QUE SONNE LA RÉVOLTE
CASTRES MALGRÉ DEUX DÉFAITES EN TROIS MATCHS ET LA CORRECTION REÇUE EN IRLANDE, LE CO PEUT TOUJOURS SE QUALIFIER. MAIS CELA PASSERA PAR UNE VICTOIRE SAMEDI. OBLIGATOIREMENT.
L’équation est simple : s’ils perdent samedi soir, les Castrais n’auront plus aucun espoir de qualification. À l’aube de cette quatrième journée de phase de poule, le deal est donc clair : « Il faut les battre. Le Munster nous a vaincus 4 à 0 dimanche, nous devons le vaincre 4 à 0. Voire 5 à 0
même si possible », résume le manager Christophe Urios. Troisième de la poule 2 avec cinq points au compteur et deux défaites en trois matchs, le CO peut encore viser une des trois places de meilleur deuxième pour atteindre le second quart de finale de son histoire — le premier depuis 2001-2002. Le calendrier semble plutôt favorable : après deux déplacements, le club tarnais recevra à deux reprises lors des trois dernières journées (le Munster ce week-end et Gloucester). Compte tenu de la surprenante mauvaise réussite d’Exeter en Champions Cup cette saison, actuel dernier de la poule avec zéro victoire et un nul, on peut même se prendre à rêver d’un exploit chez les Chiefs lors de l’avant-dernière journée… Mais pour cela, il va d’abord falloir renouer avec la victoire samedi, après deux défaites marquantes (tant pour le groupe
que les observateurs), à domicile contre Agen (13-16) en Top 14 puis à Thomond Park dimanche (30-5). « On a envie de se révolter, de ne pas subir, reprend le technicien. De se faire respecter aussi parce qu’on a le sentiment qu’on n’est plus respecté. » Alors après la très rude semaine qui avait suivi la désillusion agenaise, le staff a de nouveau insisté sur l’état d’esprit. Plus que sur les problèmes en touche ou ce manque de vitesse qui polluent le jeu des champions de France ces joursci. Urios éclaire : « La touche et la mêlée, ça se règle mais ce pas un problème de jeu que nous rencontrons aujourd’hui. Certes il n’est pas bon, mais c’est la conséquence de notre état d’esprit. La semaine avant Agen n’avait pas été bonne, la semaine dernière oui mais c’était très tendu parce que je n’avais pas envie de rire évidemment. Ça allait mieux ces jours-ci. Nous avons un peu évacué la défaite contre Agen… Il faut passer à la vitesse supérieure maintenant. »
« RESTER EN VIE »
Cela signifie s’offrir une équipe que le CO n’a pas battue depuis 2004-2005. Les deux formations n’ont de cesse de se croiser pourtant : en quinze participations tarnaises à la « grande » Coupe d’Europe, elles se sont retrouvées dans la même poule à huit reprises. Bilan : 14 confrontations parmi
lesquelles 10 victoires irlandaises (dont 3 à Castres). Depuis son dernier succès, le CO a enchaîné quatre défaites face aux Irlandais. Mais aussi un match nul, à PierreFabre l’an passé (17-17) à l’issue d’une rencontre de grande qualité. Ce qui fait dire à Christophe Urios que ses joueurs
peuvent déjouer les statistiques : « Se refaire la cerise au Munster après la déconvenue contre Agen n’était pas simple… On n’a pas été à la hauteur, on le sait. On a fait un très mauvais match, complètement vide. Il n’y avait pas de conquête, pas de lancements, pas de relances de jeu, pas d’état d’esprit. Mais on a les idées plus claires aujourd’hui et on a vu l’an dernier qu’on pouvait l’emporter. On aurait gagné d’ailleurs si l’arbitrage avait été meilleur. » Ce sera une obligation samedi. La survie européenne du club en dépend. Le reste de sa saison en Top 14 aussi, peut-être… Car les champions de France ont besoin de renouer avec la victoire et quelques certitudes histoire de se remettre les idées en place avant de recevoir l’UBB en championnat. D’ici là… « L’idée avant ces matchs contre le Munster était de rester en vie,
conclut Christophe Urios. On parlait surtout sur le plan comptable mais l’image est devenue plus forte après le match contre Agen. » Qu’un succès samedi permettrait sûrement d‘évacuer définitivement afin de se relancer, sur tous les plans. ■