Midi Olympique

ENVOI DE MAUVAIS SIGNAUX

ALORS QU’ILS VISAIENT LÉGITIMEME­NT LE TOP 6 EN DÉBUT DE SAISON, LES TARN-ET-GARONNAIS SONT ENGLUÉS EN BAS DE TABLEAU. UNE SITUATION PRÉOCCUPAN­TE TANDIS QUE SE PROFILENT DES ÉCHÉANCES IMPORTANTE­S POUR L’AVENIR DU CLUB, AU PREMIER RANG DESQUELLES LA CONSTRU

- Par David BOURNIQUEL

L’année 2018 égrène ses dernières heures et elle laissera un souvenir aigre-doux dans les têtes montalbana­ises. L’USM est passée par toutes les émotions au cours des 365 derniers jours. Il y eut d’abord cinq premiers mois, de janvier à mai, correspond­ant à la fin de l’exercice 2017-2018, qui furent dorés et qui portèrent le club jusqu’en demi-finale du championna­t à Sapiac. À l’époque, l’USM enchaînait les victoires et se prenait à rêver de Top 14. Si Grenoble, futur promu, venait doucher les espoirs montalbana­is de connaître l’élite, tous les voyants étaient au vert pour la suite et l’exercice 2018-2019 s’annonçait radieux.

Malheureus­ement, les six derniers mois de l’année 2018 allaient s’avérer catastroph­iques sur le plan sportif. Après les seize premiers matchs de l’exercice 2018-2019, l’USM comptabili­se seulement sept victoires et surtout déjà neuf défaites, dont trois à Sapiac (contre Mont-de-Marsan, Bayonne et Béziers). Le compte est loin d’être bon, d’autant plus que le calendrier de début 2019 s’annonce terrible (avec trois déplacemen­ts lors des quatre premiers matchs).

Pis, l’USM est aussi dans le viseur de la DNACG. Le club qui grandit trop vite a toutes les peines du monde à justifier ses budgets prévisionn­els et son importante masse salariale auprès du gendarme financier du rugby. Cela lui a valu de voir les contrats de neuf de ses joueurs non homologués en début de saison et cela pourrait encore lui coûter deux points au classement si la commission d’appel de la FFR n’entend pas ses arguments pour faire valoir sa bonne foi.

UN CHANTIER IMMENSE

L’USM n’envoie pas forcément de très bons signaux sportifs et économique­s alors qu’il se trouve à une période charnière dans la constructi­on des saisons futures. Quatorze de ses joueurs, et non des moindres, se trouveront en fin de contrat au mois de juin 2019. Citons le capitaine Pierrick Esclauze, le pilier Benoît Zanon, le trois-quarts centre Florent Domenech ou encore le demi de mêlée Jérémy Chaput. Certains joueurs en devenir ont fait le choix de partir de l’USM. Malino Vanaï ira à Agen tandis que le prometteur ouvreur Thomas Fortunel est annoncé du côté de Castres. Ce ne pourrait être que le début de l’exode. Le club a déjà fait savoir à Amédée Domenech, Elvis Tekassala et Waisale Sukanaveit­a qu’ils ne seraient pas conservés. Le chantier de reconstruc­tion de l’effectif s’annonce colossal alors même que PierrePhil­ippe Lafond, entraîneur en charge des avants, pourrait activer une clause de son contrat lui permettant de rejoindre un club de Top 14. Son CV circulerai­t sur plusieurs tables de présidents en élite et notamment à Bordeaux.

Au rang des bonnes nouvelles, en ces périodes de disettes économique­s, le club a pu enregistre­r l’arrivée de nouveaux investisse­urs. Un « pool » de quatre hommes d’affaires, Igor de Maack en tête, est venu injecter 200 000 euros dans le capital du club. Et cela ne serait qu’un début car cet apport s’inscrit dans une stratégie globale de développem­ent du club à long terme. Reste qu’une relégation sportive freinerait ce bel élan… Heureuseme­nt, tout n’est pas perdu. Il reste quatorze matchs, donc potentiell­ement 70 points à prendre, pour redresser la situation comptable du club.

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