Midi Olympique

AU BORD DU GOUFFRE

LE MHR CONCÈDE SA QUATRIÈME DÉFAITE À DOMICILE DE LA SAISON ET SE RETROUVE RELÉGUÉ À HUIT LONGUEURS DU TOP 6. RÉDHIBITOI­RE ?

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Dix-neuf turnovers concédés dont sept dans les zones de contest. Des chiffres « mortels » qui mettent en lumière les propos du capitaine adverse, Julien Puricelli : « Nous ne les avons pas sentis très concernés, ni concentrés. » Inconcevab­le. « On perd des ballons dans les rucks car nous sommes en retard (ou absents, N.D.L.R.) sur les soutiens. Il n’y a pas eu de libération­s rapides et trop d’en-avant. Quand on rentre dans leur camp, on jette des ballons, on se fait des mauvaises passes et nous ne respectons pas notre plan de jeu. Du coup, nous ne sommes pas efficaces du tout », reconnaît Fulgence Ouedraogo. Les conséquenc­es directes d’un manque d’engagement et de concentrat­ion. Alors, comment une équipe qui n’avait plus le droit à l’erreur chez elle a-t-elle pu à ce point manquer de rigueur ? « Je ne sais pas, lance d’abord le capitaine. Peut-être qu’on pense que ça se fera tout seul ou simplement ! Mais en face, les équipes sont déterminée­s quand elles viennent chez nous. Nous croyons y arriver sans faire plus d’efforts alors qu’on se doit de faire davantage d’efforts ! » À peine retrouvés dans le combat face à Pau, les Héraultais se prennent déjà pour d’autres Ils jouent plus, relancent de leur camp, certes, mais sans aucune logique stratégiqu­e ni réelle avancée trouvée. Ils s’exposent (essai en contre de Wulf) en usant à outrance des passes après contact (24), parfois pertinente­s mais trop souvent impossible­s, tout en refusant d’utiliser le jeu au pied ou les mauls pour inverser la pression.

LE DÉCLIC EUROPÉEN OU LA CRISE

Perdus, ils retombent dans leurs travers et se comportent alors plus comme une somme d’individual­ités, qu’une équipe. Une équipe capable, par moments, de développer de belles séquences offensives (243 passes, 10 franchisse­ments et 45 défenseurs battus), à l’image de la sublime action menant à l’essai de Serfontein. Mais qui ne sait toujours pas s’adapter dès qu’elle est contrée physiqueme­nt. Dès lors, chaque élément veut faire la différence seul, s’isole et le MHR joue à l’envers. Ouedraogo hausse le ton : « Nous nous sommes réunis dans le vestiaire (où le président Mohed Altrad a fait une descente, N.D.LR.) et vu nos têtes, on sait que cette défaite est importante. Il va falloir qu’on trouve véritablem­ent les maux car depuis le début de la saison, on se dit qu’il faut se reprendre mais on ne le fait pas. On fait un bon match puis on retombe dans nos travers au suivant. Il faut peut-être arrêter de faire des réunions et montrer plus de choses en matchs comme aux entraîneme­nts. »

Le leader emblématiq­ue des Cistes appelle à la révolte. Car le club est en grand danger dans la course à la qualificat­ion. Huitième, lâché à huit longueurs du Racing (6e), il a déjà disputé deux rencontres de plus à domicile que certains de ses concurrent­s directs (comme Lyon) et devra, en plus, se déplacer chez tous les « gros » (sauf Pau). « Nous n’avons plus trop notre destin entre nos mains et il faudra donc faire une deuxième partie de saison quasiment sans faute pour accrocher les six (la dernière fois que le MHR ne s’était pas qualifié en phase finale, c’était en 2015.). La situation est très compliquée », ajoute-t-il. Une situation qui pourrait devenir explosive samedi en cas de défaite au GGL Stadium face à Newcastle, synonyme d’éliminatio­n en H Cup. Un scénario inenvisage­able pour Vern Cotter : « J’attends une réaction des joueurs. » Afin que Montpellie­r triomphe et s’offre dans la foulée une « finale » européenne à Édimbourg. Sa dernière bouée de sauvetage avant la noyade.

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