LES NERFS SOLIDES
À LA FIN DE CETTE PARTIE MALADROITE, MARQUÉE PAR DE MULTIPLES ARRÊTS DE JEU, LES FRANCILIENS ONT ACCÉLÉRÉ EN DÉVELOPPANT LEUR JEU. UNE ATTITUDE TRÈS POSITIVE MALGRÉ L’ENJEU.
Les Massicois ont cultivé la possibilité de leur maintien en jouant, en passant psychologiquement par dessus leurs difficultés d’un soir, et malgré l’enjeu de taille qui pesait sur cette rencontre. Leur attitude a été récompensée. Privés des lancements de jeu sur mauls progressants dont ils ont fait leur miel, la défense « à l’italienne » de Colomiers et leur inconstance en touche les gênant beaucoup, ils sont parvenus à s’en sortir autrement, en provoquant leur destin, en prenant les initiatives à leur compte, en poussant jusqu’au bout. Alors que leur survie objective dépendait d’un succès, et que de ce match qui traînait en misère - beaucoup de cartons, de maladresses et d’arrêts de jeu - il se dégageait l’impression qu’une défaite tragique pouvait s’abattre sur eux, les Franciliens ont accéléré. Des facteurs favorisants ont agi.
MATHIEU LORÉE OUVREUR
Le choix depuis deux matchs de placer Mathieu Lorée à l’ouverture, et de favoriser une capacité d’adaptation permanente, plutôt que de s’appuyer sur l’application très méthodique de l’Anglais Louis Grimoldby, a changé automatiquement la façon de jouer des Franciliens. La réapparition de joueurs importants a eu aussi son effet. Le poids du deuxième ligne John Madigan dans la ligne, et la présence électrisante du revenant Youri Delhommel, le talonneur absent depuis trois mois, ont pesé comme naguère. Sur la base d’un effectif reformé, bénéficiant d’une profondeur de banc plus évidente, les Massicois ont déroulé leur match jusqu’au bout, sans tomber dans ce travers qui depuis le début du championnat les réduisait, cette incapacité à tenir leur rythme pendant l’intégralité des parties. Ils peuvent maintenant se retourner et évaluer plus favorablement cette première phase achevée en sauvant les meubles. Ils ne pouvaient pas subir de pertes plus importantes dans le paquet que celles conjuguées de quatre titulaires de la saison dernière, un droitier (Kaikatsishvili), un talonneur (Delhommel), un deuxième ligne droitier (Madigan), et le capitaine (Desassis). Ils ne pouvaient pas subir autant de faits de jeu contraire qui ont provoqué les quatre défaites de Soyaux-Angoulême, de Carcassonne, d’Aurillac, et de Montauban. Ils ne pouvaient pas faire pire. Ils s’en sortent avec six points de retard sur la zone du maintien, sans éclat en interne, sans fissure dans l’effectif, et en conservant une attitude de jeu convaincante. Ils sont toujours bien en vie.