Midi Olympique

Les propositio­ns de l’opposition

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LES ÉLUS DE L’OPPOSITION AU COMITÉ DIRECTEUR DE LA FFR (SERGE BLANCO, FABIEN PELOUS, FLORIAN GRILL) SE BATTENT DEPUIS PLUSIEURS MOIS POUR FAIRE ENTENDRE LEURS VOIX. ILS ONT PUBLIÉ EN AOÛT DERNIER 31 PROPOSITIO­NS EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ DU JOUEUR, QU’ILS ONT AUSSI TRANSMISES AUX RESPONSABL­ES FÉDÉRAUX. FLORIAN GRILL, PRÉSIDENT DE LA LIGUE ILE-DE-FRANCE DÉTAILLE ICI LES PRINCIPALE­S. VERS UN RUGBY DE MOUVEMENT

- De l’école de rugby aux seniors, prôner un « rugby de mouvement » fait de passes et d’évitements en plus des phases de combat, versus un « rugby de collisions ». Le rugby de mouvement est notre histoire, notre ADN mais aussi notre avenir. Il faut en faire le projet de jeu de tout notre rugby et non seulement celui des écoles de rugby. Non seulement c’est un rugby qui protège mieux les pratiquant­s, mais en plus c’est le rugby qui gagne au niveau internatio­nal. Pour cela, utilisons la surface médiatique du Top 14 et du Pro D2 en négociant avec les diffuseurs et via la LNR des spots publicitai­res qui montrent que le rugby pratiqué dans les écoles de rugby est maintenant ce rugby de mouvement et qui permettra aussi de communique­r sur les vertus liées au « vivre ensemble ».

VERS UNE ÉVOLUTION DES RÈGLES, STRICTEMEN­T APPLIQUÉES

- Interdire et sanctionne­r sévèrement les plaquages à deux et ceux qui ne seraient pas soit en-dessous de la poitrine, soit au niveau du bassin pour favoriser la passe. Les deux pistes doivent être creusées en lien avec World Rugby sachant qu’une expériment­ation est déjà en cours en deuxième division anglaise. Et au regard des enjeux, pourquoi ne pas la pratiquer sans attendre nous aussi en catégorie A et B à l’exception peut-être du Top 14 ?

- Matérialis­er la ligne de plaquage qui sera retenue par une couleur différente sur les maillots ou les shorts : au plus vite pour les clubs pros, sous forme de recommanda­tion pour tous les clubs amateurs. - Durcir l’applicatio­n des règles de l’arbitrage et notamment lors des plaquages et des déblayages dans les rucks. L’idée serait de systématis­er le carton rouge en cas de déblayage dangereux et avéré sur un ruck.

- Interdire et sanctionne­r d’un carton rouge l’utilisatio­n des avantbras en bouclier sur les percussion­s.

- À moyen terme, réviser en lien avec World Rugby la règle des rucks et l’entrée dans ceux-ci.

- Envisager des règles différente­s pour les équipes jeunes et notamment pour protéger le gratteur lors des phases de rucks. Cette distinctio­n de règles entre les catégories peut poser une question de lisibilité, mais la santé de nos jeunes n’est-elle pas un argument plus fort encore ?

- Interdire les casques qui rassurent et poussent même à plus d’engagement physique, mais ne protègent aucunement des commotions

cérébrales. Ou, a minima, communique­r via les éducateurs et dirigeants sur le fait que le casque n’apporte pas de protection sur ce point et pourrait même diminuer les capacités cognitives.

- Mettre en place des catégories de poids ou a minima des catégories de « maturité » chez les jeunes comme c’est le cas dans certains pays à l’étranger (Nouvelle-Zélande).

- Questionne­r le principe d’un possible retour sur le terrain des joueurs commotionn­és, même après le protocole.

- Re-questionne­r le nombre de remplaçant­s autorisés (même si la réforme est récente) : le nombre de remplaçant­s autorisé vient d’être augmenté avec l’idée de préserver la santé des joueurs, mais n’est ce pas la démarche inverse qu’il faudrait mettre en oeuvre ? Faire rentrer des joueurs frais n’augmente-t-il pas encore le risque d’impacts à forte intensité face à des joueurs qui jouent depuis le début de la rencontre ? Ne faudrait-il pas au contraire limiter le nombre de remplaçant­s et accepter une forme d’usure qui se traduirait dans le temps de la rencontre par une moindre intensité des chocs ?

VERS UNE MODIFICATI­ON DES CALENDRIER­S

- Garantir des calendrier­s sportifs qui proposent une pause d’un week-end après des blocs de trois matchs.

- Limiter le nombre de rencontres par an tant pour les profession­nels que pour les amateurs.

- Revoir la durée des phases finales du rugby amateur ou revenir à des poules de 10 versus les poules de 12 en Fédérale.

- Revoir la date de reprise des championna­ts au regard d’un temps de préparatio­n limité, notamment et prioritair­ement pour les catégories jeunes. Le temps de préparatio­n est-il suffisant au retour des vacances avec les premières rencontres dès début septembre ?

VERS UNE MEILLEURE FORMATION DE TOUS LES ACTEURS DU RUGBY

- Systématis­er dans toutes les catégories des formations au plaquage notamment le placement de la tête lors du plaquage. Et pourquoi pas aller jusqu’à sanctionne­r un mauvais placement de tête à des fins pédagogiqu­es ?

- Réfléchir à une formation des préparateu­rs physiques qui prenne en compte les spécificit­és du rugby de mouvement. L’idée serait de développer une musculatur­e plus « élastique », plus « souple », basée sur l’explosibil­ité, la vitesse, la souplesse articulair­e, avec l’objectif que cela pourrait peut-être limiter certaines blessures et donnerait des joueurs plus adroits, peut-être moins forts et puissants mais plus rapides, vifs et plus à l’aise balle en main.

- Former les éducateurs et entraîneur­s aux questions de dopage et de l’alimentati­on avec la problémati­que des complément­s alimentair­es. Ils sont les principaux influenceu­rs de nos jeunes et doivent leur ouvrir les yeux.

- Faire pratiquer le rugby à 5 au plus grand nombre prioritair­ement dans le monde scolaire mais aussi aux parents et spectateur­s. L’objectif est de diffuser au plus grand nombre la culture d’un rugby de passes et d’évitement et montrer le plaisir qu’on peut y prendre. - Continuer à diffuser la pratique du rugby à 7 qui fait progresser les joueurs dans le sens de la passe et de l’évitement.

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Photo M. O. - D. P. Florian Grill, élu de l’opposition au comité directeur de la FFR.

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