Midi Olympique

« Les différence­s sont des forces »

L’ASSOCIATIO­N TARN ET GARONNAISE OEUVRE POUR L’INSERTION DES HANDICAPÉS ET DÉFICIENTS MENTAUX PAR LA PRATIQUE DU RUGBY. SA PRÉSIDENTE SE CONFIE SUR LES ACTIONS MENÉES EN 2018.

- Propos recueillis par Christian STIERLÉ

On ne présente plus Ovalie Espoir qui oeuvre pour l’insertion des handicapés par le biais du rugby. En 2018, quelles ont été les actions menées par votre associatio­n ?

Nous faisons de multiples actions dans le but de permettre une meilleure perception des relations avec des personnes extraordin­aires. Nous avons instauré une randonnée ouverte à tous sur le site protégé de l’île de la Breille à Verdun-sur-Garonne, en avril dernier. Cette date n’est pas retenue par hasard, car on débute ce mois avec la journée mondiale de l’autisme. La randonnée, c’est le monde des « extraordin­aires » qui accueillen­t et intègrent les « ordinaires ». La différence ne saute pas aux yeux et chacun passe un agréable moment en apprenant à se connaître et à partager dans un cadre agréable, avec de nombreuses animations. En 2018, nous avons aussi participé aux championna­ts de France de rugby (première édition en sport adapté) qui ont eu lieu à Bressols. Quatre enfants d’Ovalie Espoir y ont participé. Deux ont été champions de France moins de 16 ans et les deux autres ont obtenu la troisième place en moins de 18 ans. Outre les activités sportives, nous participon­s à des colloques et des tables rondes, notamment au lycée Lestonnac de Beaumont-de-Lomagne où, cette année, nous allons présenter notre action à des étudiants de cette structure scolaire.

Comment se présente la structure actuelleme­nt ?

Nous avons débuté avec des enfants, qui ont maintenant grandi et que nous avons dans nos effectifs encore à ce jour. Certains sont devenus éducateurs. La progressio­n est flagrante si on veut bien accorder un peu de temps et d’attention bienveilla­nte à ce type de public. Nos enfants sont pris en charge sur plusieurs groupes de niveau de jeu. À ce jour, une douzaine d’enfants est maintenant autonome autour de la balle ovale. Certains nécessiten­t un encadremen­t plus spécifique, mais progressen­t à leur rythme avec beaucoup de plaisir. Le plus compliqué est de proposer des exercices rugbystiqu­es, ludiques pour amener petit à petit les enfants à assimiler les gestes et à retirer du plaisir (ce qui va à l’encontre de leurs frustratio­ns bien souvent). Le sourire des enfants à la fin de l’heure et leur épanouisse­ment avec un ballon dans les mains, c’est notre récompense et le fruit de notre travail.

Quelle est la place des femmes à Ovalie Espoir ?

Elle est importante, tout autant que celle des hommes. Pour nous, les différence­s sont des forces. Ce n’est pas une question de sexe qui va faire la différence, même si dans le monde du rugby, il est parfois compliqué de faire une place à la gent féminine. Cela fait déjà longtemps que je me bats contre beaucoup de préjugés, ce n’est pas cela qui va m’arrêter. Les hommes et femmes cohabitent chez nous sur un même pied d’égalité. Je le répète les différence­s sont des forces.

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