ET SI C’ÉTAIT LA BONNE ?
TROISIÈMES L’ANNÉE DERNIÈRE, LES ÉCOSSAIS AURONT CETTE FOIS L’AVANTAGE DE RECEVOIR À TROIS REPRISES. ET SI LEUR HEURE ÉTAIT VENUE ?
Et si ces bougres d’Écossais y arrivaient ? Et s’ils remportaient le Tournoi cette année, vingt ans après leur dernier sacre en 1999 et vingt-neuf ans après leur dernier grand chelem ? La question mérite d’être posée.Tout d’abord le XV du Chardon n’en finit plus de monter en puissance depuis quatre ans. Il fut un temps, l’Écosse en était réduite à disputer un mini-Tournoi de la peur avec l’Italie pour éviter la cuillère de bois, raillée pour la piètre qualité de sa mêlée ou de son jeu de mouvement aussi stérile que fantasque. Ce temps est révolu. Sous la houlette de Vern Cotter déjà, puis sous celle de Gregor Townsend, le XV du Chardon a fait sa révolution et défie les plus grandes nations malgré un réservoir famélique.
L’année dernière, les Calédoniens ont terminé à une belle troisième place, à égalité de victoires (trois) avec les Gallois, deuxièmes, alors qu’ils se déplaçaient à trois reprises (Galles, Irlande, Italie). Cette année, ils profiteront d’un calendrier favorable avec trois réceptions, dont deux successives : l’Italie d’abord, puis l’Irlande. Deux semaines après, les Écossais se rendront au Stade de France pour y affronter les Bleus, avant de recevoir les Gallois et de terminer par un déplacement à Twickenham. Accessible quand on sait que les hommes de Townsend ont remporté dix de leurs douze derniers tests à Murrayfield. Une performance qu’ils veulent à tout prix maintenir comme explique Matt Taylor, l’entraîneur australien de la défense : « Nous avons parlé de ces victoires tous les jours de notre préparation. Il est crucial de rester invaincu à domicile si l’on veut gagner le Tournoi. Et nous voulons être l’équipe écossaise qui le remportera. Le fait de débuter par deux réceptions nous offre un contexte très favorable. À nous de saisir cette opportunité. »
HOGG : « PRÊTS À ENVOYER LA SAUCE ! »
L’insaisissable arrière Stuart Hogg va plus loin : « Je pense que nous somme sur le bon chemin pour réaliser quelque chose d’incroyable. Nous avons bossé très dur pour en être là et je crois sincèrement que nous pouvons gagner. Le groupe est surexcité à l’idée de commencer la compétition. Nous devons prendre le meilleur départ possible contre l’Italie, qui va nous mener la vie dure. Offensivement, il faudra saisir chaque opportunité et, défensivement, on cherchera à les étouffer en leur mettant la pression. Une chose est sûre : nous sommes prêts à envoyer la sauce samedi ! »
À l’image de leur fantasque arrière, le XV du Chardon a de l’énergie à revendre. Et des défis à relever pour les semaines à venir. Celui de rester invaincus à domicile d’abord et de signer des exploits historiques à l’extérieur : par exemple, ils n’ont pas gagné en France depuis 1999. Et leur dernière victoire à Twickenham remonte à trentesix ans. Mais Stuart Hogg n’en a que faire : « Quel serait l’intérêt de participer sans avoir l’ambition de vaincre ? Nous voulons gagner chaque rencontre, point. » Des ambitions nouvelles qui, il y a quelques années, auraient faire rire l’assistance. Mais aujourd’hui, l’Écosse ne fait plus rire personne.