Nouvelle ère pour les Bleuets !
C’EST AVEC LE STATUT DE CHAMPIONS DU MONDE QUE LES BLEUETS VONT TENTER, DÈS DIMANCHE CONTRE LES GALLOIS À VANNES, DE DÉFENDRE LEUR TITRE DANS LE TOURNOI DES 6 NATIONS. MÊME SI LE GROUPE EST FORCÉMENT ET LARGEMENT RENOUVELÉ, LES ATTENTES SONT D’AUTANT PLUS
Ce dimanche, les Bleuets vont officiellement retrouver la compétition, sept mois et dix-sept jours après le sacre mondial à Béziers face à l’Angleterre. Forcément, il a tout changé. Pour la carrière des joueurs présents ce jour-là au stade de la Méditerranée mais aussi pour l’ensemble de la formation française. Le rugby hexagonal y a enfin trouvé une éclaircie, un phare dans la nuit, et de vraies raisons d’espérer derrière des années de galère. Mais, très vite, le sélectionneur Sébastien Piqueronies avait prévenu : « C’est très bien mais on aura gagné notre pari quand nous serons champions plusieurs fois d’affilée. » Ses troupes sortaient d’une saison exceptionnelle, après avoir aussi remporté le Tournoi des 6 Nations quelques mois plus tôt.
C’est donc en tenants du titre que les moins de 20 ans se présenteront sur la pelouse de Vannes dimanche, face aux Gallois. Avec de nouvelles têtes aussi, « seulement » neuf champions du monde étant encore dans le groupe actuel. Une autre aventure. « Notre première ambition est de créer une équipe pour, collectivement, produire une performance, explique Piqueronies. Je veux dire par là que les horizons et les parcours sont éclatés. Il y a des joueurs sacrés en juin qui auront un devoir de responsabilités, des moins de 20 développement qui ont envie de montrer leurs qualités ou des garçons qui ont fait partie du groupe élargi et qui sont maintenant déterminés à être dans la liste finale. Le plus important, c’est donc la cohésion. Nous essayons de construire un mode de fonctionnement pour placer l’intérêt collectif au centre. » Même si la volonté de conserver le trophée est évidente. « Bien sûr mais nous n’avons jamais parlé de le défendre, poursuit le sélectionneur. D’ailleurs, c’était encore plus perceptible l’an dernier. Les joueurs nous avaient interpellé : « On veut gagner. » Là, je pense qu’ils n’ont pas osé le dire ainsi car on leur a répété que notre mission porte d’abord sur la qualité du jeu produit, sur la façon de le mettre en place. S’ils produisent de belles choses, il y a de fortes chances que l’adversaire en produise de moins bonnes et qu’on gagne. Tout le monde est dans cette dynamique. »
PIQUERONIES : « C’EST STIMULANT ET EXCITANT »
Si le staff est également conscient du peu de temps qu’il avait pour lancer ce Tournoi - « quatre jours pour une version simplifiée », sourit Piqueronies - il insiste encore et toujours sur le devoir de création. Celui prôné depuis plus d’un an par Piqueronies avec les moins de 20 ans : « La chose qui unit chaque génération, c’est le jeu. Notre seul liant est le projet fédéral commun, qui réclame des initiatives, de l’adaptation et de la rigueur. C’est le socle. » Avec toutefois une exposition nouvelle sur cette catégorie d’âge et des perspectives que chacun souhaite éclatantes. Les récents exemples de Demba Bamba ou Romain Ntamack, propulsés en quelques mois des Bleuets à la grande scène internationale, n’ont fait que renforcer les regards posés sur une jeunesse supposée dorée. Piqueronies le sait : « Il y a de l’attente et une volonté d’évolution autour de nous mais je trouve cela juste stimulant et excitant. Notre mission reste de former des joueurs pour le haut niveau et de voir comment ils se comportent. Certes, une autre pression apparaît mais c’est une belle opportunité. » À condition, dès dimanche, de ne plus vivre dans le passé mais plutôt de lui offrir un avenir. « C’est une nouvelle aventure que j’espère belle, conclut le technicien. Mais je n’ai pas envie de les comparer. Le championnat du monde 2018, il est gagné mais il est derrière nous. Quelque part, on démarre de zéro. »