L’ITALIE APPREND À GAGNER
TRÉVISE - LIGUE CELTE AUTEUR LA SAISON DERNIÈRE D’UN BILAN POSITIF POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE BENETTON CONTINUE DE GRANDIR. LE CLUB ITALIEN VISE UNE QUALIFICATION INÉDITE EN PHASE FINALE DU CHAMPIONNAT.
Au niveau comptable, l’année 2018 fut catastrophique pour le rugby italien. Lauréate de sa troisième cuillère de bois d’affilée dans le Tournoi des 6 Nations et quinzième du classement World Rugby, la Squadra azzurra n’a remporté que deux de ses onze matchs de l’année, face au Japon et à la Géorgie. Pourtant, un rayon de soleil est venu perforer l’obscurité régnant sur l’ovalie transalpine. Le Benetton Trévise, l’une des deux franchises italiennes évoluant en Ligue celte, a réalisé la meilleure saison de son histoire. Avec onze victoires en vingt-et-une rencontres, les Trévisans ont accroché un premier bilan positif en championnat, huit ans après leur intégration dans le championnat celte.
Sur cet exercice 2018-2019, le Benetton continue de progresser. Sur les treize premières journées, les Biancoverde ont enchaîné les performances convaincantes, particulièrement à l’extérieur, où ils comptabilisent quatre victoires. Fini le statut de Petit Poucet, les Trévisans visent la gagne à chaque journée. Avec, en point d’orgue, le succès obtenu ce samedi face à Glasgow (20-17), leaders de la conférence A et en course pour la qualification en quarts de finale de H Cup.
LA PATTE CROWLEY
Pour son staff, la franchise a fait le choix de l’expérience. Après une saison 20152016 catastrophique qui a vu Trévise terminer dernier, c’est le Néo-Zélandais Kieran Crowley (57 ans), ancien sélectionneur du Canada, qui s’est engagé comme entraîneur principal. Avec son arrivée, à la fougue latine s’ajoute le réalisme anglo-saxon. C’est celui-ci qui a permis au club du nord-est de l’Italie de remporter son match face à Glasgow. Portés par leur charnière internationale HorneHastings, les Écossais ont porté le ballon et dominé territorialement mais les Italiens sont restés héroïques en défense. « Nous avons eu un certain nombre d’opportunités dans les deux mi-temps et cela ne s’est pas transformé en points, reconnaissait Dave Rennie, entraîneur en chef des Warriors. Nous avons perdu les collisions et la bataille du haut du corps. »
Encaissant tout de même deux essais, les Italiens ont su profiter de leurs rares occasions pour prendre l’avantage, avec notamment un doublé du capitaine Dean Budd. Grâce à ce succès, les Transalpins se sont installés à la troisième place de la conférence B, qualificative pour les barrages. L’entraîneur des avants, Marco Bortolami, mesurait le chemin parcouru : « Nous essayons toujours de nous rapprocher des meilleures équipes de notre championnat et, aujourd’hui, nous avons réussi. C’est un grand surplus de confiance pour tous et une petite confirmation dans le voyage que nous faisons. »
À la lutte pour une première phase finale en championnat, les Trévisans sont aussi présents en Challenge Cup. À un petit point des Harlequins, qu’ils ont d’ailleurs battus, ils peuvent tout à fait viser la première place de leur poule européenne. « La qualification ne dépend que de nous, avance Dean Budd. Nous pouvons gagner contre Agen et Grenoble. » La soif de progrès italienne est loin d’être étanchée.