RELEVEZ LA TÊTE !
MONTPELLIER LARGEMENT DOMINÉS LA SEMAINE DERNIÈRE PAR DES TOULONNAIS LOIN D’ÊTRE GUÉRIS, LES COÉQUIPIERS DE LOUIS PICAMOLES DOIVENT UNE REVANCHE À LEURS SUPPORTERS ET LEURS DIRIGEANTS.
Johan Goosen a quelque chose de l’homme élastique. Évacué sur civière le week-end dernier, le genou flingué par un plaquage du talonneur toulonnais Bastien Soury, l’ouvreur Sud-Africain ne ressent aujourd’hui plus la moindre douleur et, des six semaines initialement craintes par Vern Cotter et le staff médical du MHR, ne restent plus qu’une chimère. Sera-t-il aligné ce dimanche face à Toulon ? À l’heure où nous imprimons ces lignes, c’est en tout cas plus que probable. Toutefois, si l’ancien Racingman était jugé trop court par son coach (un dernier test sera réalisé samedi matin), Thomas Darmont se tient prêt pour remplacer le meilleur joueur du Top 14 2015-2016. Avec ou sans Goosen, les Héraultais sont condamnés à l’exploit s’ils souhaitent arracher une qualification pour les quarts de finale de Champion’s Cup. « Il n’y a plus de place pour les calculs, explique Vern Cotter en préambule. Il nous faut gagner nos trois prochains matchs (Toulon et Newcastle à domicile, Édimbourg en Écosse) et dans ce but, les joueurs se battront jusqu’au bout. » Au moment où ces Toulonnais pâlots quoique revigorés par leur récent succès débarquent dans l’Hérault, le coach kiwi a mobilisé sa plus grosse équipe du moment.
En première ligne, le Géorgien Misha Nariashvili et le solide Antoine Guillamon encadreront la révélation de la saison, Mathieu Giudicelli. « En l’absence de Bismarck du Plessis, poursuit Cotter, Mathieu a su relever le défi. Il est très fort au plaquage, bon lanceur et fait partie de nos plus grands espoirs. » Derrière cette tête de proue, Jacques du Plessis et Paul Willemse formeront une deuxième ligne dissuasive : face au défi perpétuel que ne manqueront pas de proposer les titans toulonnais, l’abattage des deux « Sud Af’s » sera très précieux. La troisième ligne ? Avec Fulgence Ouedraogo, Louis Picamoles et Yacouba Camara, elle laisse rêveur, quand la charnière « Bokke » (Ruan Pienaar-Johan Goosen) est assise sur la bagatelle de 101 sélections.
EN ATTENDANT LES STARS
Le reste de la ligne d’attaque a lui aussi de la « gueule », puisque le véloce Henry Immelman et le puissant Jim Nagusa squatteront les ailes, quand Frans Steyn (le meilleur joueur du dernier match) sera titularisé à l’arrière. Enfin, la paire de centres Jan Serfontein-Arthur Vincent, rapide et puissante, peut elle aussi poser des problèmes à son alter ego varois. De fait, le jeune Vincent (20 ans) est avec Jacques du Plessis et Mathieu Giudicelli l’une des rares satisfactions héraultaises depuis le début de saison et pourrait être très utile dans le rôle de cinq-huitième qui lui sera vraisemblablement attribué ce week-end.
Passée la claque reçue samedi soir à Mayol (38-28), les Montpelliérains présenteront donc une formation plus que décente. « Il nous faudra être concernés, agressifs, insiste Cotter. Les Toulonnais sont puissants dans les duels, jouent en avançant et lorsque c’est le cas, Anthony Belleau gère parfaitement le jeu. Je l’ai trouvé très pertinent dans l’animation samedi dernier. » Bousculés le week-end dernier, les gros bras du MHR ont quant à eux une revanche à prendre face à leur public et, s’ils parviennent à relever la tête, offriront à leur staff une vraie bouffée d’oxygène. Début janvier, Nemani Nadolo, Bismarck du Plessis et Aaron Cruden seront en effet tous rétablis et, si Cruden n’est que l’ombre de lui-même depuis deux saisons (il est où, le problème ?), son retour à la compétition permettra au moins de déplacer Johan Goosen en numéro 12, un poste où il avait fait des merveilles en 2016 avec le Racing 92. D’ici là, les coéquipiers de Louis Picamoles ont une mission à remplir et s’ils échouent, on ose croire que la colère de Vern Cotter et Mohed Altrad sera au moins à la hauteur des espérances placées dans cette équipe en début de saison…