ÉVOLUTION TRANQUILLE
EN DORDOGNE, LE STADE BELVÉSOIS AFFICHE DEPUIS TROIS ANS UNE REMARQUABLE CONTINUITÉ DANS LES PERFORMANCES. CE N’EST PAS LE FRUIT DU HASARD.
La compétition de Fédérale 3 agrandie à la région Nouvelle Aquitaine offre un terrain de jeu sur lequel le Stade Bélvésois se fait plaisir et prospère. Quatrièmes sur 168 clubs au classement des 14 poules ; 40 essais inscrits en 11 matchs pour 9 seulement encaissés, les Périgordiens sont portés par une embellie qui ne serait que la continuité des deux précédentes saisons. Patrick Delfour qui préside le club depuis quatre ans au côté de Serge Orhand, dit modestement ne rien avoir inventé. D’ailleurs, le SB fleuron d’une commune de 1 500 habitants a déjà accédé à la Fédérale 2, ce qui fait dire à Patrick Delfour : « Le travail a été fait en amont, pour le reste nous bénéficions des effets d’une véritable culture locale. Belvès avait la réputation d’une équipe très dure et nous avons eu la volonté d’évoluer vers un rugby plus ample avec l’appui des entraîneurs Christophe Bramery et Michel Mouillac. Les prédécesseurs avaient des vertus guerrières sur lesquelles on s’est appuyés. De fait, nous avons conservé une force mentale au service d’un rugby total. » La qualité des performances actuelles s’explique aussi par plusieurs critères comme le choix, après le départ en fin de saison du manager Stéphane Faure, d’une collaboration à cinq entraîneurs, Bramery et Mouillac oeuvrant avec Dadioui, Souply et Toafatavao coachs de l’Excellence B à laquelle P. Delfour est très attaché et elle aussi très performante. Les 36 joueurs « invités » en première depuis le début du championnat, facteur de cohésion, sont le prolongement de cette politique participative. Autre argument, le profil du collectif composé de nombreux jeunes joueurs issus de l’Entente Ovalies 24 qui rassemble les cadets et juniors de Belvès, le Bugue, Lalinde, Le Buisson et Saint-Cyprien d’où sont sortis Jean Monribot, Jeff Poirot et d’autres.
BESOIN DE PRODUIRE DU JEU
En poste à Belvès depuis quatre ans, prêté par l’US Bergerac où il a créé le centre d’entraînement des jeunes qu’il dirige, le technicien Christophe Bramery, prédit pour les dix prochaines années un bel avenir au rugby local : « Les générations 1993 à 1995 sont dans la force de l’âge et une prometteuse génération 2001 arrive. De jeunes joueurs ont débuté à Belvès à 18 ans et ils ont subi leur formation en bataillant pour le maintien. Les Juillard, Arvouet, Pasquet, Malartigue, Gibert notamment sont de cette trempe. Rémy Archambaud joue aussi un rôle majeur, comme Damien Durand excellent buteur. » Christophe Bramery qualifie de « trou d’air » les deux défaites consécutives d’octobre, mais il a voulu y voir un mal pour un bien puisqu’elles ont permis au staff et joueurs de se repositionner. « J’ai tout construit sur l’approche du jeu prôné par Stéphane Faure et chaque année il y a un acquis. C’est une évolution tranquille mais je ne remercierai jamais assez le club de nous laisser du temps. Nous faisons un gros travail sur le contenu des entraînements, ludiques mais utiles. Les valeurs belvésoises de solidarité, combat, abnégation sont conservées mais nous avons des convictions sur le jeu et nous avons besoin de produire du jeu. » Cette période positive débouchera-t-elle sur un retour en F2 ? La réplique de Patrick Delfour est empreinte de sagesse : « Nous en avons discuté en comité directeur. Si les joueurs se le gagnent, c’est loin d’être fait, nous essaierons de l’assumer mais il faudra faire avec notre budget de 250 000 €. » Belvès restera un club à part.