« Pas de superstars »
Après avoir aplati deux essais en un quart d’heure, votre équipe a trop ralenti. Pourquoi ?
Nous avons probablement payé un excès d’engagement dans les zones de combat. Parfois, nous mettions la tête dans les rucks, tentions de récupérer le ballon alors que sur l’extérieur, notre ligne défensive était déjà bien en place. C’est un petit péché d’orgueil: des fois, il suffit juste de laisser passer l’orage...
Pouvez-vous nous raconter votre essai ?
C’est allé très vite. J’extraie un ballon du ruck, sans être loin de commettre un en-avant. Je passe le ballon de la main droite à la main gauche, je le récupère sur la hanche et me relève. Puis je constate que les défenseurs parisiens ont anticipé sur les extérieurs. Je vois l’ouverture, je m’engage et, pour ne pas que Kilian Hamadaoui ne me rattrape, je plonge trois mètres avant la ligne en espérant que l’humidité du terrain me fasse aller jusque dans l’en-but...
In fine, que retiendrez-vous de ce déplacement à Paris ?
Nous avons bien failli l’emporter chez l’un des cadors de ce début de saison. Nous ramenons un point de Jean Bouin et, de façon générale, parvenons à gêner toutes les grosses écuries du championnat. Si on nous avait dit ça en avril dernier, on ne l’aurait probablement pas cru...
Pourquoi ?
En Pro D2, l’hiver avait été compliqué. On se demandait alors si nous parviendrions à monter.
Quelle est la force du FCG ?
Il n’y a pas de super star, à Grenoble. Mais nous avons envie d’écrire une histoire ensemble. Rester en Top 14, ce serait pour nous comme un titre.
Vous comptez actuellement trois points d’avance sur le premier relégable. Quel bilan faîtes-vous après cette première partie de saison ?
Les titres de champions d’automne, ceux de champions d’hiver ou de nonrélégables à mi-parcours n’apportent jamais rien. L’écart nous séparant de nos concurrents au maintien n’est pas encore assez important. Il faudra se
battre jusqu’au bout.
Votre équipe produit énormément de jeu depuis le début de saison. La survie peut-elle vraiment passer par là ?
Le jeu, c’est notre ADN. Quand on essaie de pratiquer un jeu lent ou une sorte de ping-pong rugby, on ne trouve aucune solution dans les défenses. Vous savez, nous n’avons pas la puissance physique suffisante pour user les adversaires à l’impact. Du coup, nous tentons de rester fidèles à nous-mêmes et de déplacer les équipes adverses. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse 35 degrés.
Votre première ligne a beaucoup souffert à Paris. Les avez-vous trouvés meurtris dans les vestiaires ?
Je connais la qualité de ces mecs. Je sais qu’ils nous ont fait avancer plus d’une fois cette saison. Je ne doute absolument pas d’eux. La mêlée grenobloise n’a pas changé de réputation.