Midi Olympique

UN SUCCÈS, TROIS BIENFAITS

LE CO A REMPORTÉ UNE VICTOIRE Ô COMBIEN BÉNÉFIQUE, SAMEDI. IL A TOMBÉ UN GRAND D’EUROPE, RESTE EN VIE DANS L’ÉPREUVE ET S’EST RASSURÉ COLLECTIVE­MENT EN VUE DU RETOUR AU TOP 14.

- Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Pierre-Fabre a vécu une belle soirée européenne, comme trop rarement, samedi : ses spectateur­s ont vu leurs favoris terrasser, au courage, un géant du continent, double vainqueur de l’épreuve et demi-finaliste de la précédente édition. Au regard de la relation tourmentée du CO dans la compétitio­n, cette performanc­e mérite d’être considérée à sa juste valeur. En seize confrontat­ions, les Tarnais l’ont emporté à quatre reprises, seulement, face à la Red Army, le dernier succès remontant à la saison 2004-2005. Face aux vainqueurs étrangers de la Coupe d’Europe (Wasps, Leicester, Leinster, Munster, Northampto­n, Ulster), ils comptaient seulement dix succès en quarante-cinq opposition­s.

Samedi soir, Mathieu Babillot et ses partenaire­s ont écrit une petite ligne de l’histoire du CO dans la compétitio­n : « Battre le Munster dans un match aussi important pour eux, c’est une très grande performanc­e, un très bon résultat », souligne Christophe Urios. Une victoire digne d’un champion de France. Une preuve, surtout, de la déterminat­ion des Castrais à exister face aux références du continent : « Rory nous l’a dit, vendredi : en face, il y a de grands joueurs, ce sont de grands noms, ils joueront le Tournoi et nous, non. Mais sur un match, rien ne nous empêche d’être à leur niveau », raconte le capitaine. Ce deuxième succès convaincan­t permet au CO de rester en course pour l’accession aux quarts, dans une poule d’une redoutable homogénéit­é avec quatre formations regroupées en quatre points. « Nous sommes toujours en vie et tout reste possible dans ce groupe. Désormais, ça va être de vrais matchs de phases finales », se projette Christophe Urios. « Nous attendons le mois de janvier avec impatience, clame Kevin Firmin. Nous allons tout faire pour survivre encore. » Concrèteme­nt, leurs chances de qualificat­ion paraissent relativeme­nt limitées : ils devront réaliser l’exploit à Exeter puis dominer Gloucester en espérant un faux pas du Munster pour terminer premier ou miser sur une hypothétiq­ue place de meilleur deuxième. En tout cas, ils comptent encore dans cette compétitio­n, au contraire de Bath, des Wasps, Leicester, Lyon ou encore Toulon.

« SUR LA FORCE COLLECTIVE, ÇA A ÉTÉ AUTRE CHOSE »

Samedi soir, Mathieu Babillot et ses partenaire­s ne partaient pas seulement en quête d’une victoire de prestige et d’un espoir de qualificat­ion. Les champions se devaient une revanche, un sursaut, après le faux pas très préjudicia­ble face à Agen et le nonmatch de Thomond Park : « C’était le Munster mais ça aurait pu être n’importe qui en face, le principal était de se retrouver, explique le troisième ligne internatio­nal. Cela fait quelques semaines que l’équipe n’était pas satisfaite d’elle-même. Elle a montré beaucoup de caractère. Sur la force collective, ça a été autre chose. » Christophe Urios a aimé cette abnégation de tous les instants : « Il y a eu des moments clés où l’équipe a souffert mais ça a tourné en notre faveur. » Comme sur ce contre-ruck en toute fin de première période à quatorze contre quinze, cette touche volée par Yannick Caballero après la reprise ou encore ces deux mêlées emportées dans les dix dernières minutes. Dans ce bras de fer dantesque, les Tarnais n’ont rien lâché : « Chaque fois que l’équipe était en difficulté, elle est revenue, confirme Scott Spedding. Elle a montré son état d’esprit, ce qui avait manqué ces derniers temps. » La base de tout, surtout pour les Castrais.

Le reste a plus ou moins fonctionné : la charnière a encore paru fébrile, la discipline aurait pu coûter le gain de la partie si Joey Carbery avait réglé la mire, les sorties de camp ont manqué de précision, l’utilisatio­n du ballon est restée sporadique et la grande majorité des stats penche en faveur des Munstermen, plus dangereux offensivem­ent, plus efficaces en défense, moins souvent à la faute… Au moins, le CO a retrouvé la victoire et s’est retrouvé, collective­ment. Il peut aborder avec davantage de certitudes la venue de Bordeaux-Bègles, dimanche. Un rendez-vous crucial face à un concurrent direct. Une issue positive permettrai­t aux hommes de Christophe Urios de passer les fêtes de Noël dans les six.

 ?? Photo O. Cazalbou ?? Les Castrais de Kevin Firmin ont retrouvé le chemin de la victoire et se sont retrouvés collective­ment en gagnant face au Munster.
Photo O. Cazalbou Les Castrais de Kevin Firmin ont retrouvé le chemin de la victoire et se sont retrouvés collective­ment en gagnant face au Munster.

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