LES STARS AVANT TOUT
SI SON COLLECTIF A PARFOIS MANQUÉ DE LIANT, LE MHR A PU SE REPOSER SUR SES INDIVIDUALITÉS POUR SE LANCER DANS SON MATCH ET RELANCER SON CHAMPIONNAT AVEC CETTE VICTOIRE BONIFIÉE.
Il suffit de jeter un coup d’oeil à la composition montpelliéraine pour comprendre la richesse de son effectif. En difficulté depuis plusieurs semaines, Montpellier a retrouvé le chemin de la victoire contre Pau sans forcément bouleverser ses schémas de jeu : beaucoup de présence dans l’axe du jeu et une activité très énergique dans les zones de plaqueur-plaqué. Alors que les Montpelliérains se dirigeaient vers une nouvelle rencontre âprement disputée et à l’issue incertaine, ses stars ont su réagir pour rapidement se mettre à l’abri. Timoci Nagusa, jusque-là plutôt discret, profitait d’un ballon de récupération dans sa zone pour affronter et éliminer le premier rideau en tournant sur lui-même. Il battait Steffon Armitage et Jesse Mogg sous les poteaux et débridait cette rencontre pas encore enjouée.
UNE MULTITUDE D’EXPLOITS INDIVIDUELS
Bien qu’appliquées, les quelques possessions paloises étaient inoffensives ; Montpellier s’appliquait à bien défendre et récupérait de nombreux ballons au sol pour se dégager. Dès lors, les individualités héraultaises se montraient et brillaient. Jacques Du Plessis, qui semblait avoir plusieurs clones un peu partout sur le terrain tellement il était actif, cassait trois plaquages d’un coup et brisait l’alignement de la Section. Le début d’un récital au terme duquel le deuxième ligne sud-africain, replacé en numéro 8 en l’absence de Louis Picamoles, marquera un doublé dans une rencontre qui prouve encore une fois son talent exceptionnel.
L’autre ovni du pack, Paul Willemse, a lui aussi été très actif et y est allé de son essai. Quant aux lignes arrières, les autres All Stars n’ont fait qu’une bouchée de leurs adversaires du jour. François Steyn a relancé à merveille chaque ballon aérien venu comme une offrande. Au choix, il tapait des chandelles pour luimême ou créait sans cesse des ouvertures en bout de ligne. Cette même zone où Nemani Nadolo a encore régné en maître.
Bien à l’affût des ballons d’attaque, l’ogre fidjien se plaçait judicieusement au moment de réceptionner une merveille de passe de Nagusa (50e) pour marquer sur l’aile gauche. La pause l’a semblet-il survitaminé puisqu’il a fait beaucoup de dégâts au retour des vestiaires, sur son aile ou dans l’axe de l’attaque où il n’hésitait pas à venir se proposer. Benoît Paillaugue, sans qu’il puisse se targuer d’être une idole à l’instar des joueurs cités précédemment, est lui sorti sous l’ovation du public après un solide six sur six au pied.
COTTER : « CETTE VICTOIRE FAIT BEAUCOUP DE BIEN »
Mais Vern Cotter, après la rencontre, refusait de mettre en avant la seule réussite individuelle des joueurs. Il retenait plutôt l’essentiel, à savoir le retour de la gagne et la cohésion observée quand il a fallu défendre. « Cette première victoire bonifiée fait beaucoup de bien dans l’ensemble, réagissait sobrement le manager néo-zélandais, juste avant les feux d’artifice tirés au GGL Stadium. Le match fut assez bien construit et la victoire est méritée. Il y a des choses positives comme la grosse défense. »
Ce dernier point pèse, pour une équipe qui a lâché trop de points en fin de match. Et cette victoire, bonifiée, constitue un indéniable soulagement que traduisait le visage des joueurs quand ceux-ci ont entamé leur tour de stade, pour remercier leurs supporters. Le MHR ne gagnait plus en championnat depuis un mois et le déplacement à Agen. Le voilà rassuré.