager du RCT se voulait optimiste et prophétisa­it : « Ce sera un beau match de rugby à la vue de leur dernier match contre le Racing et de notre prestation à Bordeaux. » Loupé. Mais au diable le romantisme au final, puisque la victoire est là avec en prime un point de bonus offensif. Sur le plan comptable l’affaire se révèle parfaite, surtout dans la situation actuelle du RCT, mis encore plus sous pression après le succès d’Agen à Castres.

Mais pour le reste, pas certain que les Varois ressortent de ce match avec plus de certitudes. Car une nouvelle fois, les Toulonnais ont perdu le fil de leur match. Malgré une bonne entame durant laquelle ils ont fait le siège des 22 mètres grenoblois, les partenaire­s de Mathieu Bastareaud ne sont pas parvenus à scorer. S’empalant irrémédiab­lement sur le rideau isérois par manque d’imaginatio­n et de prise d’initiative. Et quand les points se sont présentés, ils les ont refusés. Comme un air de déjà-vu. « Après coup, on se dit qu’on aurait dû les prendre. Mais les joueurs se sentaient forts et ils ont fait ce choix », confessait Sébastien Tillous-Borde pour justifier d’avoir opté pour la mêlée et non la pénalité sur une faute grenoblois­e dans les 22. « Nous sommes restés dix minutes chez eux à 5 mètres de la ligne sans scorer. Et quand on ne marque pas, derrière le doute s’installe », poursuivai­t l’ancien demi de mêlée, aujourd’hui adjoint de Patrice Collazo. Ce doute, poison des esprits toulonnais depuis le début de la saison a été, en partie, chassé à la pause. « Il n’y a pas eu de gueulante. Tout le monde croit ça, mais non. Nous avons discuté, les coachs nous ont apporté les solutions nécessaire­s pour la deuxième période et cela a fonctionné », assurait le troisième ligne Raphaël Lakafia. « Nous avons demandé aux joueurs de se libérer et d’arrêter de jouer petit bras comme nous l’avons fait durant 30 minutes en première période », expliquait Tillous-Borde.

BONNEVAL ET LA TOUCHE RASSURENT

Remis en scelle par l’essai de Bastareaud, après une offrande des Grenoblois, les Toulonnais ont donc assuré l’essentiel pour prendre leurs distances sur la zone rouge. Les plus optimistes pourront relever le bon comporteme­nt de l’alignement varois, malgré deux munitions perdues en fin de match, mais qui a permis de glaner de précieux ballons sur des lancements isérois. « Juan (Martin Fernandez Lobbe) fait un gros boulot avec les leaders de touche et ça fait du bien lorsque ça paie. Nous récupérons des ballons qui nous font beaucoup de bien. Nous avions bien bossé et nous avons été récompensé­s », se félicite Lakafia.

Autre satisfacti­on, la performanc­e d’Hugo Bonneval à l’arrière. Déjà à son avantage à Bordeaux, l’ancien du Stade français a enchaîné avec une nouvelle bonne performanc­e après avoir été piqué par ses entraîneur­s. Réglant, au moins provisoire­ment, ce qui était il y a encore peu de temps « le chantier du poste d’arrière ». Désormais, Toulon doit (enfin) enchaîner les succès pour ne pas retomber dans le doute. Chose qu’ils ne sont pas parvenus à faire depuis le début de saison, puisqu’ils n’ont jamais gagné deux matchs à la suite.

 ?? Photo Icon Sport ?? Hugo Bonneval s’est illustré contre Grenoble par ses prises d’initiative­s. L’arrière compte deux franchisse­ments à son actif.
Photo Icon Sport Hugo Bonneval s’est illustré contre Grenoble par ses prises d’initiative­s. L’arrière compte deux franchisse­ments à son actif.

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