Midi Olympique

LA PROMESSE DE MAX À BERTRAND

PARCE QU’IL L’AVAIT PROMIS À SON PÈRE, DÉCÉDÉ AU MATIN DU MATCH DES SUITES D’UNE LONGUE MALADIE, MAXIME MACHENAUD A TENU À DISPUTER CETTE RENCONTRE AU STADE CHABAN-DELMAS

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Dimanche, Maxime Machenaud fêtait ses 30 ans. Dimanche, le demi de mêlée internatio­nal (36 sélections) était titulaire - aux côtés de son ancien ouvreur chez les Espoirs bordelo-béglais Raphaël Lagarde - pour la première fois depuis ce funeste 30 avril 2018, date à laquelle il s’était lourdement blessé à quelques jours d’une finale de Champions Cup. Dimanche, « Max » était d’ailleurs de retour sur cette maudite pelouse de « Chaban » où son genou l’avait injustemen­t lâché huit mois plus tôt. Dimanche, il était même capitaine du Racing en l’absence de Dimitri Szarzewski… Au vrai, ce 30 décembre avait tout pour être une journée merveilleu­se. Mais quelques heures avant que ne soit donné le coup d’envoi de cette rencontre face à l’Union Bordeaux-Bègles - le club où Maxime Machenaud terminera probableme­nt sa carrière - son père Bertrand succombait au cancer qui le rongeait depuis de longs mois et qui, ces derniers jours, s’était considérab­lement aggravé.

Amoureux de rugby, ancien joueur du Stade bordelais, Mérignac et Floirac, Bertrand Machenaud racontait peu avant son décès avoir passé l’un des plus beaux week-ends de sa vie à l’occasion du dernier Tournoi des 6 Nations. Ce jour-là, les anciens Béglais William Téchoueyre­s et Bernard Laporte, ainsi que l’ex trois-quarts centre internatio­nal Denis Charvet, l’avaient invité à les accompagne­r à Paris, du vendredi au dimanche. Le papa du demi de mêlée du Racing 92 marchait déjà avec une canne mais s’était fait un point d’honneur à suivre « Bernie », Téchoueyre­s et Charvet de bout en bout, passant des cuisines du restaurant de Guy Savoy aux coulisses du Stade de France, où l’avaient finalement rejoint deux de ses trois fils, le rugbyman pro Maxime et son aîné Jean-Baptiste, directeur du marketing à l’Union BordeauxBè­gles…

UN JOUR, À L’HÔPITAL

La semaine dernière, dans les heures qui précédaien­t Noël, Maxime Machenaud avait passé quelque temps au chevet de son père. Dans cette chambre d’hôpital, Bertrand devait probableme­nt sentir ses dernières forces l’abandonner et, avant que Max ne le quitte, il lui avait glissé à l’oreille : « Quoi qu’il se passe dans les jours à venir, je veux que tu joues ce week-end. » Au matin de la rencontre, lorsqu’ils ont pris connaissan­ce du décès du père de leur demi de mêlée, les deux Laurent ont évidemment demandé à leur capitaine s’il souhaitait laisser ou non ses galons à Teddy Iribaren, prévu en Gironde sur le banc de touche. Au souvenir de la parole donnée au paternel, Max n’hésita pas longtemps. Verdict ? À Chaban, Maxime Machenaud a fait beaucoup mieux que tenir sa place. Solide sur les impacts, réactif sur les libération­s, le leader du Racing 92 a tout tenté pour renverser le cours d’un match cousu de fil blanc après l’expulsion de Ole Avei en début de rencontre. Malgré cette débauche d’énergie, il ne put donc empêcher son équipe de mordre la poussière en Aquitaine...

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