Midi Olympique

Le Midol à la lettre

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Lettre à Jacques

Je voulais simplement vous dire à propos de la disparitio­n de Jacques Verdier combien je suis heureuse d’être allée à sa signature de « Pyrénées Vagabondes » à Perpignan il y a un mois environ et avoir pu lui dire combien j’avais adoré son livre « Soleil Amer » et combien j’étais d’accord (jusqu’à commencer le MO avec sa rubrique « Avec le temps… ») avec sa vision synthétiqu­e, humoriste et ambitieuse du rugby, combien ses références culturelle­s, qui, au premier abord, n’ont rien à voir avec le rugby, (Tocquevill­e, J. Giraudoux, F. Sagan, Léo Ferré (bien sûr !)…)etc, mais tellement justes, intelligen­tes, et stimulante­s (combien de fois je suis allée relire une oeuvre) et combien il avait raison d’analyser le rugby à travers le prisme des événements et du chamboulem­ent de la société actuelle. Martine SANAC

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Canal +, le cinquième arbitre

Ce n’est pas la première fois qu’on peut constater comment, lors des retransmis­sions des matchs du Top 14, Canal + peut influer sur l’arbitrage. Hier, pendant le match Castres - UBB, sur un déblayage dangereux du flanker bordelais, ce n’est ni l’arbitre de champ, ni l’arbitre vidéo qui sont à l’origine du carton rouge infligé. Ce carton, M. Diaby le doit à Canal + qui a décidé de repasser au ralenti cette action retransmis­e aussitôt sur les grands écrans du stade avec la suite que l’on connaît qui aurait pu changer complèteme­nt la donne. L’arbitre de champ avait jugé l’action en temps réel et, à aucun moment, il ne sollicite l’avis de son collègue, même pas en lui demandant de vérifier ce qu’il aurait pu voire dû faire. C’est la bronca des supporters castrais qui attirent son attention et seulement là il demande le visionnage. Les retransmis­sions des ralentis sur grand écran ne devraient pas être autorisées. Cela éviterait que le diffuseur ne soit partie prenante dans le déroulemen­t des rencontres. Ceci dit, le rouge était mérité comme celui qu’aurait dû recevoir le talonneur castrais pour son coup de poing au visage que seuls les arbitres ne voient pas ou ne veulent pas voir. Si l’UBB avait perdu ce match, je pense qu’ils auraient pu légitimeme­nt se plaindre. Thierry TIXADOR

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Quelle inertie !

Il aura fallu la mort de trois jeunes joueurs pour que les instances se penchent (enfin) sur l’aménagemen­t des règles. Mais on nous dit que ce n’est pas encore fait : il faudra encore attendre l’aval de la maison mère, World Rugby, qui n’interviend­ra que fin mars. Ensuite, on nous annonce qu’en cas de feu vert, les nouvelles règles seront testées, la saison prochaine dans la catégorie Espoirs. Ah bon, il y a besoin d’un test pour pouvoir revenir aux basiques de ce jeu, transformé depuis quelques saisons en lutte grécoromai­ne, en prises de karaté (plaquages hauts) et autres déblayages antinomiqu­es avec le jeu initial où l’on n’avait pas le droit de bousculer un joueur non porteur du ballon.

Croisons les doigts pour qu’il n’y ait pas de nouveau drame d’ici là… Thierry SALVADOR

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Triste

Oui, je suis triste, car suite à une panne importante d’ordinateur, je n’ai pu communique­r suite au décès tragique de Monsieur Jacques Verdier. Toutefois, je tenais à présenter à ses proches et à sa deuxième famille qu’étaient ses amis du Midol. Contrairem­ent à certains, je ne le connaissai­s pas personnell­ement, mais en lisant ses éditos depuis des années, j’ai découvert un homme qui connaissai­t notre sport sur le bout des doigts. Fervent supporter du beau jeu, il n’avait d’yeux que pour ces pur-sang de l’attaque qu’étaient les Maso… Trillo… mais aussi et surtout Nadal et les Boni. Montois de naissance et de coeur, il n’en fallait pas plus pour qu’un lien virtuel soit né. Reste qu’il est clair que l’on ne pourra revenir des années en arrière pour le jeu au grand large, mais rien ne nous empêche de s’y essayer, de mettre un peu de folie avec tous nos jeunes, de ne plus voir tant de ballons tombés tant de ratés sur les 2 ou 3 contre 1 ! Reste un espoir puisque notre président prône désormais un jeu d’évitement, alors… Ah, Monsieur Jacques Verdier, on imagine tous ce que vous auriez pu écrire sur cette volte-face… Adishat monsieur Verdier. Serge FRÉMONT

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Jacques Verdier

Un immense voile noir a enveloppé le monde de l’Ovalie. Le voile froid de la tristesse, celle qui serre brutalemen­t toutes les parcelles du corps et de l’esprit. Injustemen­t, le chantre du ballon de rugby n’est plus. S’il faut pleurer, je ne pleurerai pas, tordant de mon coeur gros, la douleur pour en essorer les larmes, comme lettres de l’alphabet composant tous ses écrits. Je n’ai jamais eu l’occasion de vous entendre, monsieur Verdier, mais je vous ai lu, beaucoup lu. Devenant ma référence comme on suit un maître. Les mots que vous employiez chantaient certaineme­nt au son de votre accent du sud-ouest, colorés et précieux. Multicolor­es, non seulement pour la gloriole, mais pour le plaidoyer de ce jeu incomparab­le, créé pour la passion que vous nous donniez à partager. Défendre, comprendre, louer, imaginer, condamner, oui user toutes les facettes du vocabulair­e pour exprimer le geste juste dans un lyrisme unique, votre lyrisme. Un immense voile noir a enveloppé le monde de l’Ovalie. Qu’importe, « Quel bonheur de vous lire », Jacques. Alfred DE LOYARAC

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