Midi Olympique

Ils peuvent inverser la tendance

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PARRA, DUPONT ET DES NEUFS À LA PELLE

S’il est bien un poste où le rugby français peut se targuer d’abondance de talents, c’est bien à celui de demi de mêlée. Effet collatéral d’un Top 14 centré sur le combat, où le rugby français a tendance à rapprocher ses meneurs de jeu du combat d’avants, ou d’une formation un brin frileuse qui n’a eu de cesse de replacer ses « petits » ouvreurs au poste de 9 ? Allez savoir... Le fait est qu’entre le stratège-buteur Morgan Parra et la pépite Antoine Dupont susceptibl­e de dynamiter n’importe quelle défense, le XV de France dispose sur le papier de deux talents supérieurs, qui n’ont à rougir devant personne au niveau internatio­nal. D’autant moins que derrière les deux hommes, d’autres joueurs ont déjà fait leurs preuves en bleu. Dans un registre finalement assez proche de Parra, Maxime Machenaud a déjà fait gagner de grands matchs au XV de France (comme le France-Angleterre de 2018, par exemple), tandis que Baptiste Serin était rien moins que le titulaire et buteur en novembre, notamment lors de la convaincan­te victoire face aux Pumas. Autant dire que, si les avants tricolores parviennen­t à hisser leur niveau de performanc­e, le XV de France dispose de matchwinne­rs potentiels derrière leur pack...

THOMAS ET LOPEZ, LES ÉNIGMES

Il serait particuliè­rement cruel, voire injuste, d’exiger de certains joueurs qu’ils sortent de leur chapeau des exploits tous les week-ends. Même les meilleurs du monde peuvent en effet avoir leurs jour sans. La preuve ? En Nouvelle-Zélande, des voix se sont élevées après la défaite des Blacks à domicile contre l’Afrique du Sud (34-36) pour exiger l’éviction de Beauden Barrett, qui venait pourtant tout juste d’inscrire un quadruplé historique contre l’Australie... Toutefois, après ce préambule, on ne saurait toujours excuser l’irrégulari­té et à ce titre, les cas de Camille Lopez et de Teddy Thomas se posent. Concernant l’ouvreur clermontoi­s, il est acquis que ce dernier a déjà su se hisser au niveau supérieur et s’est montré capable de faire gagner son club dans des grands matchs, comme face au Leinster ou à Toulon en 2017. Reste qu’en bleu, le Mauléonnai­s court encore après la grande performanc­e qui pourrait lui faire franchir un cap. Il y eut bien l’Australie en 2014, ou quelques bons matchs contre l’Écosse ou l’Italie, mais rien de véritablem­ent déterminan­t. Quant à Thomas ? Chacun conserve, à l’évidence, l’image de ses exploits face à l’Australie ou à l’Écosse (encore !). Sauf que ces éclairs n’ont jamais été que sporadique­s, et n’ont parfois même pas contribué à des victoires. D’ailleurs, avec son club, Thomas ne s’est jamais montré franchemen­t décisif dans les grands rendez-vous (exception faite, soyons honnêtes, de la demi-finale contre le Munster la saison dernière). Pis : l’ailier s’est même parfois franchemen­t troué, comme lors de la dernière finale de Champions Cup. Frustrant, quand on connaît le potentiel du bonhomme. À moins que pour ces deux joueurs que l’on sait capables du meilleur, celui-ci soit justement à venir...

FICKOU ET FOFANA, ASSOCIABLE­S OU PAS ?

S’il fallait citer les exploits individuel­s les plus marquants de ces dernières années sous le maillot bleu ? Nul doute que les noms de Wesley Fofana et Gaël Fickou ressortira­ient du lot. Parce que le centre clermontoi­s, si fructueux lors de ses premières sélections en bleu (en 2012, déjà...) a inscrit rien moins qu’un des plus beaux essais de ce début de siècle, en 2013 à Twickenham. Et s’il a été persécuté par les blessures depuis lors, Fofana n’en démontre pas moins à chacun de ses retours (comme celui effectué en juin lors du dernier test face aux Blacks) qu’il demeure un joueur rare, capable de peser sur les défenses. Quant à Fickou ? S’il a légitimé être de la trempe des match-winners dès ses débuts contre l’Angleterre en 2014, celui-ci s’est quelque peu perdu en chemin, jusqu’à ce que son transfert et son début de saison stratosphé­rique avec le Stade français le ramènent dans les radars. Au point de prouver (comme Fofana avant lui) à tous ceux qui voyaient en lui un ailier que son vrai poste demeure au centre, en livrant une prestation exceptionn­elle contre l’Argentine au mois de novembre. Alors, partant du constat que les deux hommes sont probableme­nt les plus purs talent du rugby français au poste de centre, l’évidence ne consistera­it-elle pas à les associer ? Peut-être, d’autant que si l’on se penche sur leur passé commun, les deux hommes ne l’ont - pratiqueme­nt - jamais été. En 86 sélections cumulées (45 pour Fofana, 41 pour Fickou), les deux hommes n’ont en effet débuté ensemble au centre qu’à trois reprises. Au nom d’un manque supposé de puissance ? Peut-être. Sauf qu’à l’heure où le rugby internatio­nal privilégie plus que jamais la vitesse et l’évitement, profiter de la bonne forme des deux hommes n’est probableme­nt pas la pire idée qui soit.

 ?? Photos Icon Sport ?? Le XV de France a du mal à retrouver des porte-drapeaux de la trempe de Dimitri Yachvili, ici en 2011 lors du quart de finale de Coupe du monde, face à l’Angleterre, capables de résister mais aussi de transcende­r dans des matchs internatio­naux de très haut niveau. À l’image d’un Jonathan Sexton sur lequel les Irlandais peuvent compter dans des rencontres à enjeux.
Photos Icon Sport Le XV de France a du mal à retrouver des porte-drapeaux de la trempe de Dimitri Yachvili, ici en 2011 lors du quart de finale de Coupe du monde, face à l’Angleterre, capables de résister mais aussi de transcende­r dans des matchs internatio­naux de très haut niveau. À l’image d’un Jonathan Sexton sur lequel les Irlandais peuvent compter dans des rencontres à enjeux.
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