Midi Olympique

L’ADN DU JEU !

PAR-DELÀ LE FAIT QUE LA LIGNE D’ATTAQUE FRANÇAISE NE PORTE LES COULEURS QUE DE DEUX FORMATIONS DU TOP 14 - TOULOUSE ET CLERMONT, LES CINQ JOUEURS (PENAUD, FOFANA, NTAMACK, HUGET ET MÉDARD) ONT TOUS ÉTÉ FORMÉS AU SEIN DE CES DEUX CLUBS ET PORTENT EN EUX L’

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

L’idée n’est pas franchemen­t nouvelle. Associer des joueurs issus du même club en équipe nationale, c’est du déjà-vu, notamment à l’étranger. Dans un passé pas si lointain, les Irlandais ne s’enquiquina­ient pas : les avants du Munster + les trois-quarts du Leinster = le XV du Trèfle. En Nouvelle-Zélande, les Blacks ont longtemps été trustés par les Crusaders et les Blues. En France, le principal pourvoyeur a très souvent été le Stade toulousain, ce qui faisait rager son manager Guy Novès. Le Stade français, durant un temps, a également eu son rond de serviette chez les Bleus. Souvenez-vous ! En novembre 2000, la Nouvelle-Zélande était battue à Marseille par un paquet d’avants composés de six parisiens (Marconnet, Landreau, De Villiers, Auradou, Juillet et Moni).

Ce soir au Stade de France, la ligne d’attaque tricolore ne sera composée que de Clermontoi­s et de Toulousain­s. Une récompense pour les deux formations qui affichent probableme­nt depuis le début de saison le plus beau rugby, mais surtout le plus efficace. Celui qui, au niveau internatio­nal, a pris l’habitude depuis le Mondial 2015 de s’imposer. La certitude de voir des joueurs évoluer dans le même registre ? Les projets de jeu clermontoi­s et toulousain sont similaires et offrent quelques éléments de réponse. Surtout si Maxime Médard, Damian Penaud, Wesley Fofana, Romain Ntamack et Yoann Huget, tous alignés vendredi soir face aux Gallois, évoluent ensemble tout au long de l’année, ils ont de surcroît été formés dans ces deux clubs à la culture portée sur le jeu de mouvement. Ainsi, ils portent en eux ce même ADN, cette même volonté de faire vivre le ballon.

SE NOURRIR DU JEU TOULOUSAIN ET CLERMONTOI­S

Toute ressemblan­ce avec le désir du staff technique de l’équipe de France n’est donc pas totalement fortuite. « Ça me semble normal, sourit Yoann Huget, l’ailier du XV de France. Il faut se servir de ce qui marche à droite ou à gauche, que ce soit à Toulouse ou à Clermont et même Bordeaux qui revient très bien. Vous savez, il suffit d’un petit déclic pour que tout s’enchaîne de la meilleure des façons. »

Ce déclic, c’est justement ce que le staff de Jacques Brunel recherche depuis maintenant un an. À commencer par l’entraîneur des trois-quarts Jean-Baptiste Élissalde. Lui l’ancien Toulousain n’est probableme­nt pas étranger à ce virage opéré dans la stratégie offensive. S’appuyer sur des joueurs avec ce profil, issus de ces deux clubs, au rugby qu’il affectionn­e, a longtemps été son combat dans l’intimité du staff tricolore.

Les blessures des uns ou des autres ont souvent contrarié son projet. La volonté de Jacques Brunel d’imposer Bastareaud aussi. Vendredi soir au Stade de France, Clermontoi­s et Toulousain­s passeront un examen de passage, Jean-Baptiste Élissalde aussi.

 ?? Photo Icon Sport. ?? L’entraîneur des trois-quarts Jean-Baptiste Élissalde est à l’origine de l’écartement de Mathieu Bastareaud au profit de Romain Ntamack.
Photo Icon Sport. L’entraîneur des trois-quarts Jean-Baptiste Élissalde est à l’origine de l’écartement de Mathieu Bastareaud au profit de Romain Ntamack.

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