UN SOMMET DE PLAISIR
TOULOUSE IRRÉSISTIBLES DEPUIS LE 28 SEPTEMBRE, LES HAUT-GARONNAIS PEUVENT S’ADJUGER DÉFINTIVEMENT LA PREMIÈRE PLACE DE LEUR POULE EUROPÉENNE EN CAS DE VICTOIRE SUR LA PELOUSE DE LA PROVINCE IRLANDAISE, CHAMPIONNE D’EUROPE EN TITRE. UN SACRÉ DÉFI MALGRÉ TO
Avec quatre succès en quatre rencontres, il ne manque pas grand-chose au Stade toulousain pour s’extirper de cette poule, pourtant annoncée comme infranchissable, et rejoindre les quarts de finale. Deux lectures sont donc possibles de cette situation enviable, et deux stratégies prédominent. S’emparer définitivement de la première lors du déplacement au Leinster, le champion d’Europe en titre, ou attendre sans paniquer la venue de Bath à Toulouse, une semaine plus tard, en évitant de perdre trop de force dans la bataille irlandaise.
Une option pleine de sagesse dans une saison que l’on sait interminable, où il faut savoir lever pied quand l’occasion se présente pour aller loin. Mais; d’un autre côté, le Stade toulousain n’a pas vraiment envie de se «ranger» en attendant les Anglais. Les hommes d’Ugo Mola sont imbattables depuis le 28 septembre et ce tableau de marche de douze matchs sans défaite (onze victoires, un nul) donne bien plus d’ailes qu’une boisson gazeuse, fusse-t-elle à la taurine ou au guarana. En tout cas, les Toulousains ne veulent pas souffrir de triskaïdékaphobie, cette peur du chiffre treize. Au contraire, à écouter l’ailier international Yoann Huget : « On y pense à cette série, bien entendu. Il est difficile de dire que perdre sur la pelouse du Leinster serait un regret mais terminer notre série làbas serait dommage car nous sentons que nous sommes en mesure de nous éclater en Irlande devant une telle opposition. » Un rendez-vous qui exciterait n’importe quel compétiteur car cet affrontement entre la grande référence européenne et cette équipe toulousaine enthousiaste et irrésistible promet un sommet de beau jeu et une orgie de plaisir. D’autant plus que cette affrontement ne laissera aucune équipe à terre car les deux auront toujours leur destin en main.
UN TREIZE PORTE-BONHEUR ?
Ce chiffre treize sera-t-il finalement un porte-bonheur ? « On a envie de savoir, autant sur le plan collectif qu’individuel, ce que nous pouvons faire face aux meilleurs d’Europe, poursuit Huget. Nous voulons savoir si nous sommes capables de mettre notre rugby en place face à eux car ils aiment tenir le ballon et mettre à mal leurs adversaires lors de longues séquences. D’autant plus que leurs cadres sont au repos depuis quinze jours et prépare ce rendez-vous. Nous sommes attendus et l’excitation se ressent à l’entraînement. On va passer au révélateur. Est-ce que l’on saura rivaliser, avec seulement quatre jours de préparation après un enchaînement de match important ? Nous y allons sans pression, comme nous l’avons fait à Bath et chez les Wasps. On se voyait dans le dur dans cette poule mais nous y avons pris goût en ayant des résultats positifs. Nous avons pris confiance et nous devons retenir que ce déplacement ne sera pas éliminatoire. »
Les Toulousains avaient réussi l’exploit lors du match aller, en s’appuyant sur une énorme défense qui avait permis à Louis-Benoît Madaule d’initier un contre vainqueur. Il faudra certainement se montrer encore plus solidaire au RDS Stadium. Et alors que l’on pensait que les flèches toulousaines, mortelles ces derniers temps, seraient les principaux atouts,Yoann Huget préfère le contre-pied : « Nous devons nos résultats surtout à notre huit de devant. Nos avants sont costauds et se déplacent beaucoup. Ils nous font avancer. On parle beaucoup des trois-quarts mais ce sont surtout eux qui nous permettent de faire des différences et les trois-quarts, nous n’avons qu’à nous placer dans les brèches. » En espérant qu’il y en aura quelques-unes à exploiter en Irlande.