UN AN DE GESTATION

LES CANTALIENS ONT RÉALISÉ L’EXCELLENTE OPÉRATION DU WEEK-END EN S’ADJUGEANT UN BONUS OFFENSIF CHEZ LA LANTERNE ROUGE. UN AN APRÈS LEUR DERNIER SUCCÈS OBTENU À L’EXTÉRIEUR.

Est-ce un nouveau départ ? Cela y ressemble. On ne passe pas deux fois trente points au hasard. Les deux bonus offensifs pris successivement contre Mont-de-Marsan et à Massy, en relevant cette équipe à proximité de la première moitié du tableau, et même de la zone de qualification, ont complètement effacé son mauvais départ de championnat. Et même si les Cantalous ont été plutôt bien servis par les circonstances — le match aurait tourné d’une autre façon si Massy n’avait pas commis un en-avant au moment d’aplatir en première mi-temps — la justesse de leur présence offensive a brillamment servi leur opportunisme. On ne rentre pas dans le lot le dernier essai du flancker Maituku, aplati à l’issue d’un contre sur un dégagement francilien.

Les deux qui ont précédé en revanche, le premier lancé sur un bras cassé joué rapidement, le second à la suite d’une récupération de balle, ont mis en lumière la décontraction de la ligne de trois-quarts. Le centre sud-africain Adrian Coertzen en figure de proue, elle s’est jouée deux fois de façon très judicieuse de la défense massicoises, par son jeu de passes et de course rentrantes. On peut rajouter aussi à son crédit deux contres menés tambour battant sur prés de quatre-vingts mètres. « J’espère que nous allons pouvoir inscrire cette aptitude dans la continuité, l’a commenté Thierry Peuchlestrade. Mais j’ai l’impression que ce que nous essayons de mettre en place depuis treize matchs commence à être retranscrit. Nous montrons un visage intéressant. »

AVEC TOM PALMER DAVIDSON

Cette réussite à Massy a mis fin à une année complète de disette. Leur dernier succès à l’extérieur remontait au mois de décembre 2017, à Narbonne, quand déjà ils avaient enfoncé un concurrent au maintien dans sa misère de dernière place. On peut dire des Cantalous qu’ils sortent de leur boîte au bon moment.

La différence avec cette fulgurance du passé, est que celle d’aujourd’hui les a peut-être lancés dans un cycle où la foi en eux mêmes pourrait servir à la continuité de leur action. « J’ai le sentiment que nous vivons un peu la même période que nous avions connue après l’arrivée de Jérémy Davidson, estimait le capitaine Paul Boisset. Aujourd’hui comme à l’époque, nous avions connu beaucoup de roulement dans l’effectif. Il nous avait fallu du temps pour créer un amalgame. Et la présence très anglo-saxonne de Tom Palmer à nos côtés nous apporte de la même manière une autre approche des matchs. Jusqu’à présent, nous ne parvenions pas à mettre en pratique nos moyens. C’est peut-être en train d’arriver. »