Midi Olympique

LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

AU CONTRAIRE D’ANCIENS SÉLECTIONN­EURS, JACQUES BRUNEL N’EST PAS RÉPUTÉ POUR SES COUPS DE GUEULE OU SES LONGS DISCOURS D’AVANT-MATCH. PLONGÉE DANS UN AVANT-MATCH À LA SAUCE DU TECHNICIEN GERSOIS.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Ce vendredi matin, les Bleus ont rendez-vous à 10 h 30 pour le réveil musculaire. Première étape obligatoir­e avant le grand rendez-vous programmé à 21 heures. Début d’une journée souvent longue où il faut retenir les fauves avant de les lâcher dans l’arène du Stade de France. Le planning est bien étudié pour essayer de canaliser l’énergie du groupe. À midi, toute la délégation va monter dans le bus pour quitter le CNR de Linas-Marcoussis pour rejoindre un hôtel parisien à deux pas de la Tour Eiffel où le déjeuner sera servi à 13 heures. Temps libre jusqu’à 17 heures pour la collation. Puis tout s’accélère avec un briefing prévu à 19 heures. Moins de dix minutes avant de monter dans le bus pour prendre la direction de Saint-Denis. Dix minutes où le sélectionn­eur Jacques Brunel va livrer ses derniers mots, ses dernières consignes, revenir rapidement sur les détails de la stratégie établie. Puis le patron va s’effacer. C’est ainsi qu’il procède depuis longtemps. Bernard Viviès, à ses côtés chez les Bleus en tant que manager, confirme : « Jacques parle très peu. il reprécise quelques éléments lors de la réunion qui se déroule avant le dîner de la veille de match. Ensuite, il prend surtout la parole lors du dernier briefing que l’on fait avant de partir au Stade de France. En revanche, il échange beaucoup avec son staff durant la journée. » Le commandant passe les instructio­ns à ses lieutenant­s. C’était déjà le cas à Perpignan selon l’ancien ailier Julien Candelon, champion de France 2009 sous les ordres du technicien gersois : « Dans le vestiaire, c’était Franck Azéma et Bernard Goutta qui nous faisaient passer les messages. Je n’ai jamais vu Jacques faire un grand discours dans le vestiaire. Il ne se met pas au milieu pour secouer les mecs. Ce n’est pas un grand bavard et il ne prend pas beaucoup de place dans un vestiaire. Il est souvent dans un coin avec un ballon dans les mains. Il a dit ce qu’il avait à dire au préalable mais il est quand même présent par des regards qui en disent long. »

CANDELON : « N’ATTENDEZ PAS DE LUI QU’IL METTE UN GRAND COUP DE PIED DANS UNE GLACIÈRE »

L’ailier du Stade toulousain Yoann Huget a lui découvert la méthode du sélectionn­eur lors de son arrivée en équipe de France : « Jacques laisse pas mal de responsabi­lités à ses joueurs. Il intervient une fois ou deux dans la journée. Il est relativeme­nt tranquille. Je pense qu’il veut montrer de la sérénité à son groupe. il n’est pas du genre à faire les cent pas dans le hall de l’hôtel. » Viviès confirme : « Même si ça doit bouillir intérieure­ment, il ne montre rien. Il est plutôt calme, assez détaché. Lors de la collation d’avant-match, il boit quelques cafés mais beaucoup moins que par le passé (rires). » Même cet abus de caféine ne change pas Jacques Brunel au cours de la soirée. « Bien sûr, il pouvait s’énerver pendant la rencontre le long de la touche, poursuit Candelon, mais on ne s’en rendait pas compte. À la mi-temps, son analyse est froide. N’attendez pas de lui qu’il mette un grand coup de pied dans une glacière. Il sait se maîtriser. Je l’ai rarement vu, voire jamais, exploser de colère. » Cela n’a pas empêché Perpignan de devenir champion de France. Une méthode où le calme se veut roi… Avant la tempête.

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Photo Icon Sport. Le sélectionn­eur Jacques Brunel est adepte des avant-matchs préparés dans le calme. Il laisse beaucoup de responsabi­lités à son groupe.

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