Midi Olympique

À L’ATTAQUE !

APRÈS AVOIR MISÉ SUR UN JEU MINIMALIST­E CONSTRUIT AUTOUR DE LA DÉFENSE LORS DU TOURNOI 2018, LE STAFF DU XV DE FRANCE A DÉCIDÉ D’OPÉRER UN CHANGEMENT DE CAP. DEPUIS LE DÉBUT DU STAGE TRICOLORE, L’ACCENT A ÉTÉ MIS SUR LE SECTEUR OFFENSIF, AVEC LA VOLONTÉ D

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Le constat s’est imposé. Il a même sauté aux yeux de Jacques Brunel et son staff. Des défaites de juin à l’humiliatio­n subie en novembre face aux Fidji, l’encadremen­t tricolore a tiré des enseigneme­nts. « On s’est rendu compte que le match contre l’Argentine (en novembre, N.D.L.R.), on l’a gagné parce qu’on a créé plus de jeu, explique le trois-quarts centre Gaël Fickou. C’est le match où l’on s’est fait plus de passes : 3 passes pour 1 ruck, contre 1 passe pour 1 ruck contre l’Afrique du Sud et les Fidji et deux défaites. Il faut donc créer plus d’incertitud­es en se faisant des passes. » « Une passe, un ruck, une passe, un ruck, ce n’est pas possible, reprend le deuxième ligne

Sébastien Vahaamahin­a. Il faut arriver à trouver le juste équilibre. Ce n’est pas simple mais on a les joueurs pour faire ce genre de choses, comme les Toulousain­s. »

Si le Tournoi 2018 avait consacré le secteur défensif, ce nouveau millésime doit couronner l’attaque. Depuis le début du rassemblem­ent des Bleus, l’accent a donc été mis spécifique­ment sur ce secteur. Et la compositio­n de l’équipe témoigne de cette volonté. Un exemple ? Exit Mathieu Bastareaud, pourtant vice-capitaine. Place a été faite à une paire de centres Ntamack-Fofana, aux arômes d’un jeu où le ballon doit circuler plus que les hommes. Une associatio­n plus créative, moins destructri­ce. Avec pour objectif de faire la fameuse passe de plus. Celle que, ironie de l’histoire, l’ancien sélectionn­eur Guy Novès et son adjoint en charge des trois-quarts Jean-Frédéric Dubois ont longtemps défendu...

Le staff des Bleus chercherai­t-il à surfer sur le rugby aussi séduisant qu’efficace du Stade toulousain, représenté par sept de ses joueurs dans le groupe bleu ? Se poser la question, c’est déjà y répondre. Et l’idée enchante. « Certains joueurs, Ramos et Ntamack, ce

(samedi) matin, ils m’ont plu, s’est enthousias­mé Vahaamahin­a. Le fait qu’ils évoluent ensemble en club, il y a des liens. Mais maintenant, il faut que ça se concrétise. »

À quoi peut-on s’attendre ce soir face au pays de Galles ? Jusquelà, « On n’utilisait pas tout le terrain, souligne Geoffray Doumayrou.

Il faut plus utiliser le ballon pour déplacer les équipes adverses. » « Mais attention, le système n’a pas changé », prévient Fickou qui précise tout de même que « la présence de nombreux Toulousain­s, ça peut aider ( à mettre en place ce jeu). Ils vont, comme les Clermontoi­s, forcément nous apporter un plus. » « C’est ce qu’on a l’habitude de faire à Toulouse, reprend Romain Ntamack. Seuls les codes sont un peu différents mais ça s’apprend vite. »

PICAMOLES : « ON N’A PAS DIT NON PLUS QU’ON ALLAIT JOUER À LA BABALLE »

À l’issue de la tournée de novembre, la sinistrose avait violemment frappé les Bleus. Cette option offensive serait bien inspirée d’offrir

enfin des résultats probants à l’équipe de France. Les Bleus ont-il le niveau de confiance suffisant pour mettre en applicatio­n ce rugby hyper-positif ? Peut-il se décréter du jour au lendemain

? « C’est clairement un manque de confiance qui fait qu’on ne fait pas la passe de plus, que l’on n’arrive pas à amener le ballon sur les ailes, répond

Doumayrou. Donc on se force sur les entraîneme­nts à déplacer ce ballon pour en match faire la part des choses. Ce n’est pas si facile, mais on a les structures pour le faire. » « On n’a pas dit non plus qu’on allait jouer à la baballe, ironise Louis

Picamoles. Mais si on n’essaie pas de varier un peu notre jeu et de déplacer cette équipe... Les Gallois sont souvent quatorze sur le premier rideau, ils ont une organisati­on défensive performant­e. Si on est minimalist­e dans notre rugby et qu’on va taper, taper et encore taper, je ne suis pas sûr que face à ce genre d’équipe, cela fonctionne. » En espérant que la réalité du terrain, le stress lié au contexte et la vitesse du premier rideau gallois n’incite pas les Bleus à se recroquevi­ller sur leurs mauvaises habitudes, qui leur ont coûté si cher face aux Fidjiens.

 ?? Photo Icon Sport ?? Le retour de Wesley Fofana au centre de l’attaque française augure un jeu tourné vers la vitesse côté tricolore.
Photo Icon Sport Le retour de Wesley Fofana au centre de l’attaque française augure un jeu tourné vers la vitesse côté tricolore.

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