Midi Olympique

JOE, CE G.I. !

INDISPENSA­BLE PAR SA PUISSANCE SUR LE TERRAIN ET SON AURA EN-DEHORS, LE SAMOAN VIT ACTUELLEME­NT, ET À 35 ANS, UNE SECONDE JEUNESSE. CE DIMANCHE, CE FUT ENCORE ÉVIDENT.

- Par Jérémy FADAT, envoyé spécial jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Vendredi, Midi Olympique l’a placé dans son XV du Top 14 pour 2018. Pas grand-chose à redire au vu des performanc­es de Joe Tekori depuis des mois. Amené à commenter les votes des journalist­es de la rédaction pour ce qui est du paquet d’avants, l’entraîneur du Racing 92 Laurent Travers a livré ces mots en ce qui concerne le Samoan qu’il a côtoyé dans le passé : « Joe Tekori est la poutre du pack toulousain. Pour l’avoir entraîné à Castres, je le connais bien et, contrairem­ent à ce que peuvent penser les gens, il est un vrai leader de vestiaires. » Adoré de ses partenaire­s, lesquels admirent son exemplarit­é sur et en-dehors du terrain. « Il est énorme depuis le début de saison, nous confiait récemment le flanker François Cros au sujet de Tekori. Pourvu que ça dure car on a besoin de lui. Joe est hyper important collective­ment, alors quand il joue comme il le fait actuelleme­nt, en nous faisant avancer tout le temps, il met tout le monde en confiance. »

Il faut dire qu’à 35 ans, l’ancien Castrais vit une seconde jeunesse, au point d’empiler les prestation­s XXL et de marcher sur chaque adversaire qui présente face à lui. Dimanche soir, ce fut encore le cas, jusqu’à sa sortie à la 57e minute. Dans tous les domaines : défensivem­ent, quand il a éteint Nakosi et perturbé chaque sortie de ballon toulonnais­e dans les rucks, ou offensivem­ent, en étant un fer de lance extraordin­aire pour fixer ou transperce­r la muraille varoise. « Joe, il étonne tout le monde, explique Thomas Ramos. Physiqueme­nt, c’est un monstre. » Ce qu’apprécie son jeune capitaine Julien Marchand : « Quand il est à nos côtés, parler n’est pas nécessaire pour lui. Il nous montre juste ce qu’il sait faire et, nous, on se met dans sa roue. » Sur la pelouse du Stadium, lui et ses partenaire­s n’ont eu qu’à le suivre. Parfois capitaine l’an passé, ou encore cette saison lorsque Marchand, Cros ou Dupont sont absents, Tekori impression­ne. « Joe vieillit très bien, sourit Ugo Mola. Comme Elstadt ou Sofiane Guitoune, il est plus performant quand il a l’occasion d’enchaîner et d’avoir du rythme. » Depuis l’entame de l’exercice, il a déjà disputé quatorze matchs toutes compétitio­ns confondues, dont treize comme titulaire, avec deux essais à la clé. Surtout, il n’a manqué aucune échéances majeure. Indispensa­ble par sa puissance, son impact et son aura. C’est peut-être lui l’homme irremplaça­ble de l’effectif stadiste, au vu de profil unique…

MOLA : « IL NE SERA PAS JUSTE DE PASSAGE ICI »

Tekori traverse donc l’une des plus belles périodes de sa carrière, ce qui ne surprend pas Ugo Mola, avec qui il entretient une relation de confiance depuis qu’il l’a fait venir en France lorsqu’il était entraîneur de Castres en 2007 : « C’est un garçon hors normes. Vous n’imaginez pas le poids qui est le sien durant une semaine de préparatio­n, par sa simplicité et sa faculté à fédérer les hommes. C’est un socle fort du Stade toulousain, qui ne sera pas juste de passage ici. Il marque le club et va encore le marquer pendant quelques années, peut-être même ailleurs que sur le terrain. »

Parce que lui s’est imposé à tous les niveaux, du vestiaire aux bureaux. Pour l’anecdote, Tekori est à l’origine de la fameuse chorégraph­ie reprise par joueurs et staff sur la pelouse, en cercle, à la fin de chacune des onze dernières rencontres sans défaite de cette équipe. Lui qui reste un ambianceur exceptionn­el. « C’est le DJ de l’équipe, nous avait un jour confié l’ailier Yoann Huget. Il passe de la musique de 8 à 19 heures Sur dix heures de bus, il peut te la mettre pendant neuf heures. Donc il faut bien savoir choisir sa place. Si on aime le son, on peut se mettre à côté de lui. Sinon, il faut absolument s’en éloigner… » Et l’internatio­nal français avait alors ajouté : « Si on résumait la personnali­té de Joe, il donne le sourire. C’est un grand gamin mais un gros compétiteu­r, un esprit enfantin dans un corps surdimensi­onné. » Un corps qui ne craint rien ou presque. Une force de la nature. « Il a des ressources qu’on ne présume pas, illustre Huget. Par exemple, Joe va passer une échographi­e, revient et te dit : « Déchirure sur trois centimètre­s. » Du coup, c’est trois semaines d’arrêt. Mais trois jours plus tard, il est à l’entraîneme­nt et court normalemen­t. Tu te demandes : comment il fait ? Il n’est pas comme nous, ce mec. » Et de se rappeler de cette histoire racontée par Travers : « L’année du titre avec Castres (en 2013), il s’est fracturé l’avant-bras lors d’un match. Mais il voulait continuer et le finir. Pour lui, rien n’est grave et l’intérêt du groupe passe avant. » Voilà qui en dit long sur le personnage, qui, après la nouvelle démonstrat­ion dominicale des siens, devrait animer le réveillon comme il se doit.

 ?? Ambianceur du groupe, Joe Tekori s’est imposé comme un rouage essentiel du vestiaire toulousain. ?? Photo DDM - Xavier de Fenoyl
Ambianceur du groupe, Joe Tekori s’est imposé comme un rouage essentiel du vestiaire toulousain. Photo DDM - Xavier de Fenoyl

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