Midi Olympique

S’OFFRIR DU RÉPIT

S’ILS VEULENT S’ÉVITER CINQ MOIS DE GALÈRE, LES AURILLACOI­S DOIVENT L’EMPORTER FACE À SOYAUX-ANGOULÊME.

- Par Jean-Marc AUTHIÉ

Àl’heure de la reprise de la Pro D2, Aurillac voit arriver un drôle de challenge face à lui. Sur les sept prochains matchs, le Stade va accueillir cinq fois, l’occasion unique de recoller à la première moitié du tableau et se sortir des griffes d’une zone de relégation. Le périple débute ce soir, face à Soyaux-Angoulême, et comme à chaque fois, « seule la victoire sera belle ». Une expression qu’une grande majorité des joueurs de rugby a bien du mal à employer, car « l’humilité » se retrouve alors sur toutes les lèvres, louant les vertus de l’adversaire, ses forces, ses atouts… Pour autant, c’est cette humilité qui a fait défaut en décembre aux Aurillacoi­s, au grand désarroi d’André Bester d’ailleurs, le coach des avants, qui ne digère toujours pas la défaite contre Vannes.

Alors qu’Aurillac vient de remettre les pendules à l’heure en s’imposant à Massy, le groupe se prend les pieds dans le tapis breton. « Ce match-là, on le perd au soir de Massy. On pense que l’on a réalisé une grande performanc­e en prenant cinq points. C’est la mentalité française que de croire, alors, que nous sommes les plus beaux, les plus forts. En sport, le plus important ce n’est pas hier, mais demain. »

MENTALITÉ TRIPLE

Pas question donc de commettre les mêmes erreurs. Sur une première partie de saison jugée « compliquée », André Bester ne souhaite pas que le lot des blessures vienne aussi cacher la forêt : à savoir un manque de rigueur et de discipline qui coûte cher. « C’est ce qui pose le plus grand problème jusqu’ici. Nous prenons trop de cartons, trop de pénalités. Alors si on ne change pas cette mentalité, ce n’est pas possible de jouer à haut niveau. » Dur, oui bien sûr, mais réaliste également chez celui pour qui « la discipline est la base pour avancer dans la vie ». Discipline certes, mais pas que. La cohésion est aussi une grande vertu pour André Bester. « Quand on a beaucoup d’ambition, on n’arrive à rien sans esprit d’équipe. »

Ce n’est d’ailleurs pas Paul Boisset qui dira le contraire. Le capitaine aurillacoi­s sait que ses hommes sont capables de beaucoup mieux. « Quand on voit que l’on est discipliné et que l’on respecte le système de jeu, on fait des bonnes choses », affirme-t-il avant de compléter. « Je le dis et le maintiens : nous avons un groupe pour faire mieux, avec de très bonnes individual­ités. Maintenant, il faut que le collectif fonctionne. Il ne manque pas grand-chose. » Ce petit rien, c’est peut-être André Bester qui en a la clé, revendiqua­nt fièrement une triple mentalité : sud-africaine pour le combat, néo-zélandaise pour le jeu, mais aussi d’irlandaise. « Moi je ne veux pas d’un joueur star. Je veux que la star ce soit l’équipe, comme l’Irlande. On a un système, on reste dans ce système. »

Newspapers in French

Newspapers from France