DEUX HOMMES EN COLÈRE
À LEICESTER, L’AGRESSIVITÉ DE BERNARD LE ROUX ET L’HYPERACTIVITÉ D’ANTONIE CLAASSEN ONT ÉTÉ PRÉCIEUSES…
La semaine dernière, Bernard Le Roux avait été positionné dans la « cage » pour affronter les Tigres de Leicester. Convaincant à un poste de deuxième ligne où il a une belle carte à jouer en vue du prochain Mondial, « Bernie » fut néanmoins tout aussi percutant dimanche, avec un numéro 7 dans le dos. Auteur d’une course de quarante mètres ayant amené l’essai de Virimi Vakatawa (21e minute), plus agressif que jamais en défense et par moments précieux en fond d’alignement, l’international tricolore (29 ans, 33 sélections) a également harcelé sans relâche George Ford pour livrer à Welford Road son meilleur match depuis le début saison. « En replaçant Bernard (Le Roux, N.D.L.R.) en troisième ligne, explique Laurent Travers, j’avais voulu alourdir le paquet d’avants. Je pressentais en effet que le combat serait plus féroce qu’une semaine plus tôt, à l’Arena. »
Verdict, coach ? « Le joueur a répondu présent. Comme on dit dans le jargon rugbystique, il a brassé de la viande, fait mal à ses adversaires et signé une excellente performance. » Alors, on vous entend d’ici : Bernard Le Roux n’est pas un troisième ligne, manque de technique individuelle et ne sera jamais Laurent Cabannes ou Olivier Magne. On vous l’accorde. Mais en l’état actuel des choses, le XV de France aurait pourtant grand besoin de la présence dissuasive du grand Bernie aux côtés de Sébastien Vahaamahina ou, qui sait, Paul Willemse…
CHAVANCY : « CLAASSEN EST MONSTRUEUX »
Au-delà de Bernard Le Roux, il est également impossible de passer sous silence la performance XXL d’Antonie Claassen. Auteur d’un début de saison tonitruant et déjà excellent au match aller, le numéro 8 international a terminé la rencontre avec le statut d’homme du match, succédant ainsi à Baptiste Chouzenoux, moins rayonnant dans le combat de chiens de Welford Road qu’il ne le fut à Nanterre huit jours plus tôt. Toujours bien positionné, propre dans les airs et derrière sa mêlée fermée, Antonie Claassen (34 ans, 6 sélections) fut une nouvelle fois « indispensable » (tel est le qualificatif que lui accorde désormais Laurent Travers) au jeu du Racing 92. Au sujet de son numéro 8, Henry
Chavancy explique : « Antonie est le meilleur Racingman depuis le début de saison. Il enchaîne tous les week-ends, est régulier dans ses performances, est tout simplement monstrueux. C’est un homme
très important de notre dispositif. » Concernant Claassen, en fin de contrat au Racing 92, on veut bien entendre qu’à 34 ans, il n’est plus vraiment une première main. On veut bien appréhender aussi que son statut (il n’est pas Jiff…) puisse rebuter ses possibles employeurs. Mais franchement, comment un tel joueur puisse encore être sans club pour la saison prochaine ? Remarquez, si Kieran Read décidait au tout dernier moment de faire faux bond à Lorenzetti, ce dernier aurait sous les yeux une solution pour le moins évidente…