NUMÉROS COMPLÉMENTAIRES
AVEC QUATRE VICTOIRES BONIFIÉES, L’ASM A REMPLI SON CONTRAT ET FAIT UN GRAND PAS VERS LES QUARTS DE FINALE. FACE À NEWPORT, LES AUVERGNATS ONT SU SE SORTIR D’UN PIÈGE EN PARTIE GRÂCE À SES DEUX FLANKERS INTERNATIONAUX ARTHUR ITURRIA ET JUDICAËL CANCORIET.
C’est plus que positif. Nous sommes très bien rentrés dans cette rencontre. Les Gallois n’ont rien lâché mais on le savait. C’est nous qui avons relâché la pression par moment. Mais cela prouve que nous ne sommes pas infaillibles et c’est important pour la suite. » Arthur Iturria, le deuxième ligne polyvalent, est aussi lucide que talentueux. On pourrait s’habituer à le voir évoluer avec autant d’aisance mais c’est toujours un régal de voir ses courses, cette technique balle en main et cette merveille de passe « mouchetée » que les meilleurs handballeurs n’auraient pas reniée. Sur le premier essai de Judicaël Cancoriet, il donne un caviar à son compère d’une manchette dont il a le brevet. « Je suis content d’avoir réussi cette passe car cela faisait un moment que je ne l’avais pas tentée, avoue le Basque revigoré après la tournée de novembre. J’adore la faire, j’essaye de la faire le plus souvent possible et cela a marché contre Newport. « Judi » (Cancoriet, N.D.L.R.) a bien suivi et c’est bien. Après du repos pendant deux semaines, je suis content de rejouer et d’avoir tenu quatre-vingts minutes. C’est bien de s’amuser. »
CANCORIET : « ARTHUR EST UN MAGICIEN »
Voleur de ballon en touche, il a fait une deuxième passe décisive pour Peter Betham. Une passe de basketteur cette fois. Utilisé en club et en Bleu en numéro 6 depuis l’été, son adaptation surprend toujours mais il y a encore du travail. « Quand on joue souvent, on trouve les repères, explique Iturria. Il faut que j’en acquiers d’autres. Avant, en deuxième ligne, j’allais dans les rucks pour rien alors qu’en flanker, tu es davantage utilisé dans le jeu. Donc si tu t’oublies, cela met tout en l’air. Il ne faut pas être juste valeureux, il faut que je réfléchisse un peu plus, que je travaille mon physique. Cette année, je prends du plaisir à n’importe quel poste. En troisième ligne, je me régale. »
Judicaël Cancoriet n’a pas été en reste avec deux essais mais il est aussi l’auteur d’un sauvetage à cinq mètres de la ligne et d’un abattage défensif exemplaire. « Je me sens bien dans le déplacement et il faut que cela continue. On essaye d’être à 100 %, on se bat les un pour les autres. Si un de nous fait une erreur on la rattrape, c’est la base du rugby », explique l’ancien joueur de Massy qui a travaillé cet été pour retrouver du dynamisme, dans un profil différent. Auteur d’un doublé, il est admiratif en voyant le niveau de son coéquipier. « Arthur est énorme, c’est une machine. Je le suis et je le vois sortir les bras tel un magicien. Il est adroit et je n’ai plus qu’à me saisir du ballon. Le plus gros du boulot, c’est lui, il fixe deux joueurs et il sort les bras. C’était un coup gagnant. Je suis content de jouer avec lui et nous sommes complémentaires. Mais en troisième ligne, nous sommes tous bien ensemble, c’est important. »
Le flanker de formation ne lui donne pas de conseil pour autant. « On peut échanger mais il a déjà des réflexes. Quand il jouait deuxième ligne, c’était déjà un flanker. On jouait presque avec quatre troisième ligne. Cela se fait assez naturellement. Il peut débloquer une situation. Tout est possible avec lui. »
Désormais, les Clermontois se tournent vers le choc contre Toulouse avec en jeu une place de leader. « C’était bien de performer contre Newport car l’an dernier, nous avions failli sur ces matchs pendant les fêtes, rappelle Arthur Iturria. Si on peut rester propre et gagner en championnat, on se facilitera la suite de la saison. Avec le Racing, Toulouse est la meilleure équipe cette saison. » Le Stade toulousain et sa féroce troisième ligne sont prévenus, les flankers clermontois sont en forme internationale.