Midi Olympique

DANY LE SAGE

APRÈS UNE TOURNÉE D’AUTOMNE OÙ IL A ÉTÉ REMPLAÇANT, LE PILIER GAUCHE INTERNATIO­NAL DANY PRISO ESPÈRE REVENIR AU PREMIER PLAN. MAIS CHAQUE CHOSE EN SON TEMPS.

- Par Arnaud BÉBIEN

Le pilier gauche Dany Priso a eu 25 ans mercredi. Un anniversai­re qui ouvre l’année 2019 et pourrait le lancer vers l’échéance reine de cet exercice, dans huit mois et demi, la Coupe du monde au Japon. Le natif de Loum au Cameroun, arrivé en France il y a une quinzaine d’années, ne s’en soucie guère. Il ne déroge pas à sa façon d’être. Chaque chose en son temps. « Avec le métier qu’on fait, demain, tu peux te faire un croisé et tu oublies tout, dit-il avec raison gardée. Du moment où je suis avec le club, je me concentre sur le club ; si je suis pris pour le Tournoi, je me concentrer­ai sur la compétitio­n. Et ainsi de suite, je prends les trucs par étapes. La Coupe du monde, elle, n’est pas encore là. Si je suis pris, bien sûr que je serai le plus heureux des hommes. » L’année civile qui s’achève a largement gâté ce récent papa. Internatio­nal depuis le 3 février 2018, contre l’Irlande lors du Tournoi des 6 Nations, sa vie en Bleu s’est poursuivie avec les deux tournées d’été et d’automne, lors de laquelle il a été trois fois remplaçant­s contre l’Afrique du Sud, l’Argentine et les Fidji. Pas de quoi le satisfaire. « J’étais forcément déçu car je suis un compétiteu­r et que quand tu es un compétiteu­r tu as envie de jouer, montrer de quoi tu es capable, confie Dany Priso (10 sélections au total). Si on ne te donne pas la chance de pouvoir le faire, tu es frustré. Après, je prends tout ce qu’on me donne, et je me donnerai à fond à chaque fois. Si je joue deux minutes, je joue deux minutes, même si je suis déçu je me donnerai quand même à fond. » Cette dernière tournée, Dany Priso en a aussi gardé un goût amer. « Collective­ment, c’était un peu les montagnes russes (deux défaites et une victoire, N.D.L.R.). Et ça s’est très mal fini… C’était frustrant... Il y a vraiment beaucoup de boulot, il faut qu’on se remette au travail et qu’on soit ensemble. Individuel­lement, personne ne pourra traverser le terrain et se dire « j’ai réussi. » Personne...»

LA DÉCOUVERTE DE GIBBES

Fin octobre, celui qui a découvert le rugby à Ussel en Corrèze a paraphé un contrat le liant pour une saison de plus, jusqu’en 2022, au Stade rochelais. Après Patrice Collazo, qui l’avait fait venir du Stade Français en 2016, c’est avec le nouveau responsabl­e sportif du club Jono Gibbes qu’il répète ses gammes. « La venue de Jono a apporté une nouvelle dynamique au groupe : tout le monde se donne à fond, il y a des sourires, il est arrivé avec une nouvelle vision des choses. Et ça a l’air de prendre. On ne peut qu’être content de voir le groupe qui travaille bien, qui vit bien ensemble », se réjouit Priso, pas mécontent de rejouer avec La Rochelle ces dernières semaines. Il reste en effet sur trois titularisa­tions (huit sur neuf feuilles de matchs en Top 14). « Ça a été un petit peu compliqué par rapport au peu de temps de jeu que j’ai eu en tournée de revenir, d’enchaîner sur des gros temps de jeu. Ce n’était pas évident. Mais là je reviens, je suis avec le club, je me concentre sur ce que j’ai à faire. J’ai toujours fonctionné comme ça, je ne connais pas assez le rugby pour raisonner autrement. Le reste, je n’en ai rien à cirer. » On l’aura compris, Dany Priso est conscient que c’est comme ça qu’il se sent le mieux.

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