Midi Olympique

RÉVEILLON HISTORIQUE

BONUS OFFENSIF, ESSAIS MAGNIFIQUE­S, L’UBB A PROFITÉ AU MAXIMUM D’UN CARTON ROUGE ADVERSE PRÉCOCE. CHABAN-DELMAS ÉTAIT AUX ANGES.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Une foule des grands jours servie sur un plateau d’argent. Le pré-réveillon des 26 000 spectateur­s bordelais a tourné au festin de roi. 26-0, à la 50e minute, 33-0 à la 66e… Contre un adversaire du calibre du Racing, c’est mieux qu’un cadeau de Noël, c’est une épiphanie. Bien sûr, rarement l’UBB aura été autant servie par les éléments comme lors de cette première mi-temps. Un carton rouge pour l’adversaire, dès la dixième minute, une pluie de pénalités en sa faveur, une forme d’euphorie sur l’essai de Tilsley. Un vrai coup du sort, même puisque Baptiste Serin s’était fait intercepte­r sur la première percée tranchante, mais les aléas de la vie du ballon ovale ont redonné le ballon aux Girondins qui l’ont reperdu, puis l’ont encore récupéré (en-avant de Zebo) avant que James perce pour de bon et enclenche une dynamique favorable. Marquer un essai en perdant deux fois la balle sur la même action, ce n’est pas si fréquent.

À la pause, le 16-0 s’affichait donc fièrement sur fond de chants de noël après une dernière pénalité sévère pour les Francilien­s. Ce plaquage de Claassen sur Serin en haut du dos de son maillot n’avait rien d’une agression, mais les arbitres ont reçu des consignes strictes après les incidents récents.

On retiendra que les Bordelais ont su mettre la pression tout de suite avec des coups de pied de pression de Serin, tactique payante qui a mis l’adversaire à la faute et, qui sait, qui eut quelque chose à voir sur le plaquage dangereux de Avei sur Dubié (sorti sur civière). Après ce tournant, les Bordelais ont eu le talent de profiter de leur avantage numérique, sur les mêlées et sur les espaces qui se sont ouverts.

TOUT A DONC SOURI AUX BORDELAIS… ET ÇA A CONTINUÉ APRÈS LA PAUSE

Semi Radradra fut à l’aise pour avancer et transmettr­e. Les passes se sont enchaînées, trop puisque Blair Connor sembla même trop collectif sur l’essai finalement inscrit par Ducuing. À revoir sa genèse, on se rend compte qu’il fut d’abord le fruit d’un terrible pressing défensif sur une attaque adverse. Comme quoi les Bordelais n’ont pas cédé à la facilité. Ils ont su se montrer dignes du cadeau que leur fit le destin.

Mais si nous devions conserver un moment : ce serait cette passe instantané­e d’Alexandre Roumat pour Lesgourgue­s. Gorgadze avait fait la valise derrière la mêlée, une brèche énorme, mais une passe un peu basse. La façon dont le flanker longiligne se baissa pour maintenir le ballon en vie et l’offrir à son demi de mêlée fut un ravissemen­t. On allait écrire qu’il ne manquait que le bonus et Nans Ducuing eut la bonne idée de marquer sur la dernière action, comme électrisé par la foule jamais rassasiée de cadeaux de Noël.

Non, elle n’a pas rêvé: Joe Worsley, manager débutant, nommé en cours de saison, a offert un premier feu d’artifice au public, avant le vrai quelques minutes plus tard. « Je rêve où on a retrouvé Chaban ce soir ? », s’exclama Laurent Marti au micro. Dire que l’UBB avait la réputation de craquer au moment des fêtes les saisons précédente­s… C’était le monde à l’envers. Personne dans le port de la lune ne s’en plaindra.

 ?? Les Girondins, Nans Ducuing, Semi Radradra et George Tilsley, exultent. Profitant de leur supériorit­é numérique, ils ont facilement pris la mesure des Racingmen et confortent leur place dans le top 6. ?? Photo Justine Hamon
Les Girondins, Nans Ducuing, Semi Radradra et George Tilsley, exultent. Profitant de leur supériorit­é numérique, ils ont facilement pris la mesure des Racingmen et confortent leur place dans le top 6. Photo Justine Hamon

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