Midi Olympique

« Champion d’automne ? Ça ne nous suffit pas »

JUDICAËL CANCORIET - Troisième ligne de Clermont EN GRANDE FORME DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON, IL DRESSE UN BILAN DE LA PREMIÈRE PARTIE DE SAISON. FORCÉMENT POSITIF.

- Propos recueillis par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Quelle est votre analyse de la victoire à Perpignan, ce samedi ?

Il y a la victoire, bonifiée qui plus est. À l’extérieur, c’est donc très positif. Pourtant, je ne veux pas faire la fine bouche mais je pense que nous sommes capables de mieux faire. C’est paradoxal vu le résultat mais je le pense vraiment.

C’est-à-dire ?

Nous aurions dû tuer ce match plus vite. Tout le monde avait connaissan­ce du contexte catalan, de leur situation sportive et de l’ambiance qui allait régner au stade. Nous n’avons pas été déçus, c’était chaud !

Ils vous ont notamment laissé entrer seuls sur la pelouse, à l’ancienne, sous la bronca du public d’Aimé-Giral…

Ça, je ne m’y attendais pas vraiment ! L’entrée dans ce stade est bizarre, par l‘axe du terrain, entre les poteaux. Quand nous avons commencé à avancer dans le couloir, j’ai vu que les Perpignana­is ne nous suivaient pas. J’ai compris qu’ils allaient nous laisser mijoter au milieu du terrain, à la manière de ce que peuvent faire les Gallois quand ils reçoivent au Millennium. Je n’avais encore jamais vécu cela.

Impression­nant ?

Pas plus que ça. Je ne sais pas comment mes coéquipier­s l’ont vécu mais, personnell­ement, tout cela m’est un peu passé au-dessus.

Vos coéquipier­s également, visiblemen­t, avec un essai inscrit dès l’entame…

Nous avions décidé de démarrer ce match pied au plancher. Il fallait vite calmer leur enthousias­me et celui du stade, éviter que le public s’enflamme trop et que les joueurs s’en servent pour prendre confiance. Sur ce point, nous avons bien réussi notre coup en marquant très vite (2e minute, N.D.L.R.) puis une deuxième fois, quelques minutes plus tard. Mais ensuite, nous nous sommes compliqué la tâche. Nous les avons laissés revenir au score et espérer. Il a fallu refaire des efforts pour les enterrer définitive­ment. Sur ce point, on doit progresser.

Comment ?

Parfois, nous surjouons. C’est notre identité de beaucoup tenter, d’oser. Il ne faut pas la perdre. Mais il faut trouver un équilibre. Comme contre Toulouse la semaine passée, nous nous sommes parfois mis seuls en danger. Nous devons apprendre à mieux sentir la températur­e d’un match, ses moments chauds et froids pour en gérer le rythme. Morgan (Parra), Greig

(Laidlaw) et Camille (Lopez) nous aident sur cet aspect. Mais il faut qu’il y ait une prise de conscience davantage collective.

Malgré tout, vous basculez avec deux défaites en dix-sept matchs et vous êtes « sacrés » champions d’automne. Anecdotiqu­e ?

Comme le disait Wesley (Fofana), c’est bien car ça valide notre première moitié de saison, après une grosse préparatio­n physique. Mais cela ne nous suffit pas. Pour l’instant, on s’en tient à une logique simple : tout gagner, chaque week-end, sans calculer. Ensuite, les phases finales livreront leur verdict, dans un contexte totalement différent. Il faudra alors être le plus fort.

Ne regrettez-vous pas tous ces efforts, pour finalement remettre les compteurs à zéro avec les phases finales ?

Je sais qu’il y a ce débat. Personnell­ement, j’aime trop les phases finales pour imaginer les supprimer. Ces matchs sont des coups de poker, où tout peut se gagner ou se perdre en quatre-vingts minutes. Cela génère une adrénaline, une tension et des émotions incomparab­les. Regardez l’an dernier, le titre des Castrais :

 ??  ?? bien sûr qu’ils n’étaient pas la meilleure équipe sur l’ensemble de la saison mais leur victoire à Toulouse en barrage, puis le scénario qui a suivi a rendu leur épopée absolument incroyable ! Sans ces rencontres de phase finale, je crois qu’un titre de champion de France n’aurait pas la même saveur. ■
bien sûr qu’ils n’étaient pas la meilleure équipe sur l’ensemble de la saison mais leur victoire à Toulouse en barrage, puis le scénario qui a suivi a rendu leur épopée absolument incroyable ! Sans ces rencontres de phase finale, je crois qu’un titre de champion de France n’aurait pas la même saveur. ■

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