Midi Olympique

Nouveau drame sur un terrain

DIMANCHE DERNIER, APRÈS UNE PÉRIODE DE COMA, NATHAN SOYEUX (23 ANS), EST DÉCÉDÉ. ÉLÈVE EN ÉCOLE D’INGÉNIEUR À DIJON, IL AVAIT ÉTÉ BLESSÉ À LA TÊTE SUITE À UN PLAQUAGE LORS D’UN TOURNOI AMICAL.

- S. F.

L’année 2019 débute aussi mal que 2018 s’est terminée, avec un nouveau décès survenu après un choc sur un terrain de rugby. C’est une terrible loi des séries dont on se demande quand elle s’achèvera enfin. Après Adrien Descrulhes (17 ans) en mai, Louis Fajfrowski (21 ans) en août et Nicolas Chauvin (18 ans) en décembre, un quatrième jeune homme a été fauché à l’orée de sa vie, en jouant au rugby. Lundi dernier, à la stupeur générale, on apprenait ainsi le décès de Nathan Soyeux (23 ans), survenu la veille, par le biais d’un message d’un de ses amis sur les réseaux sociaux. Le jeune homme, étudiant en école d’ingénieur à l’ESIREM, à Dijon, n’était pas licencié FFR ou à la FFSU. Les 24 et 25 novembre dernier, le tournoi des cinq ballons était organisé, tournoi amical lors duquel les élèves ingénieurs de cinq écoles se sont affrontés dans les cinq sports collectifs majeurs (basket, hand, volley, foot et rugby). C’est lors d’un plaquage que le jeune joueur a été touché, le 25 novembre. D’après nos informatio­ns, sa tête aurait heurté le sol après un plaquage régulier, comme le confirmait au Bien Public, le directeur de l’ESIREM, Albert Dipanda. « Il a été plaqué dans les règles avant de se relever. Il n’est pas resté inanimé. Absolument pas. Dans la foulée, il ne s’est pas senti très bien. On a fait appel au secours qui m’ont dirigé vers l’hôpital. »

Hospitalis­é depuis l’accident, avant d’être plongé dans le coma, Nathan aurait subi deux opérations et a lutté pendant quarante jours avant de succomber. Du côté de la FFR, on était toujours en attente en début de semaine d’informatio­ns plus précises sur les circonstan­ces de l’accident de la part des organisate­urs, demandées par le biais du comité de Bourgogne. Dans le milieu du sport universita­ire, parmi les professeur­s contactés, la surprise et le désarroi étaient palpables. Professeur de rugby à l’UFR Staps de Dijon, Philippe Debarbieux, qui a appris l’accident le lendemain, regrette ce drame. « Ça vient s’ajouter à une longue série noire, souffle-t-il. Dans la pratique, il y a plusieurs engagement­s. J’évoquais le sujet récemment avec un jeune arbitre. Nous faisions le constat qu’il y avait peut-être moins d’accidents mais qu’ils étaient plus graves. À l’UFR Staps et dans l’équipe universita­ire, je suis en contact principale­ment avec des étudiants pratiquant­s le rugby. Dans d’autres cas, l’engagement est saisonnier ou plus ponctuel. Cela n’empêche pas qu’il y a des réflexions à mener, comme la possibilit­é d’instaurer des catégories de poids chez les jeunes. Dans tous les cas, il faut arrêter de vouloir singer le haut niveau. En

Fédérale 1, Pro D2 et Top 14, ce n’est pas le même rugby. »

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