SOIR DE RÉVOLTE
AVEC LA TITULARISATION DE ROMAIN NTAMACK, C’EST UN VENT DE FRAÎCHEUR QUI SOUFFLE ENFIN SUR LE XV DE FRANCE. ASSEZ POUR CROIRE AU GRAND SOIR ET ESPÉRER À UN NOUVEAU DÉPART…
« Il s’est dit beaucoup de choses sur Willemse et je pense qu’il répondra sur le terrain. » Dixit Jacques Brunel, confiant mercredi. Ce vendredi soir, Paul Willemse doit de prouver qu’il est bien taillé pour l’emploi et les exigences du rugby international où les choix de nos adversaires se concentrent sur un rugby de vitesse et de déplacement. Nous, français, y allons à cloche-pied : le staff a fait ce pari au sein de la ligne d’attaque, gardant la puissance comme argument massue pour relancer un pack régulièrement en souffrance depuis la nomination de Brunel, dominé par la majorité de ses concurrents et sevré de bonnes munitions.
Le sélectionneur est inflexible : si Félix Lambey aurait pu tenir la corde en deuxième ligne au nom d’une plus grande prédisposition à répondre aux critiques internationaux, l’ancien adjoint de Laporte accorde toute sa confiance à Paul Willemse, qui posséderait selon lui « un profil de coureur ». Et Brunel de poursuivre, mercredi, au moment de l’annonce de la composition du XV de départ, sur un ton élogieux : « Il (Paul) n’est pas statique. Je ne pense donc pas que le fait qu’il soit plus costaud soit un frein au jeu. » Certes. Mais Willemse c’est d’abord et avant tout quelqu’un qui en impose par sa masse. Et qui brille toujours plus dans un périmètre d’action proche de ses partenaires du pack. Du coup, son association avec Sébastien Vahaamahina paraît sensiblement déséquilibrée sur le papier, trop lourde et pas assez mobile. Un avis partagé par Dimitri Yachvili dans notre édition de lundi : « Est-ce que Paul Willemse est meilleur qu’un Yoann Maestri, Arthur Iturria ou même Florian Verhaeghe ? Et puis un profil comme Willemse, les All Blacks, les Anglais ou les Irlandais n’en veulent plus. C’est fini… Pour moi, on régresse à vouloir titulariser Willemse en équipe de France. » Et c’est vrai qu’au moment où le XV de
France a choisi de sacrifier Mathieu Bastareaud il peut paraître surprenant de sélectionner le Sud-Africain au passeport français. De plus, en touche, Willemse n’a pas les qualités de contreur que peuvent avoir Iturria, Veraeghe, Lambey ou Rebbadj. Serait-ce handicap supplémentaire pour les Bleus qui ne brillent pas, non plus, dans ce secteur…
Vous l’avez compris, la prestation d’ensemble de Paul Willemse sera scrutée avec beaucoup d’attention ce vendredi soir. On saura alors si le SudAfricain peut suivre les pas tricolores de Pieter De Villiers ou s’il emprunte ceux, plus éphémères, de Steven Hall…