Midi Olympique

DEUX HOMMES ET DES MAULS

MISSION ACCOMPLIE ! LES HÉRAULTAIS TRIOMPHENT DE TOULON AVEC LE BONUS OFFENSIF ET GARDENT AINSI UN ESPOIR DE QUALIFICAT­ION POUR LES QUARTS DE FINALE. ILS METTENT AUSSI FIN À UNE SÉRIE DE CINQ DÉFAITES SUR LES SIX DERNIERS MATCHS.

- Par Julien LOUIS

Une torture. Derrière chaque groupé-pénétrant ou presque (huit sur neuf gagnants), les Héraultais ont fait vivre un supplice aux Toulonnais, qui ont sans cesse reculé. Jusqu’à la dernière minute et cette réalisatio­n, comme un symbole, marquée par l’ancien de la rade, Levan Chilachava. Le quatrième essai du MHR sur maul de l’après-midi. Après ceux inscrits par Serfontein, Giudicelli et Immelman, directemen­t après cette arme fatale ou quelques temps de jeu à la suite. Un retour aux bases gagnant, malgré une prestation en touche encore irrégulièr­e (douze lancers sur quinze conservés). Revigorés dans le combat et sur l’intensité physique de leur rugby, les Cistes ont retrouvé une organisati­on cohérente dans leur jeu. Sans risque ni aucun coup d’éclat mais avec une nouvelle maîtrise. Notamment dans le jeu au pied d’occupation après une entame difficile dans ce domaine, imagée par le double visage affiché par François Steyn (en délicatess­e puis de nouveau efficace après la pause) mais aussi sur l’exploitati­on gagnante des ballons de turnovers. À l’instar de l’essai de Ruan Pienaar en contre et un plongeon malicieux pour éviter le retour de François Trinh-Duc.

WILLEMSE - CAMARA, ÇA DÉMÉNAGE !

Un petit pas pour une équipe en confiance mais un pas de géant pour Montpellie­r, qui a aussi redoré le blason de sa défense (128 plaquages, dix-huit ratés, soit 88 % de réussite), perdue à Mayol le week-end dernier. Mieux en place et plus agressifs sur l’homme, les coéquipier­s du capitaine Louis Picamoles n’ont encaissé qu’un essai et ont rattrapé la majorité des coups derrière les percées adverses. Dans le jeu courant, ils n’ont pas montré grand chose mais ont réussi à développer plusieurs longues séquences intéressan­tes (six franchisse­ments, dix-sept défenseurs battus et onze passes après contact). Surtout, ils ont pu s’appuyer sur les performanc­es trois étoiles de deux joueurs omniprésen­ts, Paul Willemse et Yacouba Camara.

Acclamé à sa sortie du terrain, le géant sud-africain a été monstrueux dans le combat et dans le jeu. Décisif sur deux essais, notamment sur celui de Serfontein où sa percée sur vingt mètres a fait la différence, le deuxième ligne a pesé de tout son poids sur cette rencontre (quarante mètres parcourus ballon en mains, un franchisse­ment, un défenseur battu, onze plaquages). Que dire de la prestation du flanker Camara… Pour son troisième match après dix mois d’absence, l’internatio­nal tricolore a travaillé aux quatre coins du terrain et a été très impactant sur chacune de ses interventi­ons offensives. Deux hommes dont l’apport a été essentiel à leur équipe, à l’image de Henry Immelman, auteur d’une partie pleine de culot et d’une réalisatio­n sur son aile.

Avec ce succès capital, le MHR s’évite une grave crise de confiance et garde surtout un espoir de qualificat­ion pour les quarts de finale de la Champions Cup. Mais le succès d’Édimbourg à Newcastle n’est pas une bonne nouvelle pour eux. Deuxièmes de la poule avec 11 points, à quatre longueurs des Écossais, ils devront gagner leurs deux dernières rencontres. Le premier à domicile face à Newcastle avant d’aller disputer leur « finale » à Édimbourg, où ils devront certaineme­nt s’imposer sans laisser la moindre « miette » (point) à leurs hôtes pour terminer premiers. Car aujourd’hui, il semble quasi certain que les trois meilleurs deuxièmes sortiront des autres poules …

Mais avant de se projeter aussi loin, les Cistes devront gagner en Top 14 à Grenoble pour se relancer dans la course aux top 6. Et éviter surtout un énième retour en arrière ! Les Héraultais sont condamnés à avancer sans trébucher pour ne plus douter.

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Photo Icon Sport Outre les prestation­s majuscules de Willemse et Camara, l’ailier Henry Immelman, ici en train de capter un ballon aérien, a su tirer son épingle du jeu.

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