« Cela va nous faire redescendre sur Terre »
NANS DUCUING - Arrière de Bordeaux-Bègles DÉÇU DE VOIR LA SÉRIE DE VICTOIRES S’INTERROMPRE BRUTALEMENT, L’ARRIÈRE TRICOLORE AVOUE QUE SON ÉQUIPE A PERDU SON SANG-FROID ET SA LUCIDITÉ.
Cette défaite est-elle un coup d’arrêt ?
Nous voulions poursuivre cette belle dynamique que nous avions enclenchée… Au lieu de cela on en prend quarante alors cela nous fait redescendre sur Terre. Malgré tout, nous n’avons pas envie de perdre confiance car nous sommes en place dans notre jeu. Aujourd’hui c’est l’indiscipline qui nous coûte cher. Nous avions pourtant déjà réussi à Castres à nous imposer à 14 contre 15, mais pas cette fois, d’autant que nous avons même été à 15 contre 13. La Section a, quant à elle, pris confiance et nous avons été pris devant, dans l’envie, dans l’agressivité. Ce soir, il n’y a pas photo.
Simon Mannix disait que le carton rouge donné à Beka Gorgadze après 10 minutes de jeu pour une charge avec le coude en avant était sévère. Qu’en avez-vous pensé, à vitesse réelle sur le terrain ?
C’est toujours pareil… Dans la règle, il y est peut-être mais je connais Beka et il n’est pas violent. Sur l’action, il n’avait pas l’intention de faire mal. Le Palois prend son coude dans la glotte mais j’ai moi aussi reçu un coup dans la glotte par Malié que l’arbitre n’a pas vu. C’est comme ça… Je n’ai pas envie de me cacher derrière l’excuse d’un arbitrage à deux vitesses. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, même si certaines décisions nous ont frustrés.
C’est ce qui explique votre nervosité au cours de la rencontre ?
Oui, des faits de jeu ont rendu le match un peu électrique. On enchaîne quelques pénalités et qu’elles soient justifiées ou non elles sont là donc cela nous a agacés. On était dans le match jusqu’à l’heure de jeu puis on bascule, on s’énerve… C’est le signe que nous avons du caractère mais nous aurions dû rester lucides pour revenir dans la partie. On a perdu une partie de nos nerfs, nous n’aurions pas dû rentrer dans ce jeu-là.
Vous meniez d’un point à la pause, quel a été le discours dans les vestiaires ?
Nous y croyions à fond. À la pause on s’est simplement dit que l’on devait continuer à appliquer notre plan de jeu tout en veillant à ne pas trop se consommer dans les rucks à cause de l’infériorité numérique. On s’est souvenu de Castres et du fait que l’on pouvait s’imposer. Mais Pau avait aussi la pression et ils nous ont bien pris. Cela va nous faire du bien de redescendre un peu. À nous de repartir du bon pied à domicile contre Agen.
Certains disaient avant la rencontre que la douzième place de la Section ne reflétait pas sa qualité, êtes-vous d’accord avec ce constat ?
Je ne permettrai pas de juger les équipes adverses, on doit se concentrer sur nous. La Section avait besoin de points et ils sont allés chercher cette victoire. Félicitations à eux.
Au vu du match c’est finalement vos avants qui risquent d’être les plus vexés…
Je n’ai pas envie de taper sur nos avants. Ces dernières sorties, ils nous ont fait gagner des matchs… Nous aussi, derrière, nous avons notre part de responsabilités. On va tous se ressaisir, avants comme trois-quarts et réagir en équipe pour remettre les choses dans l’ordre face à Agen.