Midi Olympique

« J’ai mal partout ! »

DIMITRI SZARZEWSKI - Talonneur du Racing À 35 ANS, IL EFFECTUE PROBABLEME­NT LA DERNIÈRE SAISON D’UNE CARRIÈRE AYANT DÉBUTÉ À BÉZIERS EN 2001. VOICI CE QU’IL NOUS CONFIAIT À CE SUJET, SAMEDI SOIR...

- Propos recueillis à Belfast par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

À quoi attribuez-vous la défaite en Ulster ?

Nous savions que l’entame de match serait déterminan­te. Nous nous étions préparés à ce que l’Ulster nous prenne à la gorge. Malgré ça, nous n’avons pas su répondre à leur engagement, à leur déterminat­ion et au bout de dix minutes, nous avions déjà encaissé deux essais. Sur le coup, j’étais très en colère. Les Irlandais avaient marqué beaucoup trop facilement : on ne peut pas se faire trouer de la sorte sur des actions en première main.

Et après ça ?

Bizarremen­t, nous n’avons jamais paniqué et, petit à petit, sommes parvenus à renverser le cours du match. Mais pour marquer des points, nous avons dû redoubler d’efforts quand les Irlandais n’avaient pas eu à forcer leur talent pour concrétise­r leurs actions. À Belfast, la différence s’est faite à ce niveau-là.

En Irlande du Nord, votre ouvreur Finn Russell (lire ci-contre) n’a pas évolué à son niveau habituel. Comment l’avez-vous trouvé ?

Dans les vestiaires, je l’ai senti déçu. En tant que capitaine, j’étais néanmoins là pour le réconforte­r. Mais je n’oublie pas, non plus, que Finn nous a fait gagner beaucoup de matchs cette saison. Les trous d’air arrivent, même aux meilleurs. Nous sommes une équipe : on gagne et on perd ensemble.

En Champion’s Cup, tout se jouera finalement la semaine prochaine, face aux Scarlets. Quelles sont les caractéris­tiques de cette équipe galloise ?

Elle compte déjà la moitié de l’équipe nationale… Mais à Nanterre, les Scarlets n’auront plus rien à jouer dans la compétitio­n. L’envie sera de notre côté : l’objectif du quart de finale à domicile reste en effet capital.

Le capitaine et talonneur des Scarlets, Ken Owens, a disputé les deux derniers matchs en position de numéro 8. Vous verriez-vous à ce poste ?

J’ai déjà disputé des bouts de match en position de flanker, mais jamais en numéro 8. À ce poste, on a ce qu’il faut au Racing…

Selon toute vraisembla­nce, vous disputez la dernière saison de votre carrière profession­nelle. Quand annoncerez-vous la fin ?

On ne sait jamais ce qu’il peut se passer mais il y a 95 % de chances pour que ce soit ma dernière saison, oui. En tout cas, je la joue comme si elle l’était. Le rugby est difficile, vous savez. J’ai commencé en équipe Une à Béziers en 2001, c’est donc ma dix-septième saison au plus haut niveau et plus les jours passent, plus c’est dur.

Comment vous sentez-vous après les matchs de haut niveau comme celui en Ulster ?

J’ai mal partout ! (rires) L’an passé, mes cervicales me faisaient souffrir mais tout est rentré dans l’ordre à ce niveau-là. J’ai retrouvé la force. Mais au niveau des épaules, du dos, j’ai de grosses douleurs qui durent toute la semaine. Je m’accroche !

N’avez-vous jamais eu peur de faire le match de trop ?

Pour être honnête, je préfère faire le match de trop que d’avoir des regrets toute ma vie !

Qu’est-ce qui est le plus dur, à 35 ans ?

Quand on prend de l’âge, les efforts fournis à l’entraîneme­nt deviennent beaucoup plus difficiles. Les matchs, je les joue sans problème : l’influx nerveux, l’envie, l’adrénaline font que je parviens encore à rivaliser en coupe d’Europe ou en championna­t.

Pourquoi les entraîneme­nts sont-ils aussi durs ?

Moi, j’ai toujours aimé les séances de physique et la musculatio­n. Mais les douleurs sont parfois très contraigna­ntes.

Yannick Nyanga nous disait l’an passé qu’à la fin de sa carrière, il ne s’entraînait quasiment plus. Est-ce pareil pour vous ?

Malheureus­ement, non. Nous sommes très différents, avec Yannick. Lui est fort naturellem­ent. Moi, si je ne fais pas de musculatio­n, je suis une chips.

(rires) J’ai besoin de m’entraîner pour rester au niveau,

de soulever des charges pour avoir confiance en moi. Une fois que ce travail est fait, je me dis : « C’est bon, je suis prêt ».

On a du mal à vous imaginer hors de l’environnem­ent du Racing 92 au terme de votre carrière de joueur. Et vous, comment envisagez-vous la suite ?

Mon souhait est de rester au club. Nous sommes en train d’en parler avec le staff et le président. Mais chaque chose en son temps.

Allez-vous passer vos diplômes d’entraîneur ?

C’est déjà fait. Et puis, je m’investis déjà beaucoup auprès des jeunes du Racing. J’entraîne d’ailleurs les Gaudermen (moins de 15 ans, N.D.L.R.) du club, avec lesquels évolue mon fils (Hugo). Il joue demi d’ouverture ou premier centre. Mais il sait que rien n’est figé, au rugby. Quand j’ai commencé, je jouais derrière…

 ?? Photo Icon Sport ?? Dimitri Swarzewski et les Racingmen ont assuré deux points précieux malgré la défaite en Ulster. Au crépuscule de sa carrière, le talonneur internatio­nal du Racing est toujours en course pour devenir champion d’Europe.
Photo Icon Sport Dimitri Swarzewski et les Racingmen ont assuré deux points précieux malgré la défaite en Ulster. Au crépuscule de sa carrière, le talonneur internatio­nal du Racing est toujours en course pour devenir champion d’Europe.

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