PAS À ROUGIR

DIMINUÉS ET RAJEUNIS, LES AGENAIS N’ONT PAS DÉMÉRITÉ, INSCRIVANT TROIS ESSAIS AU LOU.

Coach n’est pas un job facile. Responsable des défaites, souvent sur un siège éjectable, il faut savoir parler aux hommes, à leur coeur et à leur tête, trouver les mots pour tempérer les ardeurs dans la victoire, les aider à relever la tête après une défaite. Heureusement, il y a des cas où c’est plus facile que d’autres, même quand on en a pris cinquante… Prenez le match d’Agen à Lyon. Malgré le large écart, le manager, Mauricio Reggiardo n’était pas abattu. Il était même plutôt fier, à commencer par le comportement des Lyonnais.

« J’ai parfois le sentiment de ne pas être respecté, rappelait le technicien. Nous avons été respectés. Lyon a pris le match au sérieux. J’ai remercié les joueurs. Ils se sont donnés à fond, mais nous sommes tombés sur une équipe plus costaud. Nous avons honoré le maillot. » À leur décharge, les Agenais, privés de dix-neuf joueurs, sur blessures ou par choix, peuvent tout de même regretter d’avoir raté l’occasion de faire douter leur adversaire. Ce Lou n’avait rien d’un prédateur féroce. Il a su se montrer solide et efficace mais aussi donner quelques ballons pour se faire battre, que les visiteurs n’ont pas su utiliser. « Nous savions que nous aurions des ballons de récupération mais nous n’avons pas su les exploiter, regrettait l’ancien pilier. Dans la stratégie, Stéphane Prosper avait proposé de bonnes choses. Techniquement, nous n’avons pas pu réaliser les actions comme il le fallait. »

LES JEUNES POUSSENT

Cela fut tout de même suffisant pour planter trois essais à Gerland. Cela paraît anodin à première vue. C’est autant que les cinq premiers visiteurs (Toulouse, Montpellier, Grenoble, Stade français et Pau) du Lou depuis le début de saison. Alors bien sûr, on peut arguer du fait que le match était plié juste après le quatrième essai lyonnais, inscrit par Alexis Palisson (43e), et que la défense locale se montra inconsciemment plus laxiste. Une réaction logique au vu de l’écart entre les deux équipes, et en cette période de festivités. Mais ce serait juste et ferait oublier qu’Agen s’est déplacé avec une équipe diminuée, avec de nombreux jeunes, comme Gauthier Maravat (18 ans), entré dès la dixième minute pour sa deuxième apparition en Top 14. « Je remercie les formateurs de mon club, souffla l’Argentin. Les jeunes ont été à la hauteur. » Il reste maintenant aux moins jeunes à reprendre le flambeau le week-end prochain pour rester dans la course au maintien.