Midi Olympique

« Un peu exceptionn­el pour nous »

- Propos recueillis par Antoine DESCHAMPS

Agréables, ces vacances de Noël ?

Très. D’abord je suis descendu dans l’Aubrac chez mes parents, à Nasbinals. Le retour aux sources est essentiel. Je termine la semaine avec mon cousin par un week-end chez un ami, Bastien Paux-Rosset, au domaine de la Négly, dans le massif de la Clape, à Fleury-d’Aude. Nous y chassons le canard et la bécassine.

Le rugby est-il mis entre parenthèse­s à cette période ?

Pas vraiment ! En fait, on ne peut pas l’oublier car où que nous soyons, on nous parle de Nevers.

Et puis il existe sûrement des similitude­s entre la famille et un groupe des joueurs…

Oui, l’esprit de famille est aussi valable avec les copains. La notion de partage vaut pour les deux.

Les fêtes de fin d’année peuvent également permettre de souligner le parcours neversois, auréolé d’une première place…

Honnêtemen­t, on ne pensait pas être à ce niveau, la meilleure équipe de 2018 et la première sur la saison actuelle. C’est un peu exceptionn­el pour nous. Certes, nous y travaillon­s mais quand même. Ceci étant, ce n’est pas une fin en soi que d’être premier à la fin de l’année. Il nous reste le plus dur. Quatorze rencontres restent à disputer et nous en aurons huit à l’extérieur.

Au soir de la victoire face à Oyonnax, le 26 octobre, le manager Adrien Buononato avait prédit que Nevers, leader, ce n’était pas un feu de paille. Vous êtes tout de même bien perçus…

On sait très bien que nous constituon­s une grosse équipe. On n’est pas premier en claquant des doigts. Mais justement, tout le monde va vouloir nous crever (sic). Nous sommes parfois très bons mais parfois très mauvais. Nous serons attendus partout et même à domicile. Deux blocs de trois matchs et un de quatre se présentent, personne ne lâchera.

Au Pré Fleuri, vous restez sur deux prestation­s diamétrale­ment opposées. Comment les analyser ?

Tout d’abord, Soyaux-Angoulême a parfaiteme­nt joué le coup chez nous. Je n’étais pas sur le terrain ni dans les vestiaires à la pause mais les sifflets descendus des tribunes nous ont touchés et je sais que Xavier Péméja a délivré un message afin que cela ne se reproduise plus. Nos supporters nous soutiennen­t en masse et on n’a pas le droit de les décevoir. Avant d’accueillir Vannes, nous avons manqué un quart d’heure à Béziers et ça nous a coûté la victoire. Tout cela a compté lors de la venue des Bretons. Ce soirlà, nous nous sommes appliqués. Ce fut un match plein, un match référence.

Lors de cette première partie de championna­t vous avez eu la chance d’affronter Oyonnax sans Botha, Brive sans Holding ni Bamba, et au classement britanniqu­e, vous êtes devancés par les joueurs de l’Ain ainsi que Bayonne. Allez-vous tenir le rythme ?

À Brive, on en a pris 40 (31-13 après avoir été menés 31-3, N.D.L.R.). Pour moi, Oyo et les Brivistes sont plus forts que nous. Leur jeu est bien huilé. Nous, il nous manque encore de la constance, de la concentrat­ion. Nous travaillon­s individuel­lement notre mental (avec le boxeur Bilel Latrèche). Nous savons qu’il est impossible de se relâcher dans cette compétitio­n car tu peux perdre contre n’importe qui. Nous ne comptons pas beaucoup d’avance sur le sixième. Il nous reste des gros matchs dont huit loin de chez nous. Attention !

L’objectif de terminer parmi les six meilleurs est-il toujours d’actualité ?

Il n’y a pas, cette saison, d’équipe qui domine outrageuse­ment, comme Perpignan l’an dernier, ou Oyonnax et le Lou, par le passé. Et surtout pas nous ! Nous sommes focalisés sur les phases finales. Y prendre part serait formidable. Beaucoup nous parlent de Top 14 mais entre nous, personne ne l’évoque. Même s’il n’y a rien de plus excitant que de vouloir jouer dans la cour des grands, lorsqu’on voit le niveau…

Le Pro D2 est déjà une compétitio­n palpitante…

Participer à ce championna­t est un plaisir. La compétitio­n est super homogène, il y a du jeu, du combat, des affiches tous les week-ends. Entre nous, des liens se tissent. Après notre victoire bonifiée face à Vannes, nous étions fiers et heureux, ensemble.

Ce fut une belle récompense de votre travail…

À l’entraîneme­nt, nous bossons énormément. Avec Xavier, avec Sébastien (Fouassier), avec Guillaume (Jan), avec Coenie (Basson) mais aussi à l’intérieur de notre groupe de joueurs. Le quatrième essai, marqué par Senio (Toleafoa), vient d’une concertati­on entre nous puis d’une combinaiso­n passée au révélateur de la vidéo avant de l’appliquer en match. En revanche, si ça ne se passe pas trop bien à l’entraîneme­nt, ça se ressent le week-end.

Votre rôle de capitaine vous convient-il ?

Je ne suis pas le seul à porter le brassard. Il y a Hugo (Fabrègue), Gautier (Gibouin), il y a eu aussi Nico (Nicolas Vuilemin). Nous sommes un groupe de capitaines. Cela constitue une fierté de représente­r ces joueurs. À moi, sur le terrain, d’être bon et exemplaire.

Pour terminer, revenons au Top 14, ce serait une révolution d’y voir l’Uson ?

En effet. Ça n’a jamais été fait. Mais avant cela, pensons à la saison qu’il nous reste à disputer. Nous reprendron­s le chemin de l’entraîneme­nt vendredi. Avec beaucoup d’envie.

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Photo A. D. Le capitaine neversois Hugues Bastide est prêt à repartir au combat pour guider ses troupes jusqu’aux phases finales.

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