UN ALBUM POUR ÉCHANGER

APRÈS UN PREMIER SEMESTRE TRÈS COMPLIQUÉ, MARQUÉ PAR LE DÉCÈS DE SA PRÉSIDENTE, BÉATRICE BONNET, LE CLUB REBONDIT, AVEC UNE ÉQUIPE DIRIGEANTE RAJEUNIE. LA CRÉATION ET LA DISTRIBUTION D’UN ALBUM AVEC DES IMAGES AUTOCOLLANTES APPORTENT DE LA JOIE ET DE LA C

Mercredi soir, sur les coups de 18 heures, le club house de Saint-Genis-Laval, est envahi par une nuée de têtes blondes. Comme dans tous les clubs, les enfants ont terminé les cours à l’école de rugby et les parents viennent les chercher. Et comme à la sortie de nombreuses écoles, le sujet de discussion principal porte sur les cartes à coller dans un album, et sur l’endroit où on peut les acheter. Une vieille recette qui a le don de réveiller en chacun l’enfant qui sommeille.

« Ah non ! Ce sont mes vignettes, elles ne sont pas à vendre ! » Dans un sourire, le président, Mickaël Louhet, dit « Mickey », éconduit le jeune demandeur et le renvoie vers le trésorier, Bernard, dans le bureau situé quelques mètres plus loin, chargé de procéder à la vente des précieuses pochettes où sont cachés les trognes et les sourires de tous les licenciés de l’OSGL.

Tous ou presque. « Nous avons décidé de ne pas mettre les dirigeants, mais maintenant je le regrette », reconnaît Mickey.

C’est la seule - petite - fausse note dans un projet monté à toute vitesse - et née d’un délire entre vétérans au mois de juin dernier, lors d’une troisième mi-temps fêtée comme il se doit - et qui amène du baume au coeur à un club meurtri ces derniers mois.

UN SUCCÈS QUI ATTIRE

Fin 2017, Hervé Chaffardon était évincé du banc de l’équipe première, en Fédérale 3, en raison d’une fronde de joueurs. Au printemps, le club perdait sa présidente, Béatrice Bonnet, une figure du rugby bien connue dans l’ancien comité du Lyonnais. La dirigeante ne s’était jamais remise du décès de son fils unique, au début de l’année, suite à un accident à moto.

Au mois de juin, Mickaël Loubet, 46 ans, dont plus de trente ans de club, faisait consensus et était élu président. Et l’équipe de dirigeants était renforcée, le comité directeur rajeuni. « Béatrice et son mari, Paul, s’occupaient de tout et cela arrangeait tout le monde, on en devait s’occuper de rien explique le dirigeant. Nous découvrons plein de choses et nous apprenons à gérer un club. » « On voulait un peu dépoussiérer les choses et trouver un projet fédérateur, appuie Lionel Souquières, le responsable de la communication. Chacun vivotait un peu dans son coin. On a vite abandonner l’idée du traditionnel calendrier pour étudier la possibilité de créer un album avec des vignettes. Cela permet de créer du lien entre les licenciés, de la convivialité aussi. »

Le coût sera nul et le bénéfice économique sera marginal. Mais le principal est ailleurs : échanger des vignettes pour mieux se

Le président, Mickaël Louhet, et le responsable de la communication, Lionel Souquières, présentent l’album qui connaît un franc succès au sein du club.

Photo SF connaître et discuter. Et le succès est là. Le club a insisté pour recevoir 3 000 pochettes (de huit images) au lieu de 1 600 proposés. Au bout d’une semaine, 1 500 avaient déjà été vendues, et ce avant le loto de l’école de rugby samedi dernier. Devant ce succès, plusieurs clubs de l’agglomération lyonnaise ont passé un coup de fil pour se renseigner. « Il y a déjà une page Facebook pour échanger les images, se réjouit « Mickey ». Finalement, seuls les ados regardent ça d’un oeil distant. »

Ah.. On a failli oublier. Sur le terrain aussi les résultats s’améliorent. Après une série de cinq défaites consécutives en Fédérale 3, l’équipe vient de battre à domicile trois concurrents directs et est plus que jamais en course pour le maintien.

L’équipe féminine de Chambéry doit concrétiser les temps forts pour espèrer remonter au classement.

Avant le match contre la réserve du Lou hier, Chambéry émargeait en bas du classement de sa poule de Fédérale 1. Pour autant, ce n’est pas la soupe à la grimace en Savoie. Si les résultats sont compliqués, les voyants sont au vert. L’effectif compte toujours plus de trente joueuses. Et l’expérience d’une équipe féminine à X, en entente avec Ugine-Albertville, a été reconduite. Une équipe cadette a été mise sur pied, cette fois en entente avec Annecy, sous l’appellation Pays de Savoie. Et les résultats sont moins alarmants quand on regarde dans le détail. Chambéry a perdu à domicile contre Pontarlier, le leader invaincu, et a tenu la dragée haute à Dijon, le 11 novembre, en Bourgogne. Menées 12 à 5, les Savoyardes faisaient le siège de la ligne avant de prendre un essai en contre (10-19 au final). Elles espèrent aussi que le retour de quelques joueuses blessées leur permettra de rebondir. La centre, Aurore Coche (hernie discale) est en phase de reprise. Il faudra en revanche encore attendre pour revoir l’ailière, Pauline GueraudPinet (épaule), une des meilleures chasseuses d’essai du groupe.

JEU OUVERT AVEC SOLUTIONS

Avec plusieurs joueuses nouvelles, venues pour certaines de l’université grenobloise, le staff a changé son fusil d’épaules. « Notre projet de jeu n’était pas le bon, reconnaît François Morel, l’un des entraîneurs du groupe. Nous proposons maintenant un jeu ouvert, avec plus de solutions à disposition des joueuses. » Il reste maintenant à concrétiser les temps forts, un des points faibles de l’équipe, condition sine qua none pour espérer remonter au classement.