LES PLANS ET LA COMÈTE
S’ILS VISERONT LA PREMIÈRE VICTOIRE DE L’HISTOIRE DU CLUB EN CHAMPIONS CUP, LES LYONNAIS VOIENT AUSSI AU-DELÀ DU COURT TERME, QUI ONT BÂTI UNE STRATÉGIE DE TRAVAIL INNOVANTE DANS LE BUT DE PASSER LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE AU CHAUD... EXPLICATIONS.
Battu d’entrée de jeu par Cardiff (21-30) à Gerland, puis aussi largement que logiquement défait chez les Saracens (29-10), le Lou a connu un drôle de bizutage dans la compétition reine. Toutefois, si ses chances de qualification semblent d’ores et déjà réduites à néant, n’allez pas compter sur les Rhodaniens pour « alancer » une compétition qu’ils ont tout de même gagné de haute lutte le droit de disputer. « Depuis le début, on connaît la qualité de la poule où nous sommes tombés, glissait dans la semaine le manager Pierre Mignoni. C’est le jeu, pour une première participation… Autant nous avons beaucoup de regrets par rapport au match de Cardiff, autant j’ai le sentiment que nous n’avons pas été ridicules chez les Saracens. Alors, on va essayer de ne pas se mettre la tête au fond de seau avec cette Coupe d’Europe, en faisant en sorte de progresser à travers elle. Et j’espère qu’on en sera très vite récompensés par une victoire qui serait historique pour le club. » Là résidera même, pour tout dire, tout l’enjeu de la journée de samedi. Toujours vierge de victoire en Champions Cup, le Lou visera un « dépucelage » européen. Tout sauf anodin, en plus de 120 ans d’histoire… Un levier tout trouvé pour Pierre Mignoni, qui pourra ajouter à son discours une touche d’émotion, puisqu’il s’agira du dernier match de la carrière du deuxième ligne Manuel Carizza, arrivé cette saison en joker médical de Virgile Bruni (lire ci-contre). « C’est vraiment un super mec, toujours positif, qui mérite de terminer sa carrière sur un terrain, pointait Mignoni au sujet du deuxième ligne argentin. Il a fait une magnifique carrière et il nous a beaucoup aidé. Même s’il n’est pas resté très longtemps avec nous, on a l’impression qu’il est là depuis une éternité. On aimerait que son aventure avec le Lou, même si elle a été très courte, se termine sur une bonne note. Tout le groupe a envie de lui offrir ce cadeau. »
UNE STRATÉGIE À MOYEN TERME
Un voeu pieux qui n’en masque pas moins une réalité plus froide. Car au-delà d’un résultat immédiat qui serait appréciable, c’est surtout vers le moyen terme que regarde d’ores et déjà Mignoni, qui a établi avec son staff une stratégie d’ensemble pour négocier au mieux la double confrontation avec les Glasgow Warriors. « Le but sera bien sûr d’aligner à chaque fois un groupe de 23 joueurs compétitifs, détaillait le patron lyonnais. Mais en parallèle, on va bosser de manière plus individuelle avec un autre groupe qui va davantage « charger », avec une grosse dose de travail aussi bien rugbystique que physique. Et la semaine d’après, on fera la même chose, avec un autre groupe… Le but étant de remettre tout le monde le plus en forme possible pour les trois semaine de championnat qui nous attendent après la période européenne. »
En effet, pendant la période des fêtes, les Rhodaniens se déplaceront du côté de Toulon et Montpellier en championnat (soit chez des adversaires qui auront fatalement perdu des forces lors de leur double affrontement en Coupe d’Europe), sans négliger une réception d’Agen en guise de trou normand. Autant de rendez-vous d’ores et déjà cochés par Pierre Mignoni, qui escompte bien voir son équipe consolider sa place dans le Top 4 du championnat. La Coupe d’Europe consistant, dans cette optique, le tremplin sur lequel les Lyonnais comptent enclencher leur dynamique...