Se dessiner un futur
Les Pradois enchaînent les succès, quatre de rang, et la trêve des confiseurs n’a pas calmé leur appétit. Fautil parler d’eux comme d’un invité surprise venu s’asseoir momentanément à la table des ambitieux après avoir connu un trou d’air au coeur de l’automne ou d’un véritable outsider
à prendre au sérieux ? « Nous avons réalisé une bonne phase aller mais on ne s’attendait pas à être à ce niveau au mois de janvier », assure son patron Gilbert Anglès. On en saura bientôt plus sur les ambitions à pouvoir nourrir. Avec trois voyages en quatre matchs, les Catalans sont devant un sacré calendrier. Avec La Valette-du-Mar pour premier test. D’ailleurs, les Conflentois feront les presque quatre cent cinquante kilomètres de trajet sans ambitions démesurées. Presque dans leurs petits souliers. Pas question de s’enflammer. Pas le droit de manquer d’humilité. « L’emporter là-bas serait un exploit,
se projette Gilbert Anglès. Prendre un point de bonus serait déjà un bon résultat. »
SUCCÈS IMPÉRATIF
On en vient à La Valette. Le temps d’un match, à la fin du mois d’octobre, il a réussi à pointer le nez dans le quatuor de tête. Depuis, il a enchaîné deux fessées, cumulé deux matchs de retard, aux Angles (17 mars) et face à Leucate (14 avril), et n’a finalement ramassé qu’un seul succès en quatre rencontres et deux mois et demi, jusqu’à glisser doucement dans les eaux troubles du championnat. Pour autant, à la maison, avec une moyenne de trente-trois points par match, La Valette a des arguments. Il sait se transcender jusqu’à avoir réussi un quasi sansfaute
et ramassé dix-neuf points en cinq matchs. En voyage, c’est plus compliqué. Sa mécanique, avec deux bonus défensifs pris en cinq rendez-vous et une moyenne de guère plus de dix points par match, ne tourne pas aussi rond et La Valette s’emmêle les pieds. « Nous n’avons pas eu la baraka. Des matchs se sont joués à pas grand-chose. Il y avait la place pour transformer des bonus défensifs en succès », regrette son président Jean-François David avant de pointer « ces trois matchs reportés qui ont peut-être coupé la dynamique »…
Aujourd’hui, au lendemain de deux revers entrecoupés d’une trêve de trois semaines, les Varois sont donc en quête d’un succès pour ne pas avoir à sentir dans leurs mollets le souffle fiévreux des Angles. Pas question de faillir. Face à Prades, huit jours après être revenu les poches vides de Leucate, La Valette a juste le droit de faire perdurer son invincibilité à la maison. Ne serait ce que pour une question de maintien. « Je suis quelqu’un qui doute toujours mais il faudrait être fou pour ne pas avoir de crainte quant à notre maintien. Cela devrait le faire, j’ai confiance. On montre de l’osmose et un esprit de clocher mais il faut rester vigilant », glisse JeanFrançois David. « D’un point de vue comptable et psychologique, un succès est impératif », enchaîne d’ailleurs son capitaine, le troisquarts et ex-Seynois, Pierre Ghiglione. « Nous ferons les comptes à la fin de la saison. Notre classement est trompeur mais si l’on veut coller à nos objectifs et jouer la phase finale, on a juste le droit
de rester invaincu dans le Var. » Il n’y a plus qu’à réussir ce retour au bercail. Deux mois après le dernier match empoché face au RC tricastin. Pour Prades, comme pour La Valette, le temps est bien à se dessiner un futur.