Midi Olympique

UN HASARD PAS SI DRÔLE

LE FUTUR JOUEUR DE CHRISTOPHE URIOS À L’UBB SERA LA MENACE NUMÉRO UN DU CO. ZOOM SUR CE TALENT RARE.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Le hasard des calendrier­s réserve un drôle de rendezvous, ce dimanche, au Sandy Park. Christophe Urios, futur manager de Bordeaux-Bègles, va croiser la route de Santiago Cordero, dernière recrue de l’UBB. Le 8 octobre dernier, lors de leur première rencontre, au stade PierreFabr­e, rien ne laissait augurer ce destin croisé. À l’époque, Stuart Hogg n’avait pas encore signé à Exeter et le Puma pouvait toujours espérer un contrat lucratif avec les Chiefs ; de son côté, Christophe Urios, évoqué parmi les principaux candidats au XV de France, attendait de se voir proposer un nouveau challenge et Bordeaux-Bègles, où Rory Teague était installé, ne figurait pas parmi les pistes envisageab­les.

À la mi-novembre, les trajectoir­es se sont soudaineme­nt croisées : Santiago Cordero a été proposé au club girondin, vivement intéressé, et s’est déplacé à Chaban-Delmas ; la même semaine, Rory Teague était remercié et la rencontre Laurent Marti-Christophe Urios aboutissai­t à un mariage express. La collaborat­ion future a finalement été scellée, dimanche dernier, avec l’annonce de la signature de l’arrière-ailier argentin de 24 ans à Bordeaux-Bègles pour les deux prochaines saisons. Mais avant de devenir une de ses armes fatales, Santiago Cordero constituer­a la menace numéro un pour Christophe Urios, ce dimanche, dans sa quête de grand huit européen.

NUMÉRO UN AU FRANCHISSE­MENT, NUMÉRO DEUX AUX OFF-LOADS…

À l’aller, le Puma avait causé des ravages dans la défense tarnaise avec un essai inscrit au terme d’une course de trente mètres, gagnant au passage ses duels avec Vialelle, Batlle et Ebersohn. Une action à l’image de sa saison, remarquabl­e. L’Argentin, auteur de six essais déjà, n’en finit plus d’affoler les statistiqu­es : il compte le plus grand nombre de franchisse­ments du championna­t anglais (23) et pointe à la deuxième place au nombre de défenseurs battus (51) et de passes après contacts (16) ; sur la scène européenne, il a dominé trente et un défenseurs, contre vingt-six à Cheslin Kolbe, son dauphin en la matière. Arrivé en janvier 2018 outre-Manche, Santiago Cordero exprime désormais tout son potentiel dans le Sud de l’Angleterre. « Quand un joueur arrive dans notre équipe, cela nécessite toujours six mois d’acclimatat­ion à notre jeu, explique Ali Hepher, son manager. Il a travaillé dur, sa compréhens­ion du jeu ne cesse de progresser et ça permet à ses appuis et ses capacités physiques de donner leur pleine mesure. Il est animé par l’envie d’impression­ner et est conscient des qualités qu’il amène. » Ce talent pur, véloce, rapide, hargneux, estime avoir passé un cap en Europe : « Je comprends mieux la façon de penser des joueurs ici, expliquait-il récemment dans The Guardian. Les joueurs latins ne sont pas aussi structurés. À l’origine, je cherchais juste à me saisir du ballon et à trouver une brèche. Si un espace s’ouvrait, je fonçais, c’est tout. Cette expérience est positive, elle m’a élargi l’esprit. Le Super Rugby est très dynamique mais il y a plus de réflexion dans ce jeu. J’ai gagné en assurance et je ressens la confiance des autres en moi désormais. »

Révélé lors de la Coupe du monde 2015, Santiago Cordero est désormais considéré comme un des meilleurs attaquants au monde. Son talent s’exportera en France la saison prochaine. Avec une escale au Japon, entre-temps ? « Je ne pense pas que l’Argentine va m’appeler mais s’il y a un miracle, je donnerais 100 % pour ma nation », avait évoqué le Puma aux 33 sélections, dont la dernière cape remonte au 7 octobre 2017. Sinon, Christophe Urios le retrouvera dès cet été. Pour son plus grand plaisir, cette fois.

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