Midi Olympique

BRUTUS Y TROUVE SON COMPTE

IL A QUITTÉ UN EMPLOI DE GESTIONNAI­RE DE PAIE DANS LE SUD POUR DEVENIR RUGBYMAN PROFESSION­NEL EN NORMANDIE.

- Par Alain GESLIN Corentin Brutus, ici à droite, découvre cette année le monde profession­nel.

Les fiches de salaires lui fichent désormais la paix. Au printemps, Corentin Brutus, ailier de 25 ans, a plaqué son emploi de gestionnai­re de paie dans un cabinet comptable près de Béziers pour s’engager pour une saison avec Rouen. « Je ne voulais pas arriver à 35 ans et me rendre compte que j’étais passé à côté de quelque chose. » Voilà deux bonnes saisons qu’il regardait avec insistance vers ce club aux ambitions déclarées. « Dans le Nord, je ne serais allé nulle part ailleurs, concède ce Sudiste qui était également dans le viseur d’Aixen-Provence. Pour devenir pro, je voulais un club ambitieux, tout en étant encore en Fédérale 1. Rouen, c’était l’idéal. » Corentin Brutus sortait de deux saisons explosives sous les couleurs d’Agde, une modeste formation de Fédérale 1 (17 essais en 46 matchs). « La saison passé, nous avons fini dernier. C’était compliqué mais grâce à mes appuis et ma vitesse, j’arrivais à faire la différence. » Olivier Barthaux, le directeur sportif normand, l’avait repéré depuis un moment. « Corentin savait faire la différence avec le peu qu’il avait. C’était un pari. »

DANS LES PAS DE SIMON CHEVTCHENK­O

L’Héraultais revient de loin car entre 19 et 22 ans, il avait quasiment tiré un trait sur le rugby pro après une expérience sans lendemain d’une saison et demie au centre de formation de Narbonne. « Je suis reparti à Vendres-Lespignan en Fédérale 3, le village de mes parents, pour retrouver les copains. » Pas vraiment surchargé par les entraîneme­nts, il pouvait assurer ses études, un BTS puis une licence de comptabili­té. Corentin Brutus n’avait quand même pas totalement renoncé au haut niveau. À force de frapper à la porte d’Agde, il avait fini par être engagé puis aligné, profitant ici d’un départ, là d’une blessure. C’est peu dire qu’il n’en revient pas aujourd’hui d’être à Rouen, la grosse pointure Photo André Roques de la division. « À mon arrivée, j’étais assez intimidé, à côté d’anciens pros comme Mosese (Ratuvou N.D.L.R.) ou Malakai (Radikedike). À leur contact, j’apprends beaucoup. C’est plaisant, je fais ce que j’aime. »

Auteur de deux essais contre Saint-Médard-enJalles en sept apparition­s dont six comme titulaire, Corentin Brutus espère épouser la même trajectoir­e que Simon Chevtchenk­o, lui aussi repéré à Vendres-Lespignan. « S’il a réussi, pourquoi pas moi ? » En 2010, à 26 ans, ce centre avait rejoint Béziers en Fédérale 1. Huit ans après, il a mis un terme à sa carrière après 130 matchs de Pro D2.

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