PICAMOLES EN MODÈLE
FORMÉ À AUCH DEPUIS L’ÉCOLE DE RUGBY AVANT DE REJOINDRE LA ROCHELLE IL Y A DEUX ANS, LE TROISIÈME LIGNE GRÉGORY ALLDRITT EST CONVOQUÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS CHEZ LES BLEUS.
C’est certainement la plus grande surprise de la liste de Jacques Brunel. Grégory Alldritt, 21 ans, compte vingt feuilles de matchs en Top 14 et seulement dix titularisations. A priori suffisant pour être propulsé comme doublure de Louis Picamoles en équipe de France par le sélectionneur des Bleus... C’est son poste de formation selon Julien Sarraute, son ancien directeur du centre de formation à Auch : « Je pense que Picamoles a toujours été un modèle pour Grégory. Nous en parlions beaucoup quand il était plus jeune. » Avec des profils similaires ? L’entraîneur de Colomiers n’est pas avare à l’instant d’évoquer les qualités de son ancien protégé : « Il est propre dans sa lecture de jeu. Il est puissant, dominant sur les phases de contact et présente un morphotype à la Picamoles. La force de Grégory est surtout de laisser toujours le ballon vivant grâce à sa force de pénétration et sa technique individuelle. C’est toujours intéressant d’avoir un point de fixation comme lui qui aime jouer debout. »
UN GROS TRAVAIL PHYSIQUE L’ÉTÉ DERNIER
Né à Auch d’un papa écossais et d’une maman française, ancien judoka de très bon niveau et tête bien faite (formation d’ingénieur entamée à l’Insa de Toulouse), Grégory Alldritt est arrivé à La Rochelle en même temps que Pierre Bourgarit, lui aussi ancien auscitain devenu international en moins d’un an.
Le troisième ligne a simplement mis un peu plus de temps avant d’éclater en Top 14. Grégory Patat, qui connaît bien les deux hommes (et notamment Alldritt pour l’avoir entraîné avec les moins de 13 ans au FCAG), raconte le travail qu’il a dû effectuer pour frapper aujourd’hui aux portes du XV de France : « Par rapport à Pierre, Grégory était certainement plus prêt techniquement et tactiquement. Mais il se posait beaucoup de questions en arrivant à La Rochelle. Il n’avait pas la même insouciance. Surtout, l’an passé, il nous semblait un peu trop lourd pour évoluer en Top 14. Il a fait des efforts sur le plan physique et j’ai été assez dur avec lui en début de saison. » Il récolte aujourd’hui les fruits de son travail, après avoir gommé ses carences, selon Sarraute : « L’explosivité n’avait jamais été son point fort mais il a su développer cette qualité depuis qu’il est arrivé à La Rochelle. » Il sait qu’il doit encore progresser sur sa capacité à répéter les tâches à haute intensité pendant quatre-vingts minutes mais son copain Pierre Bourgarit n’est pas vraiment inquiet : « Il est sur une très bonne ascension. Plus il enchaîne les matchs, meilleur il est. Sa puissance est son gros point fort et il a des poteaux à la place des jambes. »