UNE LISTE... DES QUESTIONS
SI LE GROUPE DONNÉ PAR JACQUES BRUNEL POUR DISPUTER LE TOURNOI A DE LA GUEULE, IL PRÊTE AUSSI LE FLANC À DIVERSES INTERROGATIONS. LES VOICI.
Le dernier recensement dénombre 66 millions de Français. Parmi eux, près de 4 millions sont encore considérés comme profondément « rugbyphiles » et, de fait, tous porteurs d’une vérité sur une sélection nationale appartenant, par atavisme, à tout le monde. Au mieux, on considérera donc la liste de Jacques Brunel comme « cohérente ». Au pire, on y verra des lacunes rédhibitoires au moment où il n’est non plus question de gagner le Tournoi, mais d’y survivre de la façon la plus digne possible. Évacuons d’emblée les sujets qui fâchent : à ce titre, est-il réellement avisé de bouder Sekou Macalou ? Depuis le début de saison, le flanker du Stade français tient en effet son équipe à bout de bras, défend comme un damné (avec 207 plaquages réalisés, il est le meilleur défenseur du Top 14), vole des ballons en touche et possède des qualités physiques supérieures à l’immense majorité de ses contemporains. Il fait des fautes, vous dites ? Oui, il paraît. Mais à l’heure où le XV de France n’effraie plus guère les défenses adverses, la toute-puissance de l’ancien Massicois dans les duels eût été précieuse, pour ne pas dire indispensable…
Passé le regret Macalou, on doit bien convenir que la liste de Jacques Brunel a de la gueule. En deuxième ligne, Paul Willemse et Bernard Le Roux ont les épaules suffisamment larges pour s’installer durablement aux côtés du grand « Vahaa » même si la sélection du Sud-Africain de Montpelliérain fait forcément débat à un poste où les espoirs trcilores sont nombreux. En troisième ligne, la technique individuelle et l’explosivité du Rochelais Grégory Alldritt sont autant de cadeaux du ciel, au moment où Louis Picamoles doit être tiré de son habituelle nonchalance par une concurrence appropriée. Enfin, l’arrivée du très remuant Thomas Ramos au fond du terrain doit permettre au triangle d’attaque tricolore de sortir de la torpeur qui fut la sienne ces derniers mois.
ROMAIN NTAMACK DOIT JOUER !
Néanmoins, ce groupe modifié à quelques mois du Mondial japonais ne manque-t-il pas d’expérience ? En d’autres termes, les jeunes loups de Brunel, peu coutumiers du très haut niveau, rivaliseront-ils avec les vieux barbons du circuit international ? À ce sujet, le sélectionneur des Bleus se veut plutôt rassurant : « Personnellement, je trouve ce groupe assez bien équilibré. À chaque poste, un jeune joueur est en effet encadré par un international confirmé : Julien Marchand par Guilhem Guirado, Antoine Dupont par Morgan Parra, Grégory Alldritt par Louis Picamoles et Thomas Ramos par Maxime Médard. Cela ne m’inquiète donc pas outre mesure. »
Pour conclure, on se réjouira de la convocation du Toulousain Romain Ntamack. Dans une ligne de trois-quarts essentiellement composée de « coffres à ballons » et de joueurs de défi (Gaël Fickou, Mathieu Bastareaud, Wesley Fofana, Damian Penaud…), la présence d’un véritable distributeur doublé d’un deuxième meneur de jeu s’impose d’elle-même. Dès lors, prions le ciel pour que le jeune Ntamack ne soit pas seulement appelé pour jouer un maigre bout de match, comme ce fut le cas pour Demba Bamba à l’automne. Chiche ?