LE XV DU MONDE
XV MONDIAL MIDI OLYMPIQUE LE XV DU TRÈFLE A DOMINÉ CETTE SAISON EN DÉCROCHANT NOTAMMENT UN SUCCÈS DE PRESTIGE CONTRE LES BLACKS. PAS ÉTONNANT DONC DE VOIR LES IRLANDAIS LARGEMENT REPRÉSENTÉS DANS L’ÉQUIPE TYPE DE L’ANNÉE.
La rédaction de Midi Olympique a élu son XV mondial de l’année 2018. Voici les résultats des votes des journalistes. Il fait bien sûr la part belle aux Néo-Zélandais et aux Irlandais, les deux meilleures nations mondiales. Les All Blacks comptent six représentants et les Irlandais… sept, prime au nouveau venu au sommet du rugby mondial. Au milieu, on trouve un Australien et un Sud-Africain. L’hémisphère Sud l’emporte donc par huit voix contre sept.
À noter l’absence d’Anglais, même si Owen Farrell a glané quelques suffrages. Le troisième ligne argentin Matera a eu aussi des partisans, tout comme Faf De Klerk, le demi de mêlée des Springboks et bien sûr Kieran Read, le numéro 8 des All Blacks, devancé de très peu par CJ Stander. Quant à Jonathan Sexton, sacré joueur de l’année par World Rugby, il aurait très bien pu y figurer, bien sûr, (lire par ailleurs) si Beauden Barrett ne restait pas le meilleur à nos yeux. Quant aux Français, ils sont vraiment très loin.
Une équipe à fière allure qui compte seulement trois trentenaires : Ryan Crotty, Sam Whitelock et Cian Healy, qui fait figure de « papa » au sein d’un XV rajeuni, notamment dans la ligne de trois-quarts. À l’image des talents que sont Rieko Ioane (21 ans), Garry Ringrose (23 ans), Jacob Stockdale (22 ans). L’ailier irlandais est aussi le moins capé avec « seulement » 14 sélections quand Sam Whitelock en affiche aujourd’hui 108.
● 15. ISRAEL FOLAU Australie, 29 ans, 73 sélections
L’exceptionnel athlète a réalisé une nouvelle année au plus haut niveau. Combinées à son don pour le placement, sa grande vitesse et sa puissance ont fait de gros dégâts en Super Rugby et lors des tests-matchs. Perforant les défenses, Folau a la rare capacité à pouvoir changer de direction à toute vitesse, ce qui a permis aux Wallabies de sauver la face à plusieurs reprises. À noter que Michael Cheika l’a aussi utilisé aussi à l’aile et une fois au centre.
● 14. RIEKO IOANE Nouvelle-Zélande, 21 ans, 24 sélections
Auteur de onze essais en onze matchs sous le maillot noir cette année, c’est tout naturellement qu’on retrouve Rieko Ioane dans notre équipe. L’ailier des Auckland Blues s’est notamment offert un triplé lors du dernier test -match contre les Bleus en juin. Avec cinq réalisations lors du Rugby Championship, il a fini co-meilleur marqueur de la compétition avec son compatriote Beauden Barrett et la révélation Aphiwe Dyantyi. Ioane a renouvelé le cheptel des ailiers all blacks, sans doute le poste le plus concurrentiel du monde du rugby. Ses statistiques font frémir : en 24 sélections, il a déjà inscrit 22 essais, dont un triplé contre la France à Dunedin.
● 13. GARRY RINGROSE Irlande, 23 ans, 17 sélections
Il était annoncé comme la nouvelle merveille au centre de l’attaque irlandaise depuis le départ à la retraite de Brian O’Driscoll. Garry Ringrose ne déçoit pas. À côté d’un centre puissant comme Robbie Henshaw ou Bundee Aki, le joueur du Leinster brille par sa vitesse et ses appuis. Il incarne parfaitement la jeunesse dorée du XV du Trèfle à l’image de Jacob Stockdale ou de Jordan Larmour. Le centre n’aura pas perdu un match de l’année avec le maillot vert puisqu’il n’était pas sur la feuille pour la seule défaite irlandaise de 2018, en Australie.
● 12. RYAN CROTTY Nouvelle-Zélande, 30 ans, 44 sélections
La première lame de la machine d’attaque néozélandaise est évidemment incontournable. Crotty brille et fait briller ses partenaires. Puissant, rapide, il passe très rarement à côté de ses matchs et n’est pas étranger à l’excellente saison des Crusaders. Avec les All Blacks le centre a remplacé avec brio Sonny Bill Williams pour former une paire très complice avec son coéquipier en club Jack Goodhue.
● 11. JACOB STOCKDALE Irlande, 22 ans, 14 sélections
Il reste LA révélation de cette année 2018. puisqu’il n’a débuté en sélection qu’en juin 2017. L’ailier de l’Ulster totalise à ce jour douze essais en quatorze sélections, un rythme de All Black. Il a marqué sept essais durant le Tournoi, soit le record pour un Irlandais. Et bien sûr, il a marqué l’essai décisif des Verts contre la Nouvelle-Zélande. Il n’y a pas grand-chose à ajouter à l’évocation de tels faits bruts.
● 10. BEAUDEN BARRETT Nouvelle-Zélande, 27 ans, 73 sélections
L’ouvreur néo-zélandais est un peu plus entré dans l’histoire en inscrivant un quadruplé à Auckland contre l’Australie. Une première pour un All Black et une rareté pour un demi d’ouverture. Le joueur des Hurricanes a su résister à la confirmation du talent de Damian McEnzie et à l’éclosion de Richie Mo’unga, pour s’imposer comme le numéro un des « dix » pour Steve Hansen. Longtemps en balance avec Jonathan
Sexton pour intégrer ce XV de l’année, sa capacité à faire des différences grâce à sa vitesse aura pesé en sa faveur. Jamais on n’a vu un demi d’ouverture aussi rapide.
● 9. CONOR MURRAY Irlande, 29 ans, 67 sélections
Le maître à jouer irlandais a réalisé une année hors-norme. Malgré une blessure qui l’a privé des tests de novembre, le demi de mêlée a été au coeur de l’exceptionnel rendement de l’Irlande en 2018. Le Munsterman répond toujours présent dans les moments critiques face aux perches, quand il faut défendre ou prendre l’intervalle. En plus d’être bon physiquement, Murray est un fin tacticien capable de gérer à merveille les temps faibles ou forts. Il dispose d’une vision du jeu bien au-dessus de la moyenne.
● 7. ARDIE SAVEA Nouvelle-Zélande, 25 ans, 35 sélections
Profitant de la blessure au cou de Sam Cane, Ardie Savea s’est fait une place dans cet effectif pléthorique. Le cadet de la fratrie Savea aura disputé treize rencontres pour sept titularisations. Il aura notamment inscrit l’essai décisif en Afrique du Sud. Le joueur des Hurricanes affiche une statistique incroyable : il n’a manqué que sept plaquages sur les 121 tentés, soit plus de 94 % de réussite dans l’exercice. Pas étonnant de voir la Fédération néo-zélandaise tout faire pour le conserver malgré l’insistance de la Section paloise. Il est en train de faire oublier son frère Julian, actuellement à Toulon, pourtant champion du monde en 2015.
● 8. CJ STANDER Irlande, 28 ans, 28 sélections
Depuis 2017, il a changé de poste. Joe Schmidt a décidé de lui confier la responsabilité du centre de la troisième ligne. Il est souvent utilisé en premier receveur, dans les schémas de Joe Schmidt. C’est un vrai porteur de balles et il a su marquer un essai crucial pour le grand chelem à Twickenham. Il fait partie de la légion étrangère de l’équipe d’irlande puisqu’il a été formé en Afrique du Sud et qu’il n’est arrivé au Munster qu’à l’âge de 22 ans.
● 6. PETER O’MAHONY Irlande, 29 ans, 52 sélections
Quand il a quitté la pelouse à l’heure de jeu du famaux Irlande-Nouvelle-Zélande de novembre : l’Aviva Stadium lui a réservé une ovation mémorable. Le troisième ligne plaqueur gratteur du Munster se souviendra d’autant plus de cette année 2018 qu’il fut capitaine de l’équipe qui s’est imposée lors de la tournée en Australie (en l’absence de Rory Best). Ce n’est pas le joueur le plus flamboyant de l’histoire, mais c’est un combattant hors pairs.
● 5. BRODIE RETALLICK Nouvelle-Zélande, 27 ans, 75 sélections
Le deuxième ligne des Chiefs est indispensable dans le pack de Steve Hansen. Preuve en est, Brodie Retallick n’était pas de la défaite des Blacks à Wellington contre l’Afrique du Sud, la faute à une blessure. Parfaitement complémentaire avec Sam Whitelock, il se sera notamment illustré dans le jeu courant en inscrivant l’essai de l’année (désigné par World Rugby) éliminant Bernard Foley d’une feinte de passe tout en douceur.
● 4. SAM WHITELOCK Nouvelle-Zélande, 30 ans, 108 sélections
Véritable pendant de Brodie Retallick, Sam Whitelock brille par sa science de la touche. Au cours de sa trentième année, la huitième sous le maillot à la fougère, le deuxième ligne des Crusaders aura été sacré une fois de plus en Super Rugby et aura passé le cap des cent sélections, accédant au rang de sixième joueur le plus capé de l’histoire des All Blacks, devenant au cours de l’année un capitaine de substitution quand Kieran Read était absent. Impressionnant !
● 3. TADHG FURLONG Irlande, 26 ans, 28 sélections
Il s’était révélé au plus haut niveau avec les Lions en 2017. Il a continué sa vie de taulier de la mêlée irlandaise, dix tests dont neuf titularisations. À noter que comme Sexton, il a débuté sur le banc le seul match que l’Irlande a perdu contre l’Australie à Brisbane. Il a aussi vécu le doublé du Leinster. Une saison impeccable, tout simplement, dans un collectif où Joe Schmidt privilégie la vitesse et les soutiens. C’est vraiment remarquable.
● 2. MALCOLM MARX Afrique du Sud, 24 ans, 24 sélections
Le surdoué sud-africain continue d’impressionner son monde. Pur produit du bassin de Johannesburg, il a déjà dépassé les 50 apparitions en Super Rugby et s’est imposé comme un indiscutable chez les Springboks, forts d’une longue tradition de grands talonneurs. Véritable roi de la zone de ruck, il explose tous les records de récupérations de balles et reste malgré tout omniprésent dans le jeu courant. Marx a même rectifié son problème de lancer en touche. Difficile, sinon impossible, de lui trouver une faiblesse.
● 1. CIAN HEALY Irlande, 31 ans, 84 sélections
Il a son rond de serviette depuis longtemps au repas des meilleurs piliers internationaux. Cian Healy a été un tout petit peu économisé par Joe Schmidt qui l’a fait débuté sur le banc à deux reprises. Et puis, Jack McGrath, son concurrent aussi bien en équipe nationale qu’au Leinster a montré de belles qualités. Mais Healy reste une référence par sa capacité à se déplacer tant et plus pour soutenir le rythme du systéme de jeuprôné par Joe Schmidt.