« Si on peut leur marcher dessus, on le fait »

POUR SA PREMIÈRE TITULARISATION EUROPÉENNE, IL A ÉTÉ ÉLU HOMME DU MATCH. ET A PRESQUE MARQUÉ SON PREMIER ESSAI…

Pendant quelques secondes, on a cru que vous aviez inscrit le premier essai de votre carrière lorsque votre nom a été annoncé dans le stade…

Oui mais je vous le dis franchement : ce n’est pas moi qui marque, c’est bien Paea Fa’anunu. Je l’aide, nous sommes tous les deux sur le ballon sur l’action mais c’est lui qui aplatit. Tout le monde me regardait pour me féliciter et moi, je faisais non du doigt. Mon premier essai attendra, donc…

Pour votre première titularisation européenne, face à un grand d’Europe, vous avez tout de même fini avec le titre d’homme du match. Qu’est-ce que cela représente à vos yeux ?

Le Munster, c’est un grand club et beaucoup de souvenirs devant la télé, personnellement. Il y avait une très grande envie de bien faire, de répondre au défi qu’ils allaient nous imposer. Le titre d’homme du match ? Ça touche un petit peu mais, vous savez, si j’ai choisi un sport collectif, ce n’est pas pour courir après les distinctions individuelles.

Quelle est votre analyse du rapport de force en mêlée ?

C’était un peu bizarre. Je trouvais que l’on prenait l’ascendant mais l’arbitre considérait que nous partions en travers. Peut-être qu’il y avait trop d’envie de notre part, je ne sais pas… Je trouve que notre mêlée a été globalement très correcte et je pense que l’on aurait pu être davantage récompensé.

Après être sorti à la 67e minute, vous êtes revenu en jeu trois minutes après en raison du carton jaune de Marc-Antoine Rallier. Que vous a dit Christophe Urios sur le bord de touche ?

Il m’a donné quelques conseils pour mieux appréhender l’impact, m’a dit que la mêlée risquait d’être décisive sur la fin de match. Sur les deux dernières, on voulait leur marcher dessus. C’est ce que nous nous sommes dit, juste avant : « Si on peut, on le fait. » Il fallait leur signifier que ce n’était pas le bon jour pour venir gagner chez nous. Que c’était notre territoire.

Vous grappillez en tout cas du temps de jeu et le mettez à profit…

Oui, je suis content, j’enchaîne. Je suis revenu de mon souci au canal carpien qui m’a écarté pendant un mois et demi. J’avais envie de prouver à l’entraîneur qu’il pouvait compter sur moi, j’espère qu’il a apprécié. Après, c’est à lui de faire les choix. En tout cas, je me sens bien. J’ai prolongé début septembre, ça m’a libéré.

Comment s’est passé le retour sur terre après votre folle fin de saison passée ?

Ça s’est passé simplement. C’est vrai que ça a été fou. Alors que le coach m’avait dit que je ne jouerai plus, je me retrouve à disputer trente-cinq minutes en demie et en finale. C’était un rêve de gosse. Je n’avais pas de pression tellement j’étais heureux.