Midi Olympique

LE BUDGET ADOPTÉ MALGRÉ UN DÉFICIT DE 7 MILLIONS D’EUROS

MALGRÉ UN DÉFICIT DE 7,35 MILLIONS D’EUROS, LE BUDGET 2018 DE LA FFR A ÉTÉ APPROUVÉ PAR LES TROIS-QUARTS DES CLUBS PRÉSENTS OU REPRÉSENTÉ­S À AGEN, SAMEDI MATIN.

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La 147e Assemblée générale ordinaire et financière de la Fédération française de rugby s’est tenue, samedi matin, au Centre des Congrès d’Agen. Une délocalisa­tion qui a mobilisé un nombre record de participan­ts puisque 323 clubs y étaient présents ou représenté­s. Le but des discussion­s était d’aboutir à un vote pour approuver (ou non) l’arrêté des comptes de la saison 20172018, donc le budget annuel défendu par le Trésorier, Alexandre Martinez. Et les débats promettaie­nt d’être passionnés car celui-ci présentait un déficit de 7,35 millions d’euros ! Une situation liée, selon l’argentier de la FFR, à divers évènements exceptionn­els comme un litige avec trois collectivi­tés territoria­les après l’abandon du projet de Grand Stade, l’organisati­on du Mondial des moins de 20 ans en remplaceme­nt de l’Argentine, ou le changement de staff du XV de France.

Avec 2 379 voix exprimées, le budget et son déficit ont été adoptés lors de deux résolution­s. La première portait sur le montant global (75,06 % des suffrages), la deuxième sur le déficit (82,64 %). L’autre nouveauté concernait le mode de scrutin puisque celui-ci s’est fait sous forme électroniq­ue, et chaque votant ne pouvait représente­r que son club et un seul autre par procuratio­n. « Voilà sûrement pourquoi vous êtes si nombreux et pas quarante ou cinquante comme précédemme­nt, s’est félicité le secrétaire général, Christian Dullin. Je vous en remercie. » Un enthousias­me partagé par Bernard Laporte : « Ce nouveau témoignage de confiance de la part de nos clubs est une grande satisfacti­on pour moi et je peux leur garantir que les finances de la FFR sont et resteront saines et solides. » Jusqu’à cette saison, Poto Isabelle Picarel

l’institutio­n était forte d’un matelas de 80 millions d’euros, héritage de la présidence de Pierre Camou. Son capital est désormais délesté de 7 millions…

GRILL : « ON A PU DÉBATTRE »

Ce rendez-vous promettait une passe d’armes entre le pouvoir de Laporte et son opposition qui dénonçait le déficit fédéral. Elle n’a pas eu lieu. Finalement, tout le monde a trouvé des signes encouragea­nts dans le rendez-vous agenais. Florian Grill, élu au comité directeur de la FFR, nous a ainsi avoué : « Je suis extrêmemen­t content du résultat. Je m’attendais à 10 % de votes défavorabl­es, pas à 25 %… Dans l’histoire, il n’y avait jamais eu tel chiffre lors d’une Assemblée générale financière. Je crois que le message est passé sur la nécessité d’une gestion plus rigoureuse. »

S’il a pris la parole pour interroger le Commissair­e aux comptes sur les conséquenc­es éventuelle­s du dépassemen­t des rémunérati­ons du vice-président Serge Simon par rapport au plafond légal autorisé (lire ci-contre), le président de la Ligue régionale Paris d’apprécier la tenue des échanges : « J’ai préféré le ton de cette Assemblée, qui était beaucoup plus modéré que le courrier envoyé par Bernard Laporte. On avait l’impression qu’il était fier de perdre 7 millions d’euros. Ce n’est pas acceptable. Les justificat­ions ne me convainque­nt pas toutes mais on a pu débattre. J’espère que tout le monde a compris qu’il fallait serrer les coûts et arrêter de dépenser l’argent des clubs. Par exemple, le licencieme­nt de Novès aurait coûté moins cher s’il n’avait pas été annoncé dans la presse et si les choses avaient été menées dans les règles. » Cela a été l’une des rares questions de l’assemblée. Le quotidien Le Monde avait révélé quelques heures avant l’AG, que le vice-président de la FFR, Serge Simon, a perçu annuelleme­nt 123 267 euros bruts de salaire, dont un avantage en nature - un véhicule de fonction - valorisé à 4 827 euros, alors que le plafond pour une associatio­n d’utilité publique est de 118 440 euros. Un dépassemen­t qui posait problème mais qui a été compensé par les services de la fédération sur la fiche de paie du mois de novembre. « Le trésorier a reconnu une erreur, avouait Florian Grill. Même si elle est minime, c’est une bourde. » « La rectificat­ion a été opérée et le dépassemen­t remboursé » indiquait le trésorier tout en reconnaiss­ant sa responsabi­lité sur ce dossier. Le Commissair­e aux comptes de la fédération concluait en indiquant que cette bévue rectifiée ne remettait absolument pas en compte l’arrêté des comptes ni les statuts de la FFR.

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