ÇA VA TROP VITE
MALGRÉ UNE PRESTATION D’ENSEMBLE PLUTÔT RÉUSSIE, LES TOULONNAIS ONT JOUÉ UN TON EN DESSOUS DE CELUI DE LEURS CONCURRENTS. LE MANQUE DE VITESSE D’EXÉCUTION LES A LAISSÉS EN RADE.
Les Toulonnais ont donc perdu à la Paris Défense Arena le premier des matchs retours qui les opposait à l’un des membres du top 6, ce qui, dans l’absolu, doit être associé à un premier faux pas dans leur course désespérée à la qualification. La nouvelle année n’y a rien fait, cette course devient vraiment de plus en plus improbable à remporter. Les Toulonnais aujourd’hui relégués seize points derrière la zone du départ en phases finales, pour l’intégrer devront remporter lors des douze dernières rencontres, quatre succès de plus que leurs vainqueurs du jour ou de l’un de leurs voisins du haut du classement. L’affaire n’est pas mince, et d’autant moins que ces Varois malgré leurs limites actuelles, se sont trouvés en bonne disposition pour réaliser une opération formidable. Rater cette opportunité de relancer leur situation malgré ce match défavorable, qu’ils ont subi dans l’ensemble, c’est avouer une incapacité psychologique à jouer comme une équipe en souffrance, capable malgré ses insuffisances, de grappiller les points à porter de ses mains.
TROIS OCCASIONS VENDANGÉES
La chose s’est manifestée dès la septième minute, quand Simon Moretti n’a pas réussi à se retourner dans l’en but pour aplatir alors qu’il se trouvait dans un duel équitable de « demi-portion » avec Teddy Iribaren. La chose s’est reproduite à la soixantedeuxième minute, quand l’attitude de François Trin-Duc s’arrêtant de jouer, a favorisé l’interprétation arbitrale d’un en avant. Il venait de taper la balle de son genou et filait à l’essai. C’est le généreux Guilhem Guirado qui lui avait donné cette opportunité en découpant Zébo sur une relance pour fournir une balle de récupération. L’écart au score n’était pas encore trop important (156). Patrice Collazo venait de faire rentrer en bloc son banc des titulaires. À 15-13, le match pouvait tourner. On se dit que le mors aux dents, foin de genou ou de mains maladroites, il fallait laisser ses doutes à l’arbitre et jouer le coup, et prier que la décision des dieux de la vidéo s’accorde avec les besoins du moment. En interne, une explication de gravure a eu lieu aussi sur la gestion de fin de match entre Patrice Collazo et Raphaël Lakafia, un temps fort à un mètre de la ligne achevé par une faute au sol. « On n’a pas respecté le plan de jeu établi en pareille situation », a expliqué FernandezLobbe, qui a regretté que son équipe ne parvienne pas à rester concentrée dans ce moment de forte pression. « C’est une bêtise », a admis Raphaël Lakafia. Le tout rassemblé forme le constat d’une formation trop dépassée pour rester lucide et saisir sa chance au collet. Toulon a subi le rythme du Racing 92. La première titularisation de Facundo Isa manquant fatalement du rythme qui fait sa force, le déplacement limité de Mamuka Gorgodze en troisième ligne dans le jeu courant face à des Chouzenoux et des Wakatawa aux bras tentaculaires, ont laissé ouvertes les brèches dans lesquelles le génie de Fin Russel s’est amusé à placer ses coéquipiers ou lui-même. C’est allé vite, très vite, et les Toulonnais ne pouvaient pas rivaliser dans ce domaine de la rapidité d’exécution. Ils ont limité la casse par quelques retours défensifs poignants. De ce point de vue, leur abnégation a créé une belle sensation. Mais il se trouve que ces manquements ont eu des répercussions jusque dans leur propre façon d’agir quand eux-mêmes tenaient la baguette à leur tour. Le rythme de cette partie les a essoufflés au point de ne pas réussir à convertir ce qu’ils pouvaient ramasser.