Midi Olympique

Nouveau rebond pour Godignon

NICOLAS GODIGNON - ENTRAÎNEUR DES AVANTS DE LA SECTION PALOISE ÉCARTÉ DE SES FONCTIONS DE MANAGER GÉNÉRAL DE BRIVE EN MARS DERNIER, LE TECHNICIEN CORRÉZIEN VA DÉCOUVRIR UN NOUVEL ENVIRONNEM­ENT ET UN NOUVEAU FONCTIONNE­MENT EN BÉARN. AINSI QU’UNE NOUVELLE C

- Par Enzo DIAZ

C’était en novembre 2015. Alors à la tête de Brive, Nicolas Godignon déclarait dans un rire, dans ces colonnes : « Attention, je ne suis pas encore un bon entraîneur… Je ne me

suis jamais fait virer ! » Trois ans plus tard, le Corrézien, véritable ovni dans le Top 14 à son arrivée dans l’élite en 2013, n’aura pas résisté à une sixième et dernière saison éprouvante avec les Noir et Blanc : mis à l’écart en mars 2018, il est licencié en avril, alors que Brive luttait pour sa survie et que la sentence irrémédiab­le d’une descente à l’échelon inférieur se rapprochai­t à grands pas. Nicolas Godignon pourtant n’aura pas mis bien longtemps à retrouver un banc de touche. Tout s’est inévitable­ment accéléré ces derniers jours avec le sérieux accrochage qui serait intervenu en Béarn le soir du réveillon entre le Néo-Zélandais Carl Hayman et plusieurs joueurs de la Section. Godignon reçu vendredi dans les bureaux du président Bernard Pontneau, la nouvelle a véritablem­ent fuité samedi et fut révélée au moment du coup d’envoi d’un match capital pour la Section contre l’UBB par Rugbyrama. Nous y apprenions que Carl Hayman, non-présent au Hameau était suspendu de ses fonctions et que la Section paloise avait trouvé un accord avec Nicolas Godignon pour prendre en charge les avants du club béarnais. Une informatio­n officialis­ée au coup de sifflet final par un communiqué du club béarnais, au sein duquel il était notamment évoqué « la volonté de collaborer avec Nicolas Godignon » par le manager Simon Mannix. Les deux hommes ont notamment pu échanger par le passé au travers des opposition­s entre Brive et Pau mais aussi au cours de réunions techniques d’entraîneur­s et de managers. Une forme de reconnaiss­ance qui tombe à point nommé pour l’ancien manager du CAB.

APERÇU AUX ÉTATS-UNIS, CONSULTANT POUR CANAL +

Très discret depuis son éviction du club de la sous-préfecture de Corrèze alors qu’il était encore sous contrat avec lui jusqu’en 2020, Godignon n‘était toutefois pas tombé dans l’anonymat le plus total. Proche de Simon Gillham, le président de Brive, et directeur de la communicat­ion de Vivendi qu’il considère comme son « mentor », celui qui a fait ses classes de technicien dans les divisions fédérales pendant plus de quinze ans entre Malemort, Tulle et Gourdon, avait été vu aux États-Unis où il était allé rendre visite à son ami Alain Hyardet, entraîneur de l’équipe d’Austin, engagée en Major League de rugby. Depuis août 2018 il officiait comme consultant rugby auprès des chaînes du groupe Canal + et intervenai­t notamment dans le Late Rugby Club, le jeudi soir sur Canal + Sport. Là où il avait notamment retrouvé Thomas Lombard avec lequel il avait partagé quelques sélections en équipe de France jeunes.

« DEMAIN, JE SERAI MEILLEUR »

À 43 ans, un nouveau défi s’ouvre désormais devant lui. Un défi loin de sa chère Corrèze, où le Dampniacoi­s d’adoption va essayer de rajouter une corde à son arc de compétence­s, déjà fourni. On n’efface pas comme cela cinq saisons auréolées d’une remontée dans l’élite et d’un maintien assuré à chaque fois sans remous avec l’un des clubs les moins huppés du gotha français. À Pau, les moyens seront bien sûr tout autres, pour un club ambitieux qui se retrouve pourtant en difficulté à la mi-temps de sa saison. Soldat désormais reconnu, l’entraîneur, exigeant, mais aussi jugé parfois trop sévère par son vestiaire, va quitter son costume de manager pour un retour aux sources. Il ne faut pas l’oublier, il était avant tout spécialist­e de la défense à son arrivée dans le staff de la première du CAB en 2011. Ses nouvelles fonctions dans un nouveau domaine ne devraient pas l’effrayer même si l’homme est fait de complexes comme il le faisait entendre en novembre 2015, toujours dans ces colonnes à propos de sa nomination soudaine à la tête de Brive en 2012. « J’ai toujours eu l’impression que les mecs avec qui je travaille sont à des années-lumière de moi. Je ne prends pas de suite la mesure mais ne réfléchis pas longtemps car c’est ce que je veux faire. En entrant dans le costume, j’ai le sentiment qu’il est grand. Ça donne le vertige mais je me dis que je peux y arriver, en m’appuyant sur les mecs autour. » À Pau, Nicolas Godignon va s’appuyer sur Simon Mannix et là aussi les cinq saisons passées à Brive aux côtés de Didier Casadeï, son adjoint de la conquête devraient lui servir et ne pas être de trop. Après tout en 2015, il affirmait également : « Me tromper ne me fait pas peur mais ça ne doit pas se reproduire. Maintenant, quand je parle de mêlée avec Didier, je sais que je ne raconte plus de conneries. Quoi qu’il arrive, demain, je serai

meilleur. » Aujourd’hui, sa mission sera de faire redresser la tête à une Section qui n’entend pas s’enliser et lutter pour le maintien jusqu’en fin de saison. De ce côté-là, Nicolas Godignon a immanquabl­ement une certaine expérience à faire valoir.

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Photo Icon Sport S’il est resté discret depuis son éviction de Brive en mars 2018, Nicolas Godignon n’en est pas moins resté proche des choses du rugby. Il va prendre place sur le banc de Pau pour relever un nouveau défi.

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