XURIAK… ET VERT ESPÉRANCE
UNE GÉNÉRATION D’URRUÑARS EST INVESTIE SOLIDAIREMENT DANS LA CONDUITE D’UN CLUB QUI EST EN TRAIN DE FRANCHIR UN CAP.
Ànotre époque, quand une forme de libéralisme percute parfois violemment la sphère rugby fragilisée par un environnement économique instable, le slogan « Remettons le club au centre du village » prend tout son sens. Fort heureusement, le rugby amateur du bas de la pyramide fédérale fourmille d’exemples de cette démarche sociétale. Que signifie-t-elle ? Le cas de l’Union sportive d’Urrugne est éclairant au travers de son entraîneur Pascal Larzabal, lequel a chaussé ses premiers crampons à 7 ans. Aujourd’hui, à 39 ans, après avoir été joueur, capitaine et entraîneur-joueur, il occupe le poste de coach dans son club de toujours. L’exemple ne serait pas crédible si Pascal Larzabal était le seul dans ce cas, or, du président Patrick Duchochoy aux divers dirigeants en passant par le capitaine Fabien Arrieta, un autre enfant du club, ils sont très nombreux, les quadras, à avoir pris en main la gestion administrative et sportive de l’USU. Le budget de 70 000 € en Honneur de Nouvelle-Aquitaine interdisant l’intrusion de l’argent, les Urruñars (leaders de leur poule) n’ont d’autres solutions que de s’en remettre à ces valeurs club qui enchantent Patrick Duchochoy : « C’est facile d’être président tellement les nombreux bénévoles s’investissent. Nous sommes au sein de l’association Urruñarak de 700 licenciés avec les sections de pelote et du hand qui possède 18 équipes. Nous menons beaucoup d’actions ensemble mais nous devons nous battre pour exister, l’ambiance et nos résultats nous permettent de faire face. »
UNE ENTRÉE QUI OUVRE L’APPÉTIT
La fierté locale vient aussi de l’Entente de la Nivelle moins de 16 et moins de 18 ans auprès des clubs de Saint-Jean-de-Luz, SaintPée, Ascain, Ciboure et Sarre. Les rapprochements des moins de 14 ans avec Saint-Jean, Ascain et Ciboure, et des moins de 12 ans avec Saint-Jean réchauffent le coeur des Xuriak (blanc). Le président ose une prédiction : « Le rugby est malade et c’est sur la jeunesse que va se reconstruire l’avenir. » Celui d’Urrugne se veut prometteur grâce, notamment, au soutien de la municipalité souligné par le président : « Le stade est aux normes pour accueillir des phases finales et le budget a été voté pour refaire nos installations, notamment un espace de 500 m2 habitables. Ce que fait la mairie est magnifique et nous nous devons de nous accrocher. Il y a beaucoup d’émulation. Il faut savoir ce que l’on veut, soit une équipe en Troisième Série, soit une équipe en troisème division. »
Là, nous posons les crampons dans le domaine de compétence de Pascal Larzabal et des coachs Christophe Quittick, Andoni Sarasola et Jean-Philippe Genua un peu surpris par un remarquable début de saison qui ouvre les appétits sans que la moindre pression du résultat ne pèse sur les épaules d’un groupe qui a visiblement franchi un cap. Leur but : animer les deux équipes seniors. Et ça marche. Ce dont se félicite Pascal Larzabal : « Le groupe a pris conscience qu’il a les moyens de jouer à ce niveau dans un championnat qui est une découverte. Les jeunes du village ont grandi ensemble, nous voulons les faire progresser en produisant du jeu et en se faisant plaisir, sans contraintes qui pourraient les inhiber. Nous venons de gagner sans deux leaders devant et un changement de demi de mêlée sur blessure trois heures avant le match. Nous n’avons pas été perturbés, le groupe a progressé. J’espère que les joueurs ont des ambitions personnelles, même si on ne parle pas d’objectif. » Déjà quasiment qualifiés, les Urruñars ont le temps d’y penser.